Au Maroc, l’électrification a fait « des bonds de géant »

En 20 ans, l’électrification au Maroc a fait « des bonds de géant » jusqu’à assurer une couverture quasi-totale du territoire et permettre au pays d’apparaître comme un « pionnier » des énergies renouvelables en Afrique, selon la Banque africaine de développement (BAD).

Le Maroc est un “modèle de réussite” dans la marche vers l’électrification du continent africain d’ici à 2023 et il représente, à ce titre, un “exemple” qui pourrait inspirer d’autres pays, lit-on sur le site électronique de la BAD.

Pour la Banque panafricaine, “la prouesse est d’autant plus notable que la demande en électricité n’a cessé de croître dans le pays, de 6 à 7 % par an en moyenne ces vingt-cinq dernières années”.

La BAD souligne ensuite qu’en moins de 20 ans, le Maroc a accompli des progrès extraordinaires pour électrifier l’ensemble du pays, notamment les régions rurales. L’électrification rurale du pays, précise-t-on, est ainsi passée de 18 % au milieu des années 1990 à quasi 100 % aujourd’hui.

En effet, grâce à son ambitieux Programme d’électrification rurale global (PERG) auquel la Banque a contribué avec un financement de 155 millions d’euros, le Maroc a relevé le défi d’électrifier près de 100 % des zones rurales. Fin 2017, ce sont quelque 12,7 millions de Marocains qui avaient été raccordés au réseau grâce au PERG, lancé en 1995, ajoute la Banque. Le PERG, nuance-t-on, n’est pas le seul chantier colossal que le Maroc a lancé avec le soutien de la BAD dans le but de renforcer l’offre nationale en électricité et de diversifier son bouquet énergétique.

“Interconnexions électriques transnationales, développement de centrales, pari sur les énergies renouvelables, souci d’efficacité énergétique… Le Royaume ne ménage pas ses efforts”, énumère la Banque panafricaine. A cet égard, la BAD revient sur l’interconnexion sous-marine Maroc-Espagne, soulignant que déjà connecté à l’Espagne par des câbles sous-marins, le Maroc a décidé d’une deuxième interconnexion électrique, avec comme objectif de ce projet qui s’est étalé sur 2002-2006 de doubler la capacité de transit de l’interconnexion entre les deux pays et ainsi la faire passer à 1.400 MW.

Par ailleurs, la BAD s’attarde également sur la centrale de Ain Béni Mathar qui est une centrale à cycle combiné utilisant à la fois le gaz naturel et l’énergie solaire, d’une capacité de 472 MW. Fait notable, ce projet a été la toute première expérience dans l’énergie solaire de la BAD qui a agi en partenariat avec le Fonds pour l’environnement mondial et l’Office national de l’électricité (ONE) du Maroc. La BAD s’arrête, en outre, sur le projet NOOR, “la plus grande centrale solaire à concentration au monde”, auquel la Banque a apporté un “financement de 365 millions d’euros”.

Inauguré en 2016 et d’une capacité de 160 mégawatts, le complexe Noor I est la plus grande centrale solaire à concentration d’Afrique. Noor I, c’est plus de 500.000 miroirs reflétant le soleil et alignés sur 460 hectares, soit l’équivalent de… 600 terrains de football, souligne la BAD.

Depuis, deux autres centrales thermo-solaires, Noor II et Noor III, ont été mises en chantier et devraient entrer en service d’ici à la fin 2018, avec une capacité totale de 350 MW, ajoute la Banque, poursuivant qu’une quatrième centrale de 70 MW est également en cours de construction, ce qui portera la capacité totale de l’ensemble du complexe de Noor Ouarzazate à 580 M, poursuit la BAD.

Sur un autre registre, la Banque note que le Maroc s’est lancé, voilà plus d’une décennie, dans un ambitieux programme de renforcement et de diversification de son énergie. Le pays, qui a d’ailleurs abrité le sommet de la COP22 à Marrakech en 2016, a mis le cap sur les énergies renouvelables et entend couvrir 52 % de ses besoins grâce à elles d’ici à 2030, conclut la BAD.