Le solaire photovoltaïque, une solution appropriée aux défis de sécurité d’approvisionnement

Les énergies renouvelables, notamment le solaire photovoltaïque, constituent aujourd’hui une solution appropriée aux défis de sécurité d’approvisionnement, d’accès à l’énergie et de préservation de l’environnement, a souligné, le 19 octobre à Essaouira, le ministre de l’énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rebbah.

« L’énergie solaire est entrée dans un cycle de baisse des coûts, de déploiement croissant et de progrès technologique accéléré », a ajouté le ministre dans une allocution lue en son nom par le directeur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, M. Mohamed Ouhmed, à l’occasion de l’inauguration du Centre éducatif du village solaire Id Mjahdi, relevant de la commune d’Ounagha (province d’Essaouira).

Et M. Rebbah de rappeler que le Maroc a décidé en 2009, de manière très volontariste, d’aller dans la voie de la transition énergétique, ajoutant que ce choix politique est aujourd’hui partagé et appuyé par tous les acteurs nationaux et la société civile. Il a, dans ce sens, fait observer que le Royaume a réussi dans moins d’une décennie à développer un modèle énergétique basé sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’intégration régionale.

« Aujourd’hui, 3700 MW sont déjà opérationnels en énergie solaire, éolienne et hydroélectrique, portant ainsi la part des énergies renouvelables à environ 34% de la puissance électrique installée », a précisé le ministre, notant que les résultats atteints aujourd’hui dans le cadre de la transition énergétique sont très encourageants.

M. Rebbah a expliqué qu’au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), « notre dépendance énergétique a été réduite de 98% en 2009 à moins de 93% actuellement, une marge de réserve très confortable du système électrique national permettant d’assurer notre approvisionnement dans de meilleures conditions ».

Il a fait savoir également qu’en termes d’intégration industrielle, des sociétés pour les filières solaires photovoltaïques sont déjà installées au Maroc, en plus de la mise en place d’une usine de pales éoliennes d’une capacité de 1000 MW/an destinées aussi bien au marché local qu’à l’exportation.

« Aujourd’hui, nous avons presque achevé le processus pour améliorer davantage notre cadre législatif et réglementaire régissant les énergies renouvelables ».

L’objectif est de soutenir le développement des énergies renouvelables au niveau local et de renforcer la transparence, de simplifier les procédures d’autorisation, et de donner la visibilité nécessaire aux investisseurs.

Parallèlement au développement des grands projets d’énergies renouvelables, le Maroc s’est engagé dans une dynamique de promotion de l’efficacité énergétique et des applications des énergies renouvelables, a relevé M. Rebbah, passant en revue une série de programmes et d’actions qui ont vu le jour et permis d’aboutir non seulement à des économies d’énergie, mais aussi au développement de l’expertise nationale et au renforcement de la sensibilisation et de la prise de conscience de l’intérêt de l’efficacité énergétique.

« Aujourd’hui, nous constatons une dynamique remarquable pour la promotion de l’efficacité énergétique et de projets de petites et moyennes tailles pour diverses applications des énergies renouvelables », a estimé M. Rebbah, indiquant que les administrations et les établissements publics, ainsi que les régions et les collectivités territoriales ont déjà initié des projets pour renforcer l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics.

Il a aussi souligné l’intérêt croissant accordé par les acteurs locaux, notamment la société civile, aux projets des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, concrétisé par des initiatives volontaires et des projets concrets, relevant que cette dynamique est accompagnée par l’accélération du processus d’achèvement de la mise en place du cadre réglementaire, dont l’un des objectifs est la promotion de la performance énergétique et la mise en place d’un écosystème national d’entreprises de services énergétiques.

Dans la foulée, le ministre a précisé que des études sont en cours pour le développement de programmes de pompage solaire, de valorisation énergétique de la biomasse, de mobilité électrique et pour accélérer l’émergence d’un écosystème d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.

Et de poursuivre qu’en novembre dernier, le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a décidé d’accélérer davantage sa transition énergétique et de réviser à la hausse ses ambitions en énergies renouvelables, et donc de dépasser l’objectif annoncé lors de la COP 21 qui est 52% de la puissance installée en 2030.

Cette accélération de la transition énergétique, voulue par le Souverain, offre de nouvelles opportunités pour les acteurs publics, privés et locaux pour développer des projets notamment au niveau local.
Évoquant, par ailleurs, le village solaire Id Mjahdi (commune d’Ounagha), il a souligné qu’il s’agit d’un projet innovant ayant permis d’alimenter une vingtaine de maisons, non connectées au réseau, en électricité verte issue de la mise en place d’une centrale solaire photovoltaïque avec stockage sur batteries et réseau mini-Grid répondant aux besoins de la population locale.

Il a ajouté qu’au-delà de la connexion à l’électricité verte, ce projet se distingue par la valorisation d’applicatifs solaires tels que l’équipement en chauffe-eaux solaires pour l’accès à l’eau chaude sanitaire, l’éclairage LED, le pompage solaire et la mise en place de fours solaires pour la cuisson en plus d’un château d’eau pour l’amélioration des conditions de vie des habitants.

« C’est un projet qui a tout le mérite d’être dupliqué dans d’autres régions du fait qu’il respecte tous les principes de développement durable », s’est félicité M. Rebbah, avant de mettre en relief, en conclusion, le fort impact environnemental, social et économique direct de ce projet sur la population locale, en permettant de réduire la dépendance vis-à-vis du bois de feu issu de l’arganier, qui constitue un patrimoine national important, et d’améliorer les conditions de vie des femmes.