Dans son rapport annuel 2021 remis au Souverain fin juillet, la Banque centrale recommande vivement la mise en place d’un dispositif de suivi de mise en œuvre des Stratégies nationales d’efficacité énergétique. Concrètement, il s’agit de décliner des objectifs sous forme d’indicateurs quantitatifs précis permettant d’évaluer les progrès et surtout d’apporter, en cas de besoin, les ajustements nécessaires aux politiques et aux choix opérés. Si BAM émet une telle recommandation, c’est qu’elle juge difficile, en l’absence de données détaillées et exhaustives, d’apprécier la contribution de ces politiques à l’amélioration de l’intensité énergétique du pays, et évaluer l’écart par rapport aux objectifs fixés

Rappelons que le Royaume avait lancé en 2009 sa stratégie énergétique dans l’objectif d’atténuer sa dépendance à travers le développement de sources alternatives, notamment renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Les ambitions ainsi affichées à l’horizon 2030 tablent sur une part des sources renouvelables dans le mix électrique de 52%, en plus d’une économie d’énergie de 20%. Aux yeux de la Banque centrale, le concept d’efficacité énergétique reste «large et difficile» à cerner. Toutefois, souligne l’Institution, il existe plusieurs indicateurs qui permettent d’appréhender son évolution, en particulier l’intensité énergétique. Celle-ci est calculée en rapportant la consommation totale d’énergie en volume au PIB à prix chaînés. Sa baisse indiquerait ainsi une amélioration de l’efficacité énergétique et vice versa. Elle peut être calculée en utilisant la consommation brute «intensité primaire» ou la consommation finale «intensité finale». Pour les besoins de l’analyse effectuée par la Banque, c’est cette deuxième mesure qui a été retenue.

En effet, l’analyse de l’évolution de l’intensité énergétique finale entre 2004 et 2019 laisse distinguer trois phases. La première allant de 2004 à 2009 a affiché un recul de 1,8% en moyenne annuelle à 15,3 TEP/MDH. Cette évolution recouvre une baisse de 3,4% dans le résidentiel, une quasi-stagnation aussi bien dans le tertiaire, qui accapare 49,1% de la consommation nationale d’énergie, que dans le secondaire, en plus d’une hausse de 1,6% dans le primaire. Pour ce dernier, le recours accru à l’irrigation au cours des années de faibles précipitations se traduit souvent par une augmentation de l’intensité énergétique. Au total, l’intensité énergétique aura accusé un repli de 13,2% entre 2004 et 2019, soit 0,9% en moyenne annuelle.

Taxe carbone-UE

Au regard des délais que requiert l’adaptation des processus de production aux exigences en matière de contenu carbone et des coûts élevés que cela engendre, en préparation au futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (CBAM), l’Institut d’émission estime que le Maroc a tout intérêt à accélérer la mise en œuvre de ses différentes stratégies dans ce domaine, notamment celles de l’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables ainsi que celle à bas carbone à l’horizon 2050, qui ambitionne en particulier d’atteindre une électricité décarbonée de 80%. Si BAM souligne l’urgence de ce chantier, c’est que l’Union européenne (UE), qui enclenchera la première phase de ce mécanisme à partir de l’année prochaine, demeure le principal partenaire économique du Maroc, absorbant plus de 60% de ses exportations en moyenne. En 2020, sur un chiffre d’affaires à l’export de 167,8 milliards de dirhams, environ 3% ont été réalisés par les secteurs qui seront concernés par la première phase du CBAM dont essentiellement celui des engrais. Selon une étude réalisée par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), une taxe sur les émissions de CO2 induirait une diminution des exportations nationales des produits à forte intensité énergétique de 1,06%, pour un tarif fixé à 44 dollars la tonne et de 1,95% pour un barème de 88 dollars par tonne. Pour les analystes de la Banque centrale, le CBAM aurait cependant un impact beaucoup plus important si son champ d’application est étendu à une liste plus large de produits et de services ou aux émissions indirectes, notamment celles provenant de l’électricité utilisée dans les processus de production.

En effet, explique BAM, l’économie marocaine reste très intensive en émissions. Selon les données de la Banque mondiale, par unité de valeur ajoutée, le Royaume émet 46% de CO2 de plus que la moyenne mondiale et 3,4 fois plus que la zone euro. Comparativement à ses principaux concurrents sur le marché de l’UE, son taux d’émission est comparable à celui de l’Égypte, plus élevé que ceux des pays tels que la Turquie et les États-Unis, mais reste inférieur à ceux d’autres économies comme la Russie ou la Chine. Rappelons que dans le cadre de son initiative «Paré pour 55», la Commission européenne avait présenté en juillet 2021, plusieurs propositions afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et devenir d’ici 2050 un continent neutre pour le climat. L’une des plus importantes est la mise en place à partir de janvier 2023 du CBAM. La formule consistera à instaurer une taxe sur les importations à forte intensité carbone. Cela permettra de créer les conditions d’une concurrence «équitable» entre les entreprises de l’Union et celles des pays partenaires notamment les économies émergentes et en développement où les exigences des politiques nationales en matière de climat sont souvent moins contraignantes. Dans une première phase allant jusqu’à fin 2025, ce dispositif ne comportera qu’une obligation déclarative du bilan carbone et sera limité à six secteurs : l’électricité, le fer, l’acier, les engrais, l’aluminium et le ciment. Outre la barrière tarifaire, le CBAM exigerait des exportateurs vers l’UE l’évaluation du contenu carbone de leurs produits, ce qui se traduirait par une charge technique et administrative importante particulièrement dans les pays moins avancés où les entreprises n’ont pas en général l’expertise et la compétence nécessaires.

La capitale économique fait l’objet d’importants projets d’infrastructures d’assainissement liquide dont celui relatif au renouvellement du réseau d’eaux usées et pluviales du boulevard Aïn Taoujtate, relevant de l’arrondissement d’Anfa (préfecture d’arrondissement de Casablanca-Anfa).

Ce projet, dont le coût est estimé à 600.000 DH, consiste à renouveler une conduite de 400 mm de diamètre et 245 m de longueur, avec la reprise de 20 branchements particuliers et 6 bouches d’égout.

A noter que Lydec a lancé cette année des projets structurants d’assainissement liquide dans le Grand Casablanca visant à renforcer les réseaux et les infrastructures de base dont le projet d’assainissement liquide au niveau de la zone Nord-Est à Sidi Moumen et Sidi Bernoussi.

Par ailleurs, l’entreprise mène actuellement des travaux pour l’évacuation des eaux pluviales à Hay Hassani dans le quartier « Ferrara » sur une superficie de 134 ha. Le projet consiste en la réalisation de deux conduites de collecte des eaux pluviales de 1600 et 800 mm de diamètre et de 467 et 233 m, respectivement.

L’Association des régions du Maroc (ARM) a tenu une réunion d’urgence à Rabat, consacrée à l’examen de la situation de sécheresse et de la pénurie des ressources en eau que connaissent les différentes régions du Royaume, en raison de la rareté des pluies cette année.

Cette réunion, tenue le 8 août, a été l’occasion pour les présidents des conseils régionaux de mesurer l’impact du stress hydrique sur le secteur agricole et l’élevage du bétail, tout en affirmant la nécessité d’assurer l’approvisionnement de la population en eau potable.

Compte tenu du caractère prioritaire de la question, ajoute le communiqué, la présidente de l’Association et les présidents des conseils régionaux ont salué les efforts déployés par le gouvernement, sous la sage conduite de SM le Roi Mohammed VI, pour trouver des solutions efficaces à la pénurie d’eau. Dans ce cadre, chaque conseil régional a mobilisé, en partenariat avec les départements concernés, un budget conséquent afin d’atténuer la crise actuelle aux niveaux régional, rural et urbain.

Cette rencontre a également été l’occasion d’échanger les points de vue et de proposer d’éventuelles solutions qui auront des incidences positives directes sur l’approvisionnement en eau de la population et du bétail. Les présidents des conseils régionaux se sont ainsi engagés à fédérer leurs efforts, dans un cadre de complémentarité et de solidarité entre les régions, tout en appelant à la coordination étroite avec le gouvernement pour trouver des solutions radicales et structurelles et prendre des mesures urgentes face à cette situation.

L’accent a été mis, dans ce cadre, sur la nécessité de simplifier les procédures administratives afin de concrétiser les projets hydriques dans les plus brefs délais, et d’associer les conseils des régions, aux côtés des départements gouvernementaux concernés, dans la recherche de solutions permettant de surmonter les conséquences de la sécheresse.

Il a été ainsi convenu de tenir une réunion avec le chef et les membres du gouvernement pour examiner plus en détail cette question ainsi que la démarche à suivre dans la mise en œuvre des mesures et des recommandations y afférentes.

Selon le rapport du World Resources Institute (WRI), le Maroc figure parmi les pays qui souffrent le plus du stress hydrique.

Sur un total de 164 pays, le Royaume se hisse à la 23e place du classement mondial, selon les données du rapport. Ainsi, le Maroc se situe dans la case des pays avec un taux de stress hydriques « élevé ».

Pour la région de l’Afrique du Nord, le Maroc (3,89 points) se positionne derrière la Libye, qui affiche un score total de 4,55 points, alors que l’Égypte vient en dernière position (3,07 points).

Selon l’organisation, les régions les plus affectées au Maroc  sont les zones les plus peuplées où l’agriculture est la plus développée. La région de Chaouia – Ouardigha est la plus menacée par les pénuries, avec un indice de 0,92 sur 1.  Le Grand Casablanca se trouve dans les régions les plus tendues, avec un indice de 0,78, juste devant les régions de Marrakech – Tensift – Al Haouz, Tanger – Tétouan et Taza – Al Hoceima – Taounate.

L’organisation affirme que « douze des dix-sept pays les plus touchés par le stress hydrique font partie de la région MENA, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les réserves d’eau sont très faibles et une forte demande a poussé la région dans une situation extrême ».

Selon World Resources Institute, 82 % des eaux usées dans la région ne sont pas réutiliser. En exploitant ces eaux, la région pourrait combler, dans un certain niveau, ses besoins en ressources hydriques et résoudre les problèmes liés à l’eau sur la planète, préconise l’organisation pour palier à cette problématique.

Le Maroc a continué durant l’année 2022 sur sa lancée en matière de développement de l’hydrogène vert, communément appelée Power-to-X, ne cessant d’attirer les grands investisseurs, au point d’être considéré par les observateurs comme un nouvel eldorado pour celle-ci.

En effet, le Royaume est aujourd’hui l’un des pays les mieux positionnés dans la révolution de cette énergie verte, soit une technologie pour laquelle il pourrait offrir les coûts de production parmi les plus bas au monde.

D’ailleurs, le Maroc, qui jouit d’un potentiel « important » pour développer ce nouveau secteur de la transition énergétique, a été en 2022 à l’avant-garde du déploiement de capacités solaires et éoliennes à grande échelle et ses ambitions d’atteindre plus de la moitié de son mix énergétique en énergies renouvelables d’ici la fin de la décennie sont encore plus impressionnantes.

Et c’est le média italien « L’Opinione delle Liberta » qui le confirme haut et fort. « Doté d’une vision ambitieuse, pragmatique et tournée vers l’avenir, le Maroc est un modèle à suivre en matière de transition énergétique », écrit le média qui tient à rappeler que « grâce à sa stabilité politique et sociale, le Royaume connaît de grandes transformations dans plusieurs secteurs et mise plus que jamais sur l’hydrogène vert ».

Dans ce contexte, le Maroc a lancé le premier Cluster de l’Hydrogène Vert en Afrique «Cluster Green H2 », composé d’acteurs publics et privés, nationaux et internationaux dans l’optique de travailler sur l’ensemble des évolutions technologiques dans cette filière économique et industrielle très prometteuse, avec une ambition de devenir un acteur incontournable de l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe à des coûts très compétitifs.

Il a été également question cette année, d’annoncer le développement d’un projet de stockage d’hydrogène lancé par HDF Energy et la Somas qui permettra le stockage de ce gaz dans les cavités de la mine de sel de Mohammedia ainsi que la conclusion d’un contrat entre TotalEnergies et le fabricant de denim espagnol Evlox, qui entend se renforcer sur le secteur industriel et commercial pour accompagner les entreprises dans leur transition énergétique au Maroc.

Aussi, Total Eren, filiale de TotalEnergies, a engagé 10,69 milliards de dollars, en l’occurrence 100 milliards DH dans la réalisation d’un projet de production d’hydrogène et d’ammoniac verts, à Guelmim-Oued Noun. Soit un projet qui sera à même de permettre au pays de décarboner certains secteurs majeurs de son économie dont le minier et le transport maritime, de créer une filière industrielle marocaine de l’énergie verte qui va générer des milliers d’emplois, directs ou indirects, non délocalisables et compétitifs, en plus de desservir l’Europe en énergies propres.

Placé par le World Energy Council Germany, comme l’un des cinq pays à plus fort potentiel pour la production et l’exportation de molécules vertes (ammoniac, méthanol, etc.), le Maroc pourrait capter jusqu’à 4% du marché mondial de l’hydrogène, soit près de 3 milliards de dollars, ce qui ne pourrait que renforcer l’essor de cette industrie montante.

Le Maroc ambitionne de devenir une “destination” pour les énergies renouvelables, écrit le prestigieux magazine Forbes, soulignant que le Royaume entend inspirer d’autres pays à assurer la transition des combustibles fossiles vers l’énergie renouvelable.

Dans un article signé Llewellyn King, le média américain indique que la région du Sahara marocain dispose “d’immenses terres et énormément de soleil, ce qui en fait un endroit attrayant pour installer des méga-centrales solaires, et c’est exactement ce que fait le Royaume du Maroc”.

A ces potentialités s’ajoutent des ressources éoliennes substantielles à l’intérieur du pays et sur les côtes, relève l’auteur de l’article, notant que le Maroc semble prêt à réaliser son ambition affichée pour non seulement satisfaire ses propres besoins, mais devenir aussi un exportateur régional vers l’Afrique du Nord et l’Europe.

Désormais, le Royaume dispose d’une capacité de production installée totale d’environ 11.000 MW, dont 4.030 MW d’énergies renouvelables, précise-t-il, ajoutant que 4.516 MW supplémentaires d’énergies renouvelables sont en construction ou prévus.

Citant la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, le magazine américain fait remarquer que le Maroc pourrait exporter une plus grande partie de son électricité à partir des énergies renouvelables vers l’Espagne, le Portugal et même le Royaume-Uni, signalant qu’actuellement, il existe deux interconnexions électriques avec l’Europe et une troisième est envisagée.

“La capacité des interconnexions est de 1.400 MW et l’électricité circule dans les deux sens, en fonction des conditions de production et du marché en Europe et au Maroc”, relève encore l’auteur de l’article.

Et de relever qu’une fois complété, le complexe Noor Ouarzazate sera l’une des plus grandes installations de production d’énergie solaire au monde, couvrant plus de 6.000 acres (environ 2430 ha).

À l’heure actuelle, le complexe se compose de trois centrales électriques distinctes connues sous le nom de Noor I (160 MW), Noor II (200 MW) et Noor III (150 MW), précise le magazine, ajoutant qu’une quatrième centrale, Noor IV (72 MW), est prévue. “On peut s’attendre à d’autres grandes stations solaires ailleurs”, poursuit-il.

Le média américain relève que le gouvernement marocain s’est engagé à fournir l’électricité à 100 % de la population, contre 99,4 % aujourd’hui.