La facture énergétique s’est établie à 20,45 milliards DH au cours des quatre premiers mois de 2020, en baisse de 21,8% par rapport à la même période un an auparavant, indique l’Office des changes. 

Ce recul est essentiellement dû à la diminution des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils de près de 3,8 MMDH, explique l’Office des changes dans son récent bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs. 

Cette évolution s’explique par l’effet prix en baisse de 19% (4.575 DH/T à fin avril 2020 contre 5.648 DH/T un an auparavant), précise la même source, ajoutant que les quantités importées ont également accusé un repli de 12,5%.
Les importations des biens ont reculé de 12,6% à 147,74 MMDH, suite à la diminution des importations de biens d’équipement (-7,8 MMDH), de produits énergétiques (-5,7 MMDH), de produits finis de consommation (-5,4 MMDH), de demi produits (-4,4 MMDH) et de produits bruts (-1,7 MMDH). En revanche, les achats de produits alimentaires ont augmenté de plus de 3,9 MMDH.

La consommation d’électricité a reculé de 2,2% à fin avril 2020 contre -0,6% un an auparavant, selon la direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE), relevant du ministère de l’Économie et des finances.

La consommation d’électricité a reculé de 2,2% à fin avril 2020 contre -0,6% un an auparavant, selon la direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE), relevant du ministère de l’Économie et des finances.

Cette évolution s’explique, d’une part, par la consommation à MT qui a accusé un repli de 1,9%, ainsi que l’électricité distribuée aux régies et la consommation d’électricité à THT et HT qui ont enregistré des baisses respectives de 4% et 16,5% et, d’autre part, par la consommation résidentielle qui a enregistré une augmentation de 6% à fin avril, explique la DTFE dans sa note de conjoncture du mois de mai 2020.

La note fait également état d’une baisse de 14% en moyenne de la demande en électricité durant la période allant du 20 mars au 14 mai en liaison avec l’arrêt de certaines industries ainsi que les hôtels, les restaurants et les commerces, ce qui s’est traduit par une baisse de la production. Parallèlement, la production locale d’électricité a reculé de 6,6% à fin avril 2020 contre +28,3% un an auparavant. Cette évolution provient des baisses allant de 2,3% au niveau des énergies renouvelables inscrits dans le cadre de la loi 13-09, à -5,6% pour la production concessionnelle et à (-11,5%) pour la production de l’ONEE, note la DTFE.

Le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah, a mis l’accent, le 1er juin à Rabat, sur le rôle des investissements dans le secteur des carburants pour assurer la sécurité énergétique du Royaume.
Intervenant lors de la réunion de la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants, consacrée aux « Répercussions de la chute brutale des cours de pétrole brute sur les marchés internationaux et en début de 2020 sur les prix des produits énergétiques dans le marché national et les mesures adoptées au niveau du stockage et de l’approvisionnement en carburants et gaz », M. Rabbah a fait savoir que le secteur des carburants, suite à la crise sanitaire de COVID-19, connait à l’échelle mondiale une hausse de l’offre d’environ 10 millions de barils par jour, entraînant une augmentation du réserve mondial de 30% depuis l’entrée en vigueur du confinement dans les différents pays du monde.

Ces multiples facteurs ont entraîné une baisse significative du prix du brut Brent, depuis fin décembre 2019, en raison de l’offre abondante, de la carence de la demande et de l’emplissage des stocks de réserves.
Il a, dans ce sens, souligné que la consommation du carburant au niveau national a connu un taux de croissance annuel estimé à 3% au cours de la dernière décennie afin de s’établir à 11,31 millions de tonnes à la fin de 2019, notant que le Royaume est l’un des plus grands consommateurs de gaz butane au niveau individuel dans le monde.

Dans ce sillage, M. Rabbah a mis en exergue les spécificités du marché national des carburants, marqué par la diversité des sources et les lieux d’importation et d’entrepôts de stockage au niveau des ports d’importation à travers le territoire national, ainsi que la multiplicité des acteurs dans le secteur, permettant ainsi de contribuer à augmenter les capacités nationales de stockage, qui s’élevaient à 2,09 millions m3, dont 91% sont liées aux ports.

De même, il a souligné que d’énormes investissements ont été réalisés, en particulier en termes d’amélioration des capacités nationales de stockage et de distribution et d’incitation du secteur privé, dans la mesure où des sociétés privées ont eu le droit d’importer cette matière pour avoir des stocks stratégiques dans diverses régions du Royaume, outre l’actualisation des textes législatifs et juridiques pour accompagner et réglementer le secteur, notant que ces mesures ont permis au Royaume d’atteindre sa sécurité énergétique à même d’assurer l’approvisionnement en produits pétroliers.

Dans ce cadre, des capacités de stockage ont été réalisées avec une capacité de 206.000 m3, nécessitant un investissement d’environ 415 millions DH au cours de 2017-2019, et des projets ont été programmés pour mettre en place des entrepôts de stockage de produits pétroliers d’une capacité totale de 992.000 m3, pour près de 3.164 MDH durant 2017-2022.

Il s’agit également d’un projet programmé pour atteindre une capacité supplémentaire de stockage de gaz butane d’une capacité de 200.000 m3 dans des cavités salines, qui devrait être opérationnelle au cours du deuxième sixième de l’année 2023. De même, les capacités de stockage de la société Samir (société marocaine de l’industrie du raffinage) sont sollicitées, en vue d’élargir les réserves. La réduction de la circulation et le ralentissement de l’activité industrielle depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire le 20 mars 2020 ont eu un impact significatif sur l’activité des sociétés de distribution de carburants, marquée par une forte baisse des ventes de carburant, estimée à 70% dans certaines régions, et une baisse des ventes du fuel et du carburant pour avions suite à l’arrêt du trafic aérien.

Dans ce contexte, M. Rabbah a noté que son département a pris une série de mesures proactives en cette conjoncture marquée par la pandémie du nouveau coronavirus, le but étant d’assurer un approvisionnement régulier et continu du marché national en produits pétroliers de toutes sortes.
Ainsi, les différents services centraux et décentralisés du ministère ont été mobilisés pour assurer l’approvisionnement et répondre aux besoins des ménages, a-t-il expliqué, soulignant que l’ensemble des opérateurs gaziers ont pu maintenir leur activité en permanence tout au long du premier mois du début du confinement et ont augmenté le nombre des bonbonnes de gaz dans le marché avec plus de 100.000 nouvelles bouteilles.

Il a en outre rappelé que son département a émis un communiqué conjoint avec le ministère de l’Intérieur pour mettre fin à l’achat injustifié des bonbonnes de gaz de la part des citoyens et des agriculteurs qui les utilisent dans l’irrigation, tout en exhortant les acteurs du secteur à assurer l’approvisionnement des marchés et des consommateurs et à prendre les mesures nécessaires à cet effet.
Face à cette étape exceptionnelle, le Maroc a pu maintenir un approvisionnement régulier en produits pétroliers pour les ménages et les différents secteurs économiques, grâce à l’application optimale des mesures prises par le ministère aux niveaux central et régional, et suite à la forte mobilisation des différents opérateurs dans le secteur des carburants au Royaume.

 

Le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah a eu des entretiens, le 8 juin, avec la vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du défi démographique, Teresa Ribera Rodriguez, portant sur les moyens de consolider la coopération bilatérale dans le domaine énergétique. Lors de cette entrevue tenue en visioconférence, les deux ministres ont salué l’excellence des relations de coopération bilatérale entre le Maroc et l’Espagne, s’inscrivant dans une vision d’intégration régionale qui place le Royaume et la Péninsule ibérique comme deux points de connexion entre l’Europe et l’Afrique.

Ils ont également discuté des opportunités de coopération dans le domaine de l’énergie à la lumière des mutations que connait ce secteur à l’échelle mondiale, notamment en matière de transition énergétique, et de l’utilisation accrue des énergies propres et renouvelables et l’ouverture des marchés énergétiques.

À ce sujet, les deux parties ont soulevé plusieurs questions d’intérêt commun, telles que la planification du système électrique, l’interconnexion électrique entre les deux pays et le partenariat dans le domaine du gaz naturel, ainsi que la concrétisation de la Déclaration conjointe de la feuille de route sur le commerce d’électricité à base d’énergies renouvelables « Sustainable Electricity Trade Roadmap-SET Roadmap », signée entre le Maroc, l’Espagne, le Portugal, la France et l’Allemagne, en marge de la 22ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22), tenue à Marrakech en novembre 2016.

S’agissant de l’interconnexion électrique, les deux ministres ont convenu d’activer la mise en œuvre du mémorandum d’entente relatif au développement d’une troisième Interconnexion électrique Maroc–Espagne, signé lors de la rencontre au Maroc de SM le Roi Mohammed VI avec le Roi d’Espagne Philippe VI en février 2019.

Ils ont également appelé à la reprise des activités du groupe de travail, constitué de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et de l’entreprise espagnole « Red Electrica », relatif au développement de la deuxième ligne du raccordement électrique maroco-espagnol.
Concernant la feuille de route sur le commerce d’électricité, les deux responsables ont souligné la nécessité d’intensifier les consultations entre les experts des deux pays afin d’accélérer les actions d’intégration des marchés électriques d’origine renouvelable à court, moyen et long termes, des pays signataires de la déclaration conjointe, en présence de la Commission européenne, notamment à travers la finalisation et la signature, dans les prochaines semaines, du mémorandum d’entente définissant les règles et procédures nécessaires à la conclusion des contrats bilatéraux entre producteurs et industriels- Gross border Green Corporate PPAs (BGCPPAs) et la mise en place des mécanismes de pilotage et de suivi de ladite déclaration conjointe, tel que prévu par la déclaration de Bruxelles signée en décembre 2018 par les cinq pays.

Par ailleurs, les deux parties ont évoqué l’importance des actions de coopération à caractère multilatéral et tripartite en appelant ainsi les institutions des deux pays à œuvrer de concert pour la concrétisation des initiatives prises à l’échelle régionale et continentale telles le Green Deal européen et la coalition lancée conjointement par le Maroc et l’Éthiopie pour l’accès à l’énergie durable. Au terme de cette rencontre, M. Rabbah et Mme Ribera Rodriguez ont convenu de poursuivre leurs échanges et concertations à travers la tenue de réunions périodiques (virtuelles ou en présentiel) permettant d’établir un agenda de travail pour la réalisation des projets d’intérêt commun et de renforcer davantage la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie.

Le Maroc et l’Allemagne ont signé, le 10 juin à Berlin, un accord relatif au développement du secteur de la production de l’hydrogène vert.
L’accord a été signé par l’ambassadeur du Maroc en Allemagne, Mme Zohour Alaoui et le ministre fédéral de la Coopération économique et du Développement, Gerd Müller, en présence du ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier, la ministre de l’Environnement, Svenja Schulze, la ministre de l’Éducation et de la Recherche, Anja Karliczek, et du secrétaire d’Etat au ministère des Transports et des Infrastructures numériques.

Liant le ministère marocain de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement et le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement, l’accord vise à développer le secteur de la production d’hydrogène vert et à mettre en place des projets de recherche et d’investissement dans l’utilisation de cette matière, source d’énergie écologique.

Deux premiers projets, qui ont déjà été annoncés dans la déclaration d’intention, seront mis en œuvre dans le cadre de la coopération économique entre le Maroc et l’Allemagne. Il s’agit du projet « Power-to-X » pour la production de l’hydrogène vert proposé par l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN) et la mise en place d’une plateforme de recherches sur « Power-to-X », le transfert des connaissances et le renforcement des compétences en partenariat avec l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN). Le Maroc et l’Allemagne sont liés, depuis 2012, par un partenariat énergétique qui accorde un intérêt particulier au secteur des énergies renouvelables comme étant un moteur de coopération économique bilatérale. Cette plateforme de dialogue institutionnel sur l’énergie a permis un échange fructueux de bonnes pratiques et d’expériences entre les deux pays. Les projets inclus dans la déclaration d’intention signée constituent l’aboutissement d’une série de projets de coopération énergétique, dont le programme marocain d’énergie solaire.