ONHYM : « Les bassins sédimentaires au Maroc restent encore sous-explorés »

Les bassins sédimentaires marocains restent encore sous-explorés malgré le fait qu’ils présentent des systèmes pétroliers potentiellement favorables à l’accumulation de gisements d’hydrocarbures, a souligné, le 13 novembre à Casablanca, Mme Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM).
Malgré les efforts entrepris, les bassins sédimentaires marocains restent « largement sous explorés » avec une moyenne de 0,05 puits pour 100 Km2 contre 10 puits pour 100 km2 à l’échelle internationale, a expliqué Mme Benkhadra qui s’exprimait lors d’une rencontre, dédiée au thème « Activités d’exploration : quel est le réel potentiel du Maroc ? », qui s’inscrit dans la lignée des Grandes Conférences-débats de la Chambre de Commerce Britannique au Maroc (BritCham). 

Selon Mme Benkhadra, l’activité de la recherche des hydrocarbures a connu ces dernières années un regain d’intérêt, et notamment en offshore, et ceci s’est traduit par un afflux important de sociétés pétrolières internationales qui ont opéré sur une superficie de centaines de milliers de kilomètres carrés.
Ainsi, a-t-elle dit, le domaine de la recherche des hydrocarbures connait une nouvelle dynamique par l’utilisation de nouvelles techniques de prospection, notamment les acquisitions sismiques 3D, les forages horizontaux et multidirectionnels, ainsi que les études d’évaluation des bassins tels que la zone atlantique offshore Tanger-Tarfaya et les zones Onshore Gharb et Essaouira.
Dans le cadre de sa stratégie globale, a-t-elle poursuivi, l’ONHYM poursuit l’impulsion et la consolidation de la dynamique de l’exploration pétrolière, en attirant le maximum d’investisseurs internationaux et en intensifiant, davantage, les travaux de recherche dans le royaume à travers la conclusion de plusieurs accords avec des sociétés internationales.

Mme Benkhadra a, en outre, fait observer que l’exploration pétrolière est « un processus très long, hautement capitalistique et très risqué », expliquant que des opérations d’appréciation sont nécessaires pour estimer les réserves en place avant de commencer la phase de développement. Les différentes étapes peuvent durer plusieurs années, selon la nature et le type de gisement, avant d’entrer dans la phase de production et en réalisant des investissements continus au niveau requis.

Présentant la stratégie de l’exploration pétrolière au Maroc et les conditions favorables que présente le royaume pour ce type d’activités, Mme Benkhadra a rappelé que la promulgation du code des Hydrocarbures en 2000 a marqué un tournant dans l’exploration pétrolière et gazière au Maroc. 
Ce code, a-t-elle noté, comporte des incitations très attractives pour l’acte d’exploration pétrolière à savoir l’exonérations de droits de douane, de TVA, de l’IS en cas d’exploitation (10 années consécutives à compter de la date de mise en production régulière de toute concession d’exploitation).

Il prévoit, entre autres, que l’Etat détient une participation ne dépassant pas 25% dans le permis de recherche et la concession d’exploitation. Cette mesure, a-t-elle fait remarquer, est de nature à rendre le Maroc plus attractif aux investissements dans un domine fortement capitalistique et risqué. Par rapport à l’ancien code ce taux a été de 51% mais à cette époque, le pays comptait moins d’une dizaine de sociétés d’exploration, a-t-elle rappelé.
D’autre part, Mme Benkhadra a indiqué que le Maroc possède une réserve de schistes bitumineux ( 50 milliards de barils), mais, pour exploiter ce type de roche, la problématique et la difficulté restent technologiques. L’Estonie est actuellement le seul pays qui a réussi à en produire de l’électricité, mais ça reste dangereux pour l’environnement. 
Évoquant, par ailleurs, la politique énergétique du Maroc, Mme Benkhadra a indiqué que la part des énergies renouvelables dans le mix électrique national a atteint 34 % à fin 2017, rappelant que le Maroc s’était fixé comme objectif de porter la contribution de ces énergies à 42 % du mix énergétique national en 2020 et à 52 % en 2030.

Cette politique a notamment pour objectifs la sécurisation de l’approvisionnement, l’accès à une énergie à faible coût, la gestion de la demande et la préservation de la demande, a-t-elle dit, ajoutant que les orientations stratégique de cette politique demeure notamment un mix énergétique et la mobilisation des ressources.
Destinée aux entreprises adhérentes à la BritCham, aux opérateurs économiques et aux médias, cette rencontre a été également une occasion pour mettre l’accent sur l’expertise britannique et son apport pour le marché marocain de l’exploration, à travers l’intervention de Mohamed Seghiri et Didier Lartigue, représentant respectivement les entreprises britanniques Sound Energy et Clarke Energy.