La présidente de la Délégation parlementaire du Maroc auprès de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), Salma Benaziz, a souligné l’expérience marocaine en matière de changement climatique, d’énergies renouvelables et de développement durable, lors du 29ème Forum de Lisbonne.

Le Maroc est considéré comme l’un des pays pionniers qui ont agi précocement pour faire face aux conséquences du changement climatique, notamment en lançant le programme des barrages hydroélectriques, en vue de préserver les ressources hydriques, produire de l’énergie et irriguer les terres agricoles, a-t-elle indiqué lors de ce forum, organisé les 16 et 17 octobre sous le thème “Droits de l’homme, environnement et crimes économiques: les jeunes en première ligne“.

S’agissant des changements climatiques, Mme Benaziz a relevé que le Maroc figure parmi les pays à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle mondiale (moins de 0,2%), ajoutant que le royaume reste exposé à certaines répercussions dues aux changements climatiques, telles que la sécheresse et les inondations.

À cette occasion, elle a mis en exergue la prééminence du développement durable au Maroc, tel que consacré par la Constitution de 2011, qui reconnaît le droit de vivre dans un environnement sain, passant en revue les diverses stratégies nationales mises en place dans ce sens.

Lors de la deuxième partie du débat, Mme Benaziz a abordé le rôle des jeunes dans le développement durable, mettant en relief l’expérience des jeunes marocains en la matière, à travers leur participation active au sein du comité du nouveau modèle de développement, qui a élaboré de nombreuses propositions liées au climat, à l’agriculture et aux énergies renouvelables.

La présidente de la Délégation parlementaire du Maroc auprès de l’APCE a également souligné le rôle des jeunes dans la lutte contre divers phénomènes, facteurs et pratiques qui menacent l’avenir de l’humanité, tels que les conflits, les perturbations climatiques, les crimes économiques et les violations des droits de l’homme.

Dans ce contexte, elle a appelé à “fournir les ressources nécessaires pour encourager les jeunes à contribuer à la construction de sociétés solidaires, en les engageant dans des initiatives plus profondes et sérieuses, en les incitant à utiliser la technologie de manière positive et stratégique, tout en les encourageant à adopter des valeurs positives et à contribuer au développement et à la construction du pays.”

Le Forum de Lisbonne a reconnu que ces questions dépassent les frontières géographiques et requièrent une coopération à l’échelle mondiale. Le conclave offre une plateforme de discussion et de réflexion réunissant des représentants d’organisations internationales, de gouvernements nationaux, de parlements, d’autorités locales et régionales, de la société civile, d’organisations de jeunesse, d’établissements académiques, d’institutions et de médias du monde entier.

Cet événement a été organisé dans le cadre du projet “Tous ensemble, tous concernés” du Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe, avec le soutien du Programme Sud V, une initiative conjointe entre l’Union européenne (UE) et le Conseil de l’Europe.

L’universitaire marocaine Hasna Kejji, doyenne de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Hassan Ier – Settat, a remporté, le 19 octobre à Djeddah, le Prix du Royaume d’Arabie Saoudite pour la gestion environnementale dans le Monde islamique.
Dr. Hasna Kejji a été primée dans la catégorie “Activités féminines pionnières dans l’action environnementale” (Prix du leadership féminin dans les institutions du secteur public ou privé), à l’occasion de la 9è Conférence des ministres de l’environnement du Monde islamique qui se tient à Djeddah (18-19 octobre).

L’Organisation du Monde Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), qui supervise l’organisation de ce prix, a indiqué que l’universitaire marocaine a été récompensée pour son travail sérieux, son assiduité et ses recherches scientifiques dans le domaine environnemental, ainsi que sa culture et son dévouement à la préservation de l’environnement.

Mme Kejji, professeur d’enseignement supérieur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Aïn Chock à Casablanca, est titulaire d’un doctorat de droit public (droit de l’environnement).

Au total, 22 lauréats de 18 pays ont été couronnés du Prix du Royaume d’Arabie Saoudite pour la gestion de l’environnement, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté une cinquantaine de ministres de l’environnement des pays islamiques, et des représentants d’organisations régionales et internationales oeuvrant dans le secteur.

Les prix concernent plusieurs catégories, à savoir les “Meilleures recherches, réalisations et pratiques réussies”, les “Meilleures pratiques ou activités pionnières des femmes dans l’action environnementale” (Prix du leadership féminin dans les institutions du secteur public ou privé), les “Meilleures pratiques des associations d’intérêt public et des associations de la société civile“, ainsi que le prix des “Villes vertes respectueuses de l’environnement“.

Le prix récompense le travail distingué mené par des individus, des institutions, des organismes ou des organisations publiques et privées oeuvrant dans divers domaines de l’environnement et du développement durable, en reconnaissance de leurs contributions à la réconciliation de l’environnement avec le développement économique et social, dans un cadre inclusif et complémentaire qui contribue à atteindre les Objectifs du développement durable.

Le Prix se veut une incitation à l’action environnementale commune dans le Monde islamique et son ouverture aux expériences mondiales, à la contribution à la réalisation du développement durable et à la préservation de l’environnement et des ressources naturelles pour les générations futures.

Il vise à consolider l’adoption d’un concept respectueux de l’environnement dans le développement durable, à développer des solutions scientifiques et pratiques innovantes face aux problèmes environnementaux actuels et futurs et à promouvoir la recherche scientifique relative aux questions d’environnement et de développement durable.

La production de l’énergie électrique au niveau national s’est appréciée de 0,7% au terme des huit premiers mois de 2023, après un accroissement de 2,9% l’année précédente, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des finances.

Cette progression est attribuable à l’amélioration de la production concessionnelle de 4,2% et de celle des énergies renouvelables relatives à la loi 13-09 de 3,8%, atténuée par le retrait de la production de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) de 9,4%, explique la DEPF dans sa récente note de conjoncture.

Du côté des échanges du secteur avec l’extérieur, la croissance du volume de l’énergie importée a ralenti à 39,3% à fin août 2023, au lieu de +121,3% un an auparavant.

Quant au volume exporté, il s’est replié de 33,7%, recouvrant toutefois une augmentation de 32,4% au titre des deux premiers mois du troisième trimestre 2023.

S’agissant du volume de l’énergie appelée nette, il s’est accru de 3,5% à fin août 2023, après une augmentation de 5,8% à fin août 2022.

En outre, la DEPF fait état d’une accélération de la croissance de la consommation de l’énergie électrique à 5,6% au titre des deux premiers mois du troisième trimestre 2023, après une hausse de 2,1% au T2-2023 et de 4,4% au T1-2023.

Au terme des huit premiers mois de 2023, la consommation de l’énergie électrique s’est renforcée de 3,9%, après une hausse de 5% un an auparavant.

Cette évolution à la hausse est imputable à l’accroissement des ventes de l’énergie de “très haute, haute et moyenne tension, hors distributeurs” de 6,7% (après+6,5%), de celles destinées aux distributeurs de 2,6% et de celles destinées aux ménages de 2,4%.

Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) a annoncé, le 19 octobre, la parution de sa récente publication mensuelle “Maroc Conjoncture“, un spécial portant sur “le changement climatique : Impact et gouvernance d’adaptation“.

Ce spécial s’articule autour de six axes principaux, à savoir “Changement Climatique : Renouvellement des activités et des schémas de croissance dans le monde“, “Dérèglement Climatique : Un impact de plus en plus important sur l’environnement et les activités humaines”, “Changement Climatique et Défis Démographiques : Breackdown climatique“.

Il s’agit, en outre, de “Energies Renouvelables au Maroc : Un horizon prometteur“, “Hydrogène Vert : Quelles potentialités pour le Maroc ?” et “Stratégie de l’Eau Face au Stress Hydrique : Développement de l’offre, valorisation de la ressource et gestion de la demande“.

Ainsi, ce numéro souligne que les défis majeurs imposés par le changement climatique et par les politiques destinées à l’atténuer et s’y adapter amènent des disruptions économiques importantes et qu’au-delà du questionnement sur l’éventuelle croissance ou décroissance qui les accompagne, mettre l’accent sur le potentiel de la transition verte est plus fertile. Dans ce sillage, poursuit la même source, l’idée de croissance verte suggère que la contrainte environnementale devient une opportunité économique, notamment en favorisant l’ouverture de nouveaux marchés et en réduisant les risques de chocs négatifs pour la croissance, imputables à la raréfaction des ressources ou aux impacts environnementaux préjudiciables.

Sur l’axe du dérèglement climatique, la publication indique que le changement climatique n’a pas seulement des effets négatifs sur la sécurité alimentaire mais cause aussi des dommages aux infrastructures des pays, agit sur l’évolution de leur système de santé, aggrave la pauvreté et impacte négativement la croissance.

Pour en atténuer les répercussions et renforcer la résilience des économies et des sociétés à toutes ces transformations, des mesures sont prises ou en cours de l’être par l’ensemble des gouvernements. Sur un autre volet, le CMC relève qu’alors que les pays du monde entier s’efforcent de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de s’engager résolument dans la lutte contre le changement climatique, l’hydrogène vert émerge comme un vecteur énergétique essentiel, pour offrir une solution polyvalente et écologique.

“Il est utilisable comme moyen de stockage d’énergie, source de carburant propre pour les transports et matière première précieuse dans diverses applications industrielles. Last, but not least, et au-delà de ses multiples usages, c’est sa capacité de réduire significativement les émissions de CO2 qui suscite un intérêt particulier pour la planète“, explique la publication.

Le Maroc est pionnier dans le développement des énergies renouvelables en Afrique et au-delà, grâce à une stratégie de transition énergétique ”très ambitieuse dotée d’une vision claire”, a souligné, le 27 octobre à Bruxelles, le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Ricardo Mourinho Felix.

Intervenant lors d’un séminaire sur le thème “Un horizon vert commun : Exploiter tout le potentiel du Partenariat vert UE-Maroc“, M. Mourinho Felix a relevé que le Maroc a compris depuis longtemps les opportunités de l’action climatique et a fait de grands progrès vers cet objectif, au cours des 15 dernières années.

Il a aussi mis l’accent sur le “potentiel extraordinaire du Maroc, avec une disponibilité abondante d’énergie renouvelable et de ressources naturelles”, soulignant l’importance de la stratégie de développement durable du Maroc, qui vise, comme le Green Deal de l’UE, à repenser les modèles économiques pour faire face à l’urgence climatique.

Le responsable a, dans ce sens, salué le Partenariat vert Maroc-UE en tant que “modèle de coopération internationale”, relevant que la BEI est un acteur majeur dans la mise en œuvre de ce partenariat et joue un rôle de catalyseur pour le secteur privé.

”La BEI est disposée à soutenir des projets solaires, éoliens, d’efficacité énergétique et d’hydrogène vert au Maroc et entend renforcer son soutien aux PME et au secteur privé dans divers domaines, entre autres la décarbonation, la protection de l’environnement et la finance verte”.

Ce séminaire, organisé par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), la Mission du Royaume du Maroc à l’UE et à l’Otan et le Centre pour les études politiques européennes (CEPS), constitue une occasion pour approfondir la réflexion, l’échange et la prospection sur l’avenir et les enjeux du partenariat vert Maroc-EU.

L’événement a rassemblé des acteurs institutionnels et privés, qui donnent vie à la coopération énergétique entre le Maroc et l’UE à travers des actions appuyées et innovantes.

L’économie de l’hydrogène vert joue un rôle de premier plan dans la transition énergétique juste des pays africains et dans leur développement, ont indiqué des conférenciers le 17 octobre dans Le Cap.

Les participants à la deuxième édition du Sommet sur l’hydrogène vert ont été unanimes à souligner le rôle vital de l’économie de l’hydrogène vert dans la transition énergétique juste de l’Afrique, en fournissant des emplois et un soutien aux travailleurs, ainsi qu’aux communautés et aux petites entreprises vulnérables.

«Pour que le monde puisse limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degré Celsius, l’hydrogène vert devra constituer 10 à 20 % du mix énergétique mondial», soutiennent-ils, relevant que 64 pays, représentant 89 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont annoncé des objectifs de zéro émission nette d’ici 2050.

Notant que la demande mondiale d’hydrogène vert devrait être multipliée par sept d’ici 2050, les conférenciers ont déclaré que cette source d’énergie a le potentiel de propulser l’économie des pays africains et également de protéger l’environnement en produisant de l’énergie propre.

Dans cette même veine, ils ont reconnu les efforts de collaboration déployés par le biais de l’Alliance africaine pour l’hydrogène vert, qui comprend le Maroc, l’Égypte, le Kenya, la Mauritanie, la Namibie, l’Éthiopie, l’Angola et l’Afrique du Sud.

L’Alliance vise à exploiter le potentiel de l’Afrique dans le développement des industries de l’hydrogène vert et à lancer des appels conjoints pour un soutien technique, un financement et un accès aux marchés des partenaires internationaux des secteurs public et privé.

«Une coopération étroite entre les partenaires publics, privés et financiers sera essentielle pour libérer le potentiel de l’hydrogène vert dans le continent. Cela permettra une demande nationale et internationale à grande échelle d’hydrogène vert et renforcera la coopération en matière d’infrastructures de production, de stockage et de distribution d’hydrogène vert», soutiennent-ils encore.

Certains avancent même que si les investissements étaient considérablement accrus, l’hydrogène vert pourrait fournir l’équivalent de plus d’un tiers de la consommation énergétique actuelle de l’Afrique, augmenter le PIB collectif, améliorer l’approvisionnement en eau potable et responsabiliser les communautés.

Pour ce faire, une planification, une réglementation et des programmes d’incitation appropriés sont essentiels. “Le financement de projets d’hydrogène vert nécessitera des structures de financement innovantes provenant de multiples parties prenantes”, ajoutent des orateurs.

Citant le cas de l’Afrique du Sud, l’un des gros pollueurs qui tire 80% de son électricité du charbon, les participants ont souligné que l’hydrogène vert a le potentiel de supprimer 10 à 15 % de ses émissions nationales et de contribuer à sa sécurité énergétique à long terme.

Ce deuxième sommet de trois jours vise à mettre en évidence le potentiel exceptionnel de l’Afrique en tant que centre de production d’hydrogène vert à grande échelle et à faible coût et une destination de choix des investissements dans la chaîne de valeur.

Le partenariat énergétique entre le Maroc et l’Union européenne (UE) est une lueur d’espoir dans la lutte contre le changement climatique, a affirmé, le 27 octobre à Bruxelles, la Commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson.

‘’Grâce à notre partenariat énergétique, nous pouvons garantir un avenir plus propre, plus durable et plus prospère à nos citoyens et aux générations à venir’’, a souligné Mme Simson, lors d’un séminaire sur le partenariat vert Maroc-UE, organisé par la Mission du Royaume du Maroc auprès de l’UE et de l’OTAN, en partenariat avec l’Institut européen de la Méditerranée (IEMED) et le Centre des études politiques européennes (CEPS).

Mettant l’accent sur l’importance du Partenariat Vert Maroc-UE, le premier du genre conclu par le bloc européen avec un pays de son voisinage Sud, la Commissaire européenne a assuré que cette initiative est de nature à faire progresser la transition énergétique.

‘’Ce partenariat renforce également les valeurs de coopération, de solidarité et de durabilité. Des valeurs dont nous avons besoin pour un avenir meilleur’’, a-t-elle dit, notant que ce Partenariat est le plus approfondi et le plus complet axé sur la durabilité avec un pays partenaire de l’UE.

Et c’est devenu un modèle pour des engagements similaires avec d’autres pays partenaires, a-t-elle ajouté, le qualifiant de ‘’signal politique important, d’ambition et d’engagement partagés’’, qui s’accompagnent également d’un engagement financier.

‘’L’UE mobilise tous les différents outils pour garantir la mise en œuvre de ce partenariat vert, avec plus de 260 millions d’euros de subventions rien que pour la période 2022-2023’’, a-t-elle indiqué.

‘’Ce partenariat se concentre sur nos défis énergétiques similaires et notre potentiel inexploité. C’est pour nous un moyen de travailler avec le Maroc pour accélérer les progrès en matière d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique et d’hydrogène renouvelable. Et c’est avant tout une opportunité économique gagnant-gagnant pour les populations des deux rives de la Méditerranée’’, a poursuivi Mme Simson.

Relevant qu’à l’heure actuelle, le Maroc est le seul pays du sud de la Méditerranée disposant d’une interconnexion électrique avec l’UE, elle a assuré que ‘’cela permet les échanges d’électricité entre nos régions et facilite l’intégration des énergies renouvelables dans nos réseaux’’.

‘’Nous saluons également les progrès de réforme réalisés par le Maroc dans son secteur énergétique, qui recèle un potentiel d’ouverture du marché de l’électricité et de production indépendante d’énergie renouvelable’’, a-t-elle dit, rappelant que récemment, les deux partenaires ont signé un programme ‘’Énergie Verte’’ de 50 millions d’euros, financé par l’UE, ce qui ‘’contribuera à mettre en œuvre la législation de réforme, à dégrouper le marché et à exploiter le fort potentiel du Maroc en matière d’énergies renouvelables’’.

La responsable européenne a, entre autres, mis en avant ‘’l’énorme potentiel’’ de l’hydrogène dans la coopération entre Rabat et Bruxelles, appelant, à cet égard, à explorer toutes les voies et continuer à travailler ensemble sur la scène internationale.

‘’Le Maroc dispose d’atouts clés et d’avantages compétitifs pour développer ce marché, notamment son important potentiel en matière d’énergie éolienne et solaire et son pipeline de projets d’investissement dans les énergies renouvelables’’, a-t-elle indiqué, se félicitant de voir émerger une coopération forte entre les entreprises européennes et marocaines.

‘’Plusieurs projets pilotes sont en cours de développement pour produire de l’hydrogène et ses dérivés et commencer à les commercialiser. C’est extrêmement important. Car cela permettra aux entreprises européennes et marocaines d’acquérir une expérience pratique dans l’établissement de routes commerciales, et donnera confiance aux investisseurs’’, a-t-elle poursuivi.

‘’Nous sommes également très heureux que le Maroc participe au programme régional MED GEM soutenu par l’UE pour le développement de molécules et d’électrons verts dans la région méditerranéenne. Et je ne doute pas que cela renforcera la coopération sur l’hydrogène et favorisera les échanges entre les gouvernements, l’industrie et le secteur financier’’, a insisté la Commissaire européenne.

‘’La coopération entre l’UE et le Maroc n’est pas un simple mariage de convenance. C’est une véritable alliance de valeurs et de vision’’, a-t-elle lancé, réaffirmant la détermination de l’UE à renforcer ce partenariat.

Et de conclure qu’’’à mesure que nous avançons, nous restons attachés à ce partenariat’’.

Cette rencontre, organisée sous la Présidence espagnole du Conseil européen, a rassemblé des acteurs institutionnels et privés, actifs dans la coopération énergétique.

La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a appelé, le 27 octobre à Bruxelles, à ”optimiser pleinement” le Partenariat vert entre le Maroc et l’Union européenne, conclu en octobre 2022, qui constitue un “cadre de coopération innovant, prometteur et dynamique“.

Ce partenariat, en tant qu’instrument de dialogue et de coopération renforcés, reflète une “forte convergence pour un développement durable, inclusif à faible émission de carbone”, a estimé la ministre lors d’un séminaire sur le thème “Un horizon vert commun : Exploiter tout le potentiel du Partenariat vert UE-Maroc”.

”Le Maroc se distingue comme l’un des partenaires les plus dynamiques de l’UE, non seulement en raison de sa forte proximité et connectivité avec l’Europe, mais également des défis communs, et donc des intérêts stratégiques communs des deux parties, notamment l’impératif de transition énergétique et de développement durable”.

Dans ce sens, la ministre a affirmé que l’intégration régionale constitue l’un des principaux piliers de la stratégie énergétique du Maroc. “Alors que l’UE a été créée sur la base de l’intégration des industries du charbon et de l’acier en 1950, nous sommes attachés à un autre plan Schuman qui ferait converger les marchés de l’énergie et du carbone”.

Selon la ministre, l’optimisation pleine du Partenariat vert Maroc-UE passe d’abord par le renforcement des connexions électriques et gazières entre les deux parties, à travers la mise en place de projets en matière du commerce d’électrons verts, ainsi que le développement du commerce de l’hydrogène vert, des molécules vertes et d’autres marchés potentiels.

Elle a notamment mis l’accent sur les projets d’interconnexion Maroc-Espagne et Maroc-Portugal, qui représentent un intérêt stratégique pour l’Europe, ainsi que sur le soutien nécessaire aux infrastructures gazières flexibles et diversifiées, y compris l’intégration du marché du GNL liquide avec le gazoduc à moindre coût.

L’autre front sur lequel doit agir le Partenariat vert concerne le marché carbone, a estimé la ministre, préconisant la création de clusters régionaux de marché du carbone, en commençant par des groupements de pays, chacun d’entre eux pouvant décider du type de marché du carbone qui correspond à ses besoins souverains et stratégiques, ainsi que des règles commerciales qu’il souhaite établir.

Elle a, en outre, mis en exergue l’impact ”positif” sur l’environnement qu’aura la réglementation européenne sur les Carburants d’Aviation Durables (SAF), notant que le Maroc a besoin de mesures de soutien spécifiques pour accélérer le développement et la commercialisation de ce type de biocarburants, ainsi que l’adoption d’une fiscalité flexible.

Par ailleurs, Mme Benali a relevé que le Maroc dispose déjà de 4,1 gigawatts de capacité renouvelable, ce qui représente 40 % de sa capacité totale installée, ajoutant que le Royaume, qui s’engage sur la voie de la transition énergétique, doit multiplier par 4 à 5 le rythme des investissements, soit environ 1,5 milliard de dollars par an, de manière ininterrompue, d’ici 2030.

Cet investissement substantiel porte sur l’installation de 11 gigawatts supplémentaires de capacité, et n’inclut pas le dessalement, l’hydrogène, l’ammoniac vert ou les futurs carburants, a-t-elle fait remarquer, ajoutant que le Maroc redouble d’efforts et adopte une approche inclusive pour une gestion rationnelle et durable des ressources.

“Notre ambition renouvelée nécessite une accélération et une intensification des projets : une multitude de projets bancables, y compris notre programme de décarbonation, de grands projets solaires traditionnels et des projets localisés de mini-réseaux”, a-t-elle expliqué, mettant l’accent aussi sur les réformes législatives et réglementaires menées par le Maroc, notamment en matière de libéralisation de l’autoconsommation de l’énergie et de certificats verts, qui constituent une première dans la région.

Ce séminaire, organisé par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), la Mission du Royaume du Maroc à l’UE et à l’Otan et le Centre pour les études politiques européennes (CEPS), constitue une occasion pour approfondir la réflexion, l’échange et la prospection sur l’avenir et les enjeux du partenariat vert Maroc-EU.

L’événement a rassemblé des acteurs institutionnels et privés, qui donnent vie à la coopération énergétique entre le Maroc et l’UE à travers des actions appuyées et innovantes.

Le renforcement de la coopération énergétique entre le Maroc et le Royaume-Uni a été au centre des entretiens tenus, le 18 octobre à Londres, entre la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, et son homologue britannique, Claire Coutinho.

Avec la ministre britannique de la sécurité énergétique et de la neutralité carbone, Mme Benali a abordé l’avenir de la coopération énergétique et environnementale entre les deux pays et les moyens de renforcer leur coordination sur la question.

La réunion a été “très importante” puisqu’elle a permis d’évoquer le “Breakthrough Agenda“, une initiative coprésidée par les deux pays lors de la COP26 et qui devrait être à l’ordre du jour de la prochaine Conférence sur climat prévue à Dubaï, a indiqué Mme Benal.

Les équipes des deux pays se penchent sur cette initiative, en mettant l’accent sur le principal problème auquel tous les pays qui sont dans une démarche de neutralité carbone et de transition énergétique sont confrontés, à savoir le réseau et son financement.

“En tant que pays leaders en matière de stabilité et de transition énergétiques, il est important de montrer l’exemple“, a assuré Mme Benali.

Les échanges ont également porté sur la question de la localisation des industries de câblage et des industries de gestion des réseaux électriques, puisque comme l’a révélé une étude de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), le monde est appelé à construire, d’ici 2040, un réseau équivalent à ce qui a été réalisé au cours des 100 dernières années.

La question de l’hydrogène a aussi été à l’ordre du jour, d’autant que le Royaume-Uni base sa nouvelle stratégie énergétique sur des partenariats avec des pays sérieux et fiables, et le Maroc dispose d’un potentiel indéniable en termes d’électricité verte compétitive, mais aussi d’accès aux infrastructures, leur planification et leur mutualisation.

Par ailleurs, la ministre marocaine a tenu une série de réunions, en marge de sa participation à l’Energy Intelligence Forum (17-19 octobre), qui ont principalement porté sur le financement de la transition énergétique et du développement durable.

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a appelé, le 17 octobre à Londres, le secteur de la finance à proposer des modèles innovants pouvant accélérer la transition énergétique au niveau mondial.

Mme Benali, qui s’exprimait dans le cadre de l’Energy Intelligence Forum (17-19 octobre), a souligné que les discussions sur le climat ne peuvent être uniquement axées sur l’énergie et qu’’’il est important d’impliquer le monde financier et monétaire’’.

Les acteurs de ce secteur ne se sont pas transformés rapidement pour faire face à cette nouvelle norme d’inflation persistante et de croissance mondiale relativement faible, a-t-elle estimé, relevant que cela se traduit par la difficulté, à l’échelle mondiale, de débloquer les investissements nécessaires pour pouvoir s’attaquer aux défis du changement climatique.

Le schéma, qui a dominé durant la dernière décennie et qui se limite à l’émission d’obligations ou à des prises de participations, doit évoluer pour laisser place à des modèles innovants pouvant accélérer la transformation énergétique.

Sur les attentes du Sud global pour la COP 28, prévue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre prochains, Mme Benali a relevé que le leadership mondial doit admettre que le changement climatique, la perte de la biodiversité et la pollution sont des problématiques transfrontalières et qu’il est donc nécessaire de sortir des solutions purement nationales, pour proposer des remèdes qui peuvent s’appliquer à des échelles plus larges.

‘’Ce sont également des problématiques intergénérationnelles’’, a-t-elle fait observer, mettant l’accent sur la nécessité de réduire le coût de la dette et donner accès à des moyens de financement à long terme, en particulier pour les partenaires de confiance.

Dans ce sens, elle a souligné que le Maroc est perçu par ses partenaires, tant financiers qu’industriels, comme un facteur de stabilité à la fois au niveau politique et énergétique, ajoutant que le Royaume dispose d’une stratégie énergétique depuis 2009 qui est toujours valable et qui a été mise à jour, ce qui permet d’offrir ”une grande visibilité aux investisseurs et renforcer leur confiance”.

Le troisième pilier de cette stratégie est la coopération régionale, un élément qui sera renforcé par l’organisation commune de la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, a rappelé Mme Benali, soulignant que le Maroc est le seul pays africain interconnecté à l’Europe aux niveaux gazier et électrique.

Et de conclure que l’objectif du Royaume est de pouvoir assurer à ses citoyens et à ses investisseurs l’énergie la moins coûteuse et la plus propre possible.

L’Energy Intelligence Forum réunit des décideurs, des leaders d’opinion et des innovateurs du monde de l’énergie, de la finance, de la politique et des affaires pour échanger, débattre et développer des solutions durables aux défis énergétiques mondiaux.