Le sixième Forum ministériel du gaz a été organisé du 21 au 23 novembre à Barcelone à l’initiative du Forum international de l’énergie (IEF) et l’Union Internationale du Gaz (IUG), avec la participation de ministres en charge du secteur énergétique et de responsables d’institutions actives dans ce domaine de plusieurs pays, dont le Maroc.
Conduite par le ministre de l’Énergie, des Mines et du Développement Durable, Aziz Rabbah, la délégation marocaine à ce forum international était formée de la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, du directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi et du consul général du Maroc à Barcelone, Fares Yasser.
Une réunion ministérielle de haut niveau a rassemblé, dans le cadre de ce forum, des ministres de l’énergie ainsi que des présidents et directeurs généraux de grandes sociétés énergétiques dans le but de fournir une plate-forme du renforcement de la coopération entre les pays participants sur les défis énergétiques.
Cette réunion ministérielle a été une occasion pour M. Rabbah de présenter l’expérience du Maroc en matière de transition énergétique et le développement que connaît le secteur des énergies renouvelables dans le Royaume ainsi que les opportunités d’investissement qu’il offre.
M. Rabbah a précisé, lors de son allocution, que la filière du gaz naturel a connu un tournant historique au Maroc avec le lancement, en décembre 2014, de la Feuille de Route pour la mise en œuvre du Plan National de Développement de l’utilisation du Gaz Naturel, dont la principale composante est le GNL (gaz naturel liquéfié), évoquant également l’approche progressive qui a été entreprise pour la réalisation de ce plan à travers deux phases « Gas To Power » et « Gas To Industry ».
Le ministre a souligné que, dans le cadre des partenariats développés, le Maroc œuvre pour l’investissement dans des infrastructures gazières à même de permettre des flux commerciaux avec les pays voisins, tel le GME (gazoduc Maghreb-Europe) et entre groupements régionaux, tel le projet du gazoduc Maroc-Nigéria reliant les pays de l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.
Concernant les objectifs climatiques, M. Rabbah a rappelé que le Maroc, à travers son nouveau modèle énergétique, s’est engagé de manière concrète dans l’effort international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 32% à l’horizon 2030, et ce, à travers le développement des énergies renouvelables et du gaz naturel.
Rabbah a clôturé son intervention en précisant que le gaz naturel jouera un rôle crucial dans l’amélioration de la sécurité énergétique mondiale et la flexibilité de l’approvisionnement couplé à des mesures d’intégration et de politique d’urgence.
Pour sa part, Mme Benkhadra a souligné que le Maroc a pu mettre en œuvre, grâce à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, des stratégies et des plans d’action appropriés dans plusieurs secteurs qui font du Maroc un modèle dans la région et au niveau du continent africain.
La politique énergétique du Royaume, avec le développement volontariste des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, constitue aujourd’hui un modèle à suivre, a relevé dans ce sens Mme Benkhadra.
Elle a précisé que le Maroc a mis en œuvre, depuis 2009, une stratégie énergétique ayant pour objectifs surtout l’établissement d’un mix énergétique diversifié et optimisé, notamment pour l’électricité autour de choix technologiques propres, fiables et compétitifs, le développement à grande échelle des ressources nationales en énergies renouvelables, en particulier solaire et éolienne, ainsi que la promotion de l’efficacité énergétique.
Cette stratégie ambitionne, en outre, l’intégration dans le système énergétique régional africain et euro-méditerranéen et l’application en amont de dispositifs de protection de l’environnement dans toutes les activités énergétiques, ajouté Mme Benkhadra.
Elle s’articule, a poursuivi la directrice générale de l’ONHYM, autour de la mise en place d’un bouquet énergétique ouvert, incluant toutes les sources d’énergie, faisant observer que le choix des énergies renouvelables est un “choix stratégique” pour développer des ressources nationales abondantes et contribuer à la réalisation du développement durable.
En effet, a-t-elle relevé, le Maroc dispose d’atouts considérables pour effectuer cette transition, notamment à travers la mise en œuvre des plans éolien et solaire, lancés par SM le Roi, et d’une capacité de 2.000 MW chacun d’ici 2020 et de près de 12.845 MW d’ici 2030.
« En 2030, 52% de l’énergie électrique totale installée au Maroc sera d’origine renouvelable », a affirmé Mme Benkhadra, ajoutant que l’introduction du gaz naturel est une autre composante essentielle de l’équilibre et de la stabilité.
« L’intensification de l’exploration pétrolière et gazière est également l’un des piliers de notre stratégie », a poursuivi la responsable, relevant que les bassins sédimentaires du Royaume montrent de bons potentiels.
Rappelant que le code des hydrocarbures du Maroc comprend de nombreuses mesures incitatives et qu’il s’agit de l’un des plus attrayants au monde, Mme Benkhadra a indiqué que 21 compagnies opèrent actuellement dans le Royaume qui cherche à en attirer davantage.
La stratégie nationale dans le domaine énergétique, « bien qu’ambitieuse, reste réaliste, en faisant partie des tendances énergétiques mondiales en à long terme et compte tenu du potentiel réel du Maroc », a-t-elle conclu.