Le sixième Forum ministériel du gaz a été organisé du 21 au 23 novembre à Barcelone à l’initiative du Forum international de l’énergie (IEF) et l’Union Internationale du Gaz (IUG), avec la participation de ministres en charge du secteur énergétique et de responsables d’institutions actives dans ce domaine de plusieurs pays, dont le Maroc.

Conduite par le ministre de l’Énergie, des Mines et du Développement Durable, Aziz Rabbah, la délégation marocaine à ce forum international était formée de la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, du directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi et du consul général du Maroc à Barcelone, Fares Yasser.

Une réunion ministérielle de haut niveau a rassemblé, dans le cadre de ce forum, des ministres de l’énergie ainsi que des présidents et directeurs généraux de grandes sociétés énergétiques dans le but de fournir une plate-forme du renforcement de la coopération entre les pays participants sur les défis énergétiques.
Cette réunion ministérielle a été une occasion pour M. Rabbah de présenter l’expérience du Maroc en matière de transition énergétique et le développement que connaît le secteur des énergies renouvelables dans le Royaume ainsi que les opportunités d’investissement qu’il offre.

M. Rabbah a précisé, lors de son allocution, que la filière du gaz naturel a connu un tournant historique au Maroc avec le lancement, en décembre 2014, de la Feuille de Route pour la mise en œuvre du Plan National de Développement de l’utilisation du Gaz Naturel, dont la principale composante est le GNL (gaz naturel liquéfié), évoquant également l’approche progressive qui a été entreprise pour la réalisation de ce plan à travers deux phases « Gas To Power » et « Gas To Industry ».

Le ministre a souligné que, dans le cadre des partenariats développés, le Maroc œuvre pour l’investissement dans des infrastructures gazières à même de permettre des flux commerciaux avec les pays voisins, tel le GME (gazoduc Maghreb-Europe) et entre groupements régionaux, tel le projet du gazoduc Maroc-Nigéria reliant les pays de l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.
Concernant les objectifs climatiques, M. Rabbah a rappelé que le Maroc, à travers son nouveau modèle énergétique, s’est engagé de manière concrète dans l’effort international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 32% à l’horizon 2030, et ce, à travers le développement des énergies renouvelables et du gaz naturel.

Rabbah a clôturé son intervention en précisant que le gaz naturel jouera un rôle crucial dans l’amélioration de la sécurité énergétique mondiale et la flexibilité de l’approvisionnement couplé à des mesures d’intégration et de politique d’urgence.

Pour sa part, Mme Benkhadra a souligné que le Maroc a pu mettre en œuvre, grâce à la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, des stratégies et des plans d’action appropriés dans plusieurs secteurs qui font du Maroc un modèle dans la région et au niveau du continent africain.
La politique énergétique du Royaume, avec le développement volontariste des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, constitue aujourd’hui un modèle à suivre, a relevé dans ce sens Mme Benkhadra.

Elle a précisé que le Maroc a mis en œuvre, depuis 2009, une stratégie énergétique ayant pour objectifs surtout l’établissement d’un mix énergétique diversifié et optimisé, notamment pour l’électricité autour de choix technologiques propres, fiables et compétitifs, le développement à grande échelle des ressources nationales en énergies renouvelables, en particulier solaire et éolienne, ainsi que la promotion de l’efficacité énergétique.
Cette stratégie ambitionne, en outre, l’intégration dans le système énergétique régional africain et euro-méditerranéen et l’application en amont de dispositifs de protection de l’environnement dans toutes les activités énergétiques, ajouté Mme Benkhadra.

Elle s’articule, a poursuivi la directrice générale de l’ONHYM, autour de la mise en place d’un bouquet énergétique ouvert, incluant toutes les sources d’énergie, faisant observer que le choix des énergies renouvelables est un “choix stratégique” pour développer des ressources nationales abondantes et contribuer à la réalisation du développement durable.
En effet, a-t-elle relevé, le Maroc dispose d’atouts considérables pour effectuer cette transition, notamment à travers la mise en œuvre des plans éolien et solaire, lancés par SM le Roi, et d’une capacité de 2.000 MW chacun d’ici 2020 et de près de 12.845 MW d’ici 2030.
« En 2030, 52% de l’énergie électrique totale installée au Maroc sera d’origine renouvelable », a affirmé Mme Benkhadra, ajoutant que l’introduction du gaz naturel est une autre composante essentielle de l’équilibre et de la stabilité.

« L’intensification de l’exploration pétrolière et gazière est également l’un des piliers de notre stratégie », a poursuivi la responsable, relevant que les bassins sédimentaires du Royaume montrent de bons potentiels.
Rappelant que le code des hydrocarbures du Maroc comprend de nombreuses mesures incitatives et qu’il s’agit de l’un des plus attrayants au monde, Mme Benkhadra a indiqué que 21 compagnies opèrent actuellement dans le Royaume qui cherche à en attirer davantage.
La stratégie nationale dans le domaine énergétique, « bien qu’ambitieuse, reste réaliste, en faisant partie des tendances énergétiques mondiales en à long terme et compte tenu du potentiel réel du Maroc », a-t-elle conclu.
 

La ville d’Oujda a abrité, le 29 novembre au siège de la chambre d’Agriculture, un atelier de sensibilisation axé sur le thème « Pompage solaire : Levier d’efficacité énergétique et de développement durable dans le secteur de l’agriculture».

Organisé par l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) avec d’autres partenaires, cet atelier a pour objectif d’informer sur les atouts et les avantages du pompage solaire, et d’échanger sur les contraintes opérationnelles (techniques, financières et organisationnelles) et leur impact sur le développement durable du marché du pompage solaire.

La rencontre se veut aussi une occasion pour identifier les attentes et les priorités des acteurs régionaux et locaux pour le développement des projets de pompage solaire.
Depuis des années, le Maroc s’est engagé dans une dynamique visant l’intégration à grande échelle des mesures d’économie d’énergie et de développement durable notamment dans le secteur agricole.

Afin de soutenir cette dynamique, l’AMEE en partenariat avec le PNUD et le GEF (Global Environment Fund), a initié un projet qui a pour finalité la création d’un cadre propice au développement des systèmes de pompage solaire dans le domaine de l’agriculture et de l’irrigation agricole, à travers une série d’actions.

Il s’agit de la mise à niveau du secteur privé pour le développement d’un marché de haute qualité, à travers un système de normalisation et de labellisation des équipements, de certification des opérateurs et de formation des installateurs, ainsi que du renforcement des capacités institutionnelles pour la structuration du marché, via des outils et des mécanismes de financement facilitant l’acquisition des systèmes.

Il s’agit également du renforcement de la capacité nationale de production d’équipements de pompage solaire, permettant à l’industrie locale de bénéficier de la technologie et de créer des emplois, et de la mise en application d’un cadre de suivi des impacts en matière d’atténuation des émissions des GES (Gaz à effet de serre). 

Les bassins sédimentaires marocains restent encore sous-explorés malgré le fait qu’ils présentent des systèmes pétroliers potentiellement favorables à l’accumulation de gisements d’hydrocarbures, a souligné, le 13 novembre à Casablanca, Mme Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM).
Malgré les efforts entrepris, les bassins sédimentaires marocains restent « largement sous explorés » avec une moyenne de 0,05 puits pour 100 Km2 contre 10 puits pour 100 km2 à l’échelle internationale, a expliqué Mme Benkhadra qui s’exprimait lors d’une rencontre, dédiée au thème « Activités d’exploration : quel est le réel potentiel du Maroc ? », qui s’inscrit dans la lignée des Grandes Conférences-débats de la Chambre de Commerce Britannique au Maroc (BritCham). 

Selon Mme Benkhadra, l’activité de la recherche des hydrocarbures a connu ces dernières années un regain d’intérêt, et notamment en offshore, et ceci s’est traduit par un afflux important de sociétés pétrolières internationales qui ont opéré sur une superficie de centaines de milliers de kilomètres carrés.
Ainsi, a-t-elle dit, le domaine de la recherche des hydrocarbures connait une nouvelle dynamique par l’utilisation de nouvelles techniques de prospection, notamment les acquisitions sismiques 3D, les forages horizontaux et multidirectionnels, ainsi que les études d’évaluation des bassins tels que la zone atlantique offshore Tanger-Tarfaya et les zones Onshore Gharb et Essaouira.
Dans le cadre de sa stratégie globale, a-t-elle poursuivi, l’ONHYM poursuit l’impulsion et la consolidation de la dynamique de l’exploration pétrolière, en attirant le maximum d’investisseurs internationaux et en intensifiant, davantage, les travaux de recherche dans le royaume à travers la conclusion de plusieurs accords avec des sociétés internationales.

Mme Benkhadra a, en outre, fait observer que l’exploration pétrolière est « un processus très long, hautement capitalistique et très risqué », expliquant que des opérations d’appréciation sont nécessaires pour estimer les réserves en place avant de commencer la phase de développement. Les différentes étapes peuvent durer plusieurs années, selon la nature et le type de gisement, avant d’entrer dans la phase de production et en réalisant des investissements continus au niveau requis.

Présentant la stratégie de l’exploration pétrolière au Maroc et les conditions favorables que présente le royaume pour ce type d’activités, Mme Benkhadra a rappelé que la promulgation du code des Hydrocarbures en 2000 a marqué un tournant dans l’exploration pétrolière et gazière au Maroc. 
Ce code, a-t-elle noté, comporte des incitations très attractives pour l’acte d’exploration pétrolière à savoir l’exonérations de droits de douane, de TVA, de l’IS en cas d’exploitation (10 années consécutives à compter de la date de mise en production régulière de toute concession d’exploitation).

Il prévoit, entre autres, que l’Etat détient une participation ne dépassant pas 25% dans le permis de recherche et la concession d’exploitation. Cette mesure, a-t-elle fait remarquer, est de nature à rendre le Maroc plus attractif aux investissements dans un domine fortement capitalistique et risqué. Par rapport à l’ancien code ce taux a été de 51% mais à cette époque, le pays comptait moins d’une dizaine de sociétés d’exploration, a-t-elle rappelé.
D’autre part, Mme Benkhadra a indiqué que le Maroc possède une réserve de schistes bitumineux ( 50 milliards de barils), mais, pour exploiter ce type de roche, la problématique et la difficulté restent technologiques. L’Estonie est actuellement le seul pays qui a réussi à en produire de l’électricité, mais ça reste dangereux pour l’environnement. 
Évoquant, par ailleurs, la politique énergétique du Maroc, Mme Benkhadra a indiqué que la part des énergies renouvelables dans le mix électrique national a atteint 34 % à fin 2017, rappelant que le Maroc s’était fixé comme objectif de porter la contribution de ces énergies à 42 % du mix énergétique national en 2020 et à 52 % en 2030.

Cette politique a notamment pour objectifs la sécurisation de l’approvisionnement, l’accès à une énergie à faible coût, la gestion de la demande et la préservation de la demande, a-t-elle dit, ajoutant que les orientations stratégique de cette politique demeure notamment un mix énergétique et la mobilisation des ressources.
Destinée aux entreprises adhérentes à la BritCham, aux opérateurs économiques et aux médias, cette rencontre a été également une occasion pour mettre l’accent sur l’expertise britannique et son apport pour le marché marocain de l’exploration, à travers l’intervention de Mohamed Seghiri et Didier Lartigue, représentant respectivement les entreprises britanniques Sound Energy et Clarke Energy.

Le Groupe Barid Al-Maghrib et l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) ont procédé, le 13 novembre à Rabat, à la signature d’une convention relative à la mise en place de la politique d’efficacité énergétique dans les domaines de la mobilité verte, de l’éclairage et du bâtiment.

S’inscrivant dans le cadre des initiatives du Groupe Barid Al-Maghrib en faveur de la réduction de son empreinte carbone, cette convention fixe les modalités et conditions selon lesquelles l’AMEE mettra à disposition son expertise et œuvrera au renouvellement ou à l’acquisition de vélomoteurs ou des véhicules électriques.

Intervenant à cette occasion, le Directeur Général du Groupe Barid Al-Maghrib, Amin Benjelloun Touimi a indiqué que cet accord permettra la mise en place, au niveau du groupe d’une politique d’efficacité énergétique dans les domaines du bâtiment, de la mobilité verte, et de l’éclairage, notant que ce partenariat s’inscrit dans la démarche RSE (Responsabilité sociale et sociétale de l’Entreprise) de Barid Al-Maghrib à travers, notamment les différentes initiatives menées par le groupe depuis des années en faveur de la réduction de son empreinte carbone.
Il a, à cet égard, affirmé que cette coopération entre les deux entités sera l’occasion de collaborer ensemble au renouvellement ou à l’acquisition du vélomoteurs ou de véhicules électriques, relevant que l’AMEE apportera également au groupe son assistance technique et méthodologique en vue de réaliser un diagnostic de l’efficacité énergétique.
Le responsable a également évoqué que « des formations sur cette thématique seront proposées aux cadres » de l’AMEE, faisant savoir qu’un important volet sera consacré à l’étude et au dimensionnement des toits solaires.

L’Agence aura ainsi à sa charge la définition du mode de fonctionnement de l’installation photovoltaïque ainsi que sa mise en oeuvre, a-t-ajouté. 
Pour sa part, le Directeur général de l’AMEE, Said Mouline, a mis en avant, la politique « très volontariste » de Barid Al-Maghrib en terme de responsabilité sociale des entreprises, exprimant sa fierté d’accompagner ce groupe pour la mise en oeuvre de l’efficacité énergétique dans les domaines de la mobilité verte, de l’éclairage et du bâtiment.
Cet accompagnement vise à inculquer l’efficacité énergétique dans la culture du Groupe barid Al-Maghrib, avec un volet environnemental portant sur la réduction de consommation et des émissions de carbone et un volet économique qui concerne l’économie d’énergie et la réduction de la facture énergétique.

Partenaire officiel de la COP22, Barid Al-Maghrib a lancé ces dernières années de nombreuses opérations dans le cadre de sa politique de réduction de ses émissions de CO2. Tous les véhicules de son Pôle Colis Logistique sont équipés de terminaux GPS permettant d’optimiser leur consommation en carburant.
L’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique est une institution publique stratégique, dont la mission est de contribuer à la mise en œuvre de la politique énergétique nationale, visant la réduction de la dépendance énergétique et la préservation de l’environnement, à travers la démocratisation et la promotion de l’efficacité énergétique. 

 

Cinquante chercheurs ont pris part, le 26 novembre à Kénitra à un workshop international centré sur la valorisation énergétique des déchets organiques, dans le cadre de la coopération scientifique maroco-allemande.

Initié par la faculté des sciences relevant l’Université Ibn Tofail de Kénitra, en collaboration avec l’université des sciences appliquées de Berlin, ce workshop de trois jours a pour objectif de bénéficier du transfert des technologies et de l’expertise allemande dans la production du biogaz à partir des déchets organiques.

A cette occasion, le secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Khalid Samadi, a souligné que la stratégie adoptée en matière d’énergies renouvelables et de valorisation des déchets organiques nécessite une ouverture pour pouvoir profiter de l’expertise des pays avancées dans ce domaine.

M. Samadi a souligné, qu’à travers sa politique d’ouverture sur son environnement socio-économique, l’université marocaine vise à intensifier la coopération avec les secteurs de l’industrie et le monde de l’entreprise, l’identification des besoins des partenaires en termes de recherche et de formation et la valorisation des résultats obtenus par les laboratoires de recherche.

Pour sa part, le chef du département hydrogène, bioénergie et déstockage à l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), Samir Rachidi, a relevé qu’un budget de 400 millions de DH a été alloué par l’IRESEN au financement de plusieurs projets de l’université Ibn Tofail. Cette enveloppe, a-t-il fait savoir, devra être multipliée par deux pour la période à venir, notamment avec les initiatives d’effet de levier que le Maroc s’engage à concrétiser en partenariat avec plusieurs pays.

Il a, en outre, fait observer que l’institut en tant qu’agence de moyens finançant des projets initiés par des universités et des centres de recherche marocains œuvre pour le lancement des appels à projets bilatéraux avec nombre de pays, notamment l’Allemagne et la France.

La production du secteur de l’énergie électrique s’est renforcée de 7,5% à fin septembre 2018, après une hausse de 2,3% une année auparavant, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Économie et des finances.

Ce dynamisme découle notamment de la hausse de la production privée de 7,2%, de celle des projets développés dans le cadre de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables de 67,5% et de celle de l’ONEE de 4,4%, explique la DEPF dans une note de conjoncture publiée jeudi.

Pour ce qui est de la consommation de l’énergie électrique, le retrait des ventes de l’énergie électrique s’est atténué au terme des neuf premiers mois de 2018 à -1,5%, au lieu de -2,6% un mois plus tôt et après une hausse de 4,1% à fin septembre 2017, fait remarquer la DEPF, notant que cette évolution provient de la baisse des ventes de l’énergie de très haute, haute et moyenne tension de 2,1% et une quasi-stagnation de celles de basse tension (+0,3%).

Durant le mois de septembre 2018, la consommation de l’énergie électrique a enregistré une dynamique favorable (+6,9%), en relation, principalement, avec la bonne performance des ventes de l’énergie de très haute, haute et moyenne tension (+9,7%), précise la même source.

Dans ces conditions, le solde des échanges de l’énergie électrique avec l’Algérie et l’Espagne (importations-exportations), s’est réduit de 35,1% à fin septembre 2018, résultant du recul du volume de l’énergie importée de 33,5% et de la hausse de celle exportée de 28,8%, dans un contexte d’une légère hausse de l’énergie nette appelée de 0,6%, contre une hausse de 4,8% à fin septembre 2017, relève la DEPF.

Aziz Rabbah intervenant à l’ouverture de la 14-ème conférence de l’énergie

Le Maroc est appelé à consolider davantage le partenariat énergétique régional pour sécuriser son marché national dans un contexte mondial fluctuant, a souligné, le 19 novembre à Skhirat, le ministre de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, Aziz Rabbah.
Intervenant à l’ouverture de la 14e conférence de l’énergie, placée sous le thème « Transition énergétique : quelle géostratégie régionale à l’horizon 2050? », M. Rabbah a affirmé que l’énergie est placée, plus que jamais, au centre des préoccupations de la communauté internationale, pour une transition vers les énergies vertes.
La stratégie du Maroc en la matière, a dit le ministre, vise à satisfaire la demande nationale en énergie, à protéger les consommateurs et à rentabiliser les investissements engagés dans ce domaine, notant que le partenariat régional renforcera le pouvoir de négociation du Royaume pour un meilleur approvisionnement.
La mise en œuvre de véritables partenariats implique un engagement encore plus fort du secteur privé et de l’ensemble des acteurs concernés, tant au niveau de l’innovation technologique, du transfert du savoir-faire, du renforcement des compétences ou de l’intégration industrielle, tout en tirant profit des opportunités de synergies et d’effet d’échelle, a-t-il soutenu.
De son côté, le président de la Fédération de l’énergie, Mohamed Rachid Idrissi Kaitouni a fait savoir que la transition énergétique nationale, lancée en 2009, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a connu une importante accélération.
M. Idrissi Kaitouni a affirmé qu’à la veille de la COP 24, le Maroc poursuit son rôle actif pour accélérer l’intégration des marchés régionaux, notant que le Royaume œuvre pour la promotion de la politique Sud/Sud et le renforcement de ses interconnexions électriques avec les voisins.
Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar a mis en exergue l’expérience du Maroc dans la gestion de la transition énergétique, soulignant la pertinence de cette politique face à une facture énergétique qui pèse lourdement sur les finances publiques.
Concernant les entreprises nationales, M. Mezouar s’est réjoui de l’implication du secteur privé dans la transition énergétique et de l’orientation de plusieurs groupes vers les énergies renouvelables, rappelant que ce secteur présente de multiples opportunités d’investissement à saisir.
Intervenant par la même occasion, le secrétaire d’État à l’énergie du Portugal, João Galamba a fait savoir que la transition énergétique constitue une opportunité pour concevoir à nouveau le modèle de développement économique, appelant dans ce sens à un effort collectif impliquant toutes les parties prenantes dans ce chantier.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée, Jorge Borrego s’est félicité du modèle marocain dans le domaine des énergies renouvelables et des projets de l’énergie solaire et éolienne, appelant à une réglementation plus favorable au développement durable dans les pays de la Méditerranée.
Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, par la Fédération de l’énergie, en partenariat avec l’Union pour la Méditerranée et l’appui du ministère de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, avec le Portugal comme pays invité, cette conférence a porté sur l’évolution de la transition énergétique et son intégration dans le cadre géostratégique régional.
Cette édition, a été marquée par des panels sur la transition énergétique, l’intégration des énergies renouvelables dans les systèmes et les marchés électriques régionaux et l’efficacité énergétique, a vu la signature d’une convention entre la Fédération de l’énergie et le ministère de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, portant sur l’accompagnement de l’Observatoire marocain de l’énergie.

L’Agence Marocaine de l’Energie Durable (MASEN) est un partenaire de choix pour la Banque africaine de développement (BAD) grâce à son expérience, son expertise et sa position de référence en Afrique en matière de développement des énergies renouvelables, a indiqué à Johannesburg, la représentante résidente de la BAD au Maroc, Leila Farah Mokaddem.

MASEN et la BAD de par son rôle clé dans le montage de projets énergétiques et sa détermination à soutenir financièrement les pays africains à mettre en œuvre des actions visant à réduire leurs émissions carbones, et à répondre à leurs besoins énergétiques, ont convenu d’explorer la possibilité de travailler en partenariat afin d’accroître le développement des énergies renouvelables à l’échelle africaine.

La Lettre d’Intention, signée le 7 novembre à Johannesburg entre MASEN et la BAD dans le cadre du Forum africain sur l’investissement, poursuit Mme Mokaddem, fait suite à une longue coopération bilatérale entre les deux institutions et qui porte notamment sur le renforcement de l’intégration continentale, surtout en termes de transfert technologique et de savoir-faire, le développement des mécanismes permettant le renforcement des capacités, en particulier le montage de projets bancables répondant aux critères de financement des bailleurs de fonds et l’élaboration d’un nouveau modèle de coopération Sud-Sud dans le secteur des énergies renouvelables.

La Lettre d’Intention vise à appuyer les pays africains, en particulier ceux de la région du Sahel ciblés par l’initiative «Desert to Power», en matière de développement des technologies d’énergies renouvelables, explique-t-elle.

Le partenariat entre le Royaume du Maroc et le Groupe de la BAD, qui dure depuis près d’un demi-siècle, compte plus de 160 projets et programmes totalisant un engagement financier de plus de 10 milliards de dollars.

Le président du directoire de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), Mustapha Bakkoury, a mis en exergue, le 7 novembre à Johannesburg, l’expérience marocaine réussie en matière de développement des énergies renouvelables.

S’exprimant lors d’un panel, axé sur la dynamique de transformation en Afrique, organisé dans le cadre du Forum africain sur l’investissement (7-9 novembre), M. Bakkoury a souligné que le Royaume s’est doté d’une stratégie intégrée sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI faisant du développement industriel et territorial et de la promotion de l’innovation et de la recherche scientifique des axes complémentaires pour la promotion des énergies renouvelables.

M. Bakkoury a évoqué les opportunités offertes dans ce secteur prometteur qui permet de généraliser l’accès à l’électricité à des prix abordables. Il a noté que l’Afrique, qui connait une croissance démographique significative, enregistre de grands besoins structurels liés à l’accès à l’électricité, d’où la nécessité de donner corps à des projets novateurs en la matière.

Il a, dans ce sens, évoqué la station solaire Noor Ouarzazate, un projet grandiose piloté par MASEN qui se veut le plus grand complexe énergétique au monde avec ses quatre centrales solaires multi-technologiques, développées dans le respect total des normes internationales, tant au niveau technologique qu’environnemental.

Au Maroc, le recours aux énergies renouvelables est un choix pertinent qui met les ménages au cœur des préoccupations et permet d’accompagner le développement économique accéléré que connait le Royaume, a-t-il dit.

Le président du directoire de MASEN a appelé les différents acteurs africains à œuvrer de concert pour promouvoir le développement et assurer le progrès du continent, mettant l’accent sur l’importance qu’accorde le Maroc à la coopération africaine.

M. Bakkoury a rappelé que le Maroc est entré depuis 2010 en partenariat avec le Banque africaine de développement (BAD) et d’autres bailleurs de fonds, une démarche qui a permis à Noor Ouarzazate de voir le jour avec des coûts très compétitifs.

Le Maroc, qui a mis en place des objectifs de développement selon des calendriers bien définis, est constamment disposé à partager son expérience avec l’ensemble des pays africains, ayant affiché un grand intérêt pour s’inspirer de l’expérience marocaine en matière d’énergies renouvelables, a ajouté M. Bakkoury.

Le Forum africain sur l’investissement se veut une plate-forme pour mobiliser l’investissement novateur. Le conclave est marqué par la participation d’acteurs institutionnels, des fonds de pension, des fonds souverains, des investisseurs privés et des sociétés de capital-investissement, qui tenteront de mobiliser des capitaux à même de faciliter la transformation économique en Afrique. 

 

La société marocaine Nareva et l’opérateur mondial des énergies renouvelables Enel Green Power ont annoncé le closing financier et le démarrage des travaux de construction, à Midelt, du premier parc éolien du Projet éolien intégré 850 MW.

La construction de ce nouveau parc, dont la capacité est de 180 MW, s’étalera sur 24 mois, a indiqué le consortium Nareva – Enel Green Power (EGP), qui détient conjointement, avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), la société Midelt Wind Farm SA et qui a été déclaré adjudicataire du Projet à l’issue d’un processus d’appel d’offres international lancé par l’Office.

Une partie substantielle des composantes principales du projet, dont notamment les pales et les tours, sera fabriquée au Maroc avec le concours de l’équipementier Siemens Gamesa, turbinier exclusif du consortium, a précisé le consortium dans un communiqué. 

Dès sa mise en service, l’électricité générée par la ferme éolienne de Midelt sera vendue à l’ONEE dans le cadre d’un contrat d’achat et de fourniture d’électricité, sur une durée de 20 ans, relève le communiqué, ajoutant que la production électrique prévisionnelle de ce projet serait équivalente, à terme, à la consommation d’une ville de 500.000 habitants (équivalent d’une ville comme Agadir).

L’émission d’environ 400.000 tonnes de CO2 par an pourrait également être évitée grâce à ce projet, a noté la même source, faisant savoir que le montant global de l’investissement du parc éolien de Midelt s’élève à 2,5 milliards de dirhams et que son financement est assuré par les apports en capitaux propres des actionnaires et par un financement par emprunt apporté par l’ONEE. 

Le projet recourt à une structure de financement en partenariat public-privé innovante, d’après le Consortium qui a expliqué qu’en vue de couvrir les besoins de financement en dette du projet et d’optimiser le coût du kilowattheure associé, l’ONEE mobilise des financements concessionnels auprès de la Banque allemande de développement (KfW), de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et de la Commission européenne avant de les rétrocéder à la société de projet Midelt Wind Farm. 

Dès le début de sa construction et tout au long de la période de son exploitation, le parc éolien de Midelt contribuera à la dynamique de développement économique et social du Royaume et particulièrement celle de la région de Midelt et ce, notamment en termes de création d’emplois et de recours aux prestations locales. 

Le groupement mené par Nareva, qui avait présenté l’offre la plus compétitive combinant à la fois le tarif le plus bas et le taux d’intégration industrielle le plus élevé, a indiqué que le développement des quatre autres sites du projet éolien intégré, en l’occurrence Tiskrad, Tanger, Jbel Lahdid et Boujdour, “se poursuivra selon le calendrier de développement convenu entre les partenaires”.

Le projet éolien intégré, dont l’investissement s’élève à près de 12 milliards de dirhams, marque un tournant décisif dans la mise en œuvre de la stratégie énergétique nationale visant la satisfaction de la demande croissante d’électricité, à des prix compétitifs et dans le respect des objectifs du développement durable du Royaume, conclut Nareva – EGP.

Cité dans le communiqué, le PDG de Nareva, Saïd El Hadi, a affirmé qu'”il s’agit d’un projet structurant qui permettra au Maroc de réaliser une belle avancée dans la mise en œuvre de sa stratégie énergétique nationale”.

Il s’est dit “fier d’accompagner les autorités publiques dans leur volonté d’accroître la part des énergies renouvelables à 52% des capacités électriques installées à l’horizon 2030.”

Pour sa part, le CEO d’Enel Green Power, Antonio Cammisecra, a souligné qu'”avec cette première étape importante que nous franchissons aujourd’hui, Enel Green Power soutiendra la demande croissante en énergie électrique du Maroc et contribuera ainsi dans l’atteinte d’objectif marocain de rehausser la part de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, comme annoncé dans la stratégie énergétique nationale du Royaume”.

“Nous apportons notre expertise et nos compétences de pointe et nous nous attendons à consolider notre présence dans le Royaume grâce à la construction et à la mise en œuvre de ce projet”, a-t-il ajouté.