Les participants à la conférence régionale du Réseau parlementaire pour le climat (P4C) ont appelé, le 13 février à Rabat, les parlementaires de la région MENA à remplir leur rôle de plaidoyer en faveur de l’adoption de législations tournées vers la durabilité environnementale.
Lors de la séance inaugurale de cette conférence, organisée par le Réseau “P4C” en coopération avec le programme de sécurité énergétique et changement climatique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (REMENA) de la Fondation Konrad Adenauer, sous le thème “s’unir pour l’action climatique dans la région MENA“, les intervenants ont souligné la nécessité impérieuse de promouvoir la sécurité hydrique et alimentaire, tout en insistant sur le défi de la sécheresse et de la pénurie des ressources en eau auquel sont confrontées de vastes régions à travers le monde.
La présidente du Réseau P4C, Ibtissame Azzaoui, a relevé que le changement climatique, le plus grand défi existentiel auquel le monde fait face, “n’a pas été jusqu’à présent traité avec l’efficacité requise pour freiner et atténuer ses effets“, estimant que face à ce challenge il est nécessaire de favoriser “l’union et la consolidation des efforts à l’échelle internationale et régionale”.
Mme Azzaoui a signalé que “la crise climatique doit être au cœur des politiques publiques et de la conscience général”, appelant à “réfléchir à de nouveaux modes de vie, de résilience et d’adaptation à la culture de la rareté, en initiant et en mettant en œuvre des solutions opérationnelles et scientifiques durables, des plans de développement, des modèles économiques et de nouveaux paradigmes”.
“La sécheresse n’est nullement une question circonstancielle, mais plutôt structurelle, un étant de fait qui pousse les politiques publiques à passer d’une gestion de l’offre fondée sur l’hypothèse de l’abondance de l’eau à une gestion de la demande, où la réponse est plutôt basée sur ce qui est disponible“.
La directrice régionale du programme REMENA, Veronika Ertl, a de son côté appelé à interagir avec les questions relatives au changement climatique, en veillant entre autres à l’élaboration de politiques climatiques susceptibles d’apporter des réponses aux différents défis.
Mme Ertl a en outre souligné l’importance de ce colloque qui permettra aux parlementaires de se pencher sur les questions de l’environnement et de développement durable, mais aussi de partager les meilleures pratiques en matière de climat, mettant en avant le rôle joué par le Réseau P4C dans l’appui des efforts des parlementaires de la région.
Pour sa part, le représentant de l’ambassade d’Allemagne au Royaume, Stefan Bantle, a salué “la coopération étroite avec le Maroc, particulièrement dans le domaine de l’efficacité énergétique”, affirmant que son pays œuvrera à renforcer son soutien au Royaume afin de réaliser une transition énergétique efficace.
Abordant les défis à relever en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’élaboration de politiques climatiques efficientes, M. Bantle a mis l’accent sur le besoin de s’engager dans une transition économique et énergétique visant à faire face aux risques liées au changement climatique et à réduire la dépendance aux énergies fossiles.
La députée à la Chambre des représentants, Nadia Bouaida, a passé en revue l’arsenal juridique ainsi que les politiques et programmes mis en place par le Royaume dans le domaine de l’environnement, citant à cet égard le Plan Climat national (PCN) 2020-2030 destiné à améliorer le classement du Maroc dans l’Indice de performance environnementale (IPE).
Par ailleurs, Mme Bouaida a mis en garde contre les effets de la sécheresse sur la performance économique en général, notant que dans un tel contexte, la situation des femmes devrait être prise en compte dans l’élaboration des programmes de lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement.
Le Directeur des changements climatiques, de la biodiversité et de l’économie verte au ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, Bouzekri Razi, a de son côté indiqué que la région MENA est l’une des zones les plus affectées par le réchauffement climatique, dont les effets néfastes sont la hausse des températures, la sécheresse et la rareté des ressources en eau entre autres.
Pour remédier à cette situation, M. Razi a appelé à la mobilisation de toutes les parties prenantes aux niveaux des parlements et des cercles de prise de décision afin de mettre en œuvre des politiques climatiques, tout en plaidant pour des solutions efficaces et flexibles aux défis climatiques.
Après avoir salué le rôle clé des députés en matière de diplomatie parlementaire pour jeter les ponts entre les différents pays et promouvoir le développement durable, M. Razi a insisté sur l’importance de consolider les fondements de la justice sociale et de favoriser une coopération agissante axée sur la réalisation d’une transition énergétique efficiente.
Cette conférence régionale, à laquelle participent des parlementaires arabes, d’éminents experts, de chercheurs et d’acteurs de la société civile, sera marquée par le lancement de la section MENA de P4C, un réseau international engagé en faveur de la durabilité environnementale et de la résilience climatique.