Les participants à une rencontre, organisée le 16 décembre à Washington sur le rôle du Nigeria et du Maroc dans le cadre de la coopération régionale et l’avenir du secteur énergétique en Afrique, ont souligné que les deux pays peuvent bénéficier de la transformation que connaissent les besoins du marché mondial de l’énergie, notant que ce partenariat bilatéral solide joue un rôle important dans la sécurisation de l’avenir énergétique mondial.
Au cours de cette rencontre, initiée par le Conseil du Commerce USA-Nigéria en partenariat avec l’ambassade du Maroc à Washington, les participants ont estimé que ce partenariat ne se limite pas à favoriser la prospérité du continent africain, mais contribue également à développer l’avenir de l’énergie aux niveaux régional et international.
Ils ont souligné, lors de cette rencontre tenue en marge du Sommet des dirigeants États Unis-Afrique, que les défis posés au niveau mondial, notamment les répercussions de la pandémie du Covid-19, la crise énergétique et alimentaire, ainsi que le changement climatique, font du partenariat entre le Maroc et le Nigeria un modèle pour développer l’avenir des énergies renouvelables dans le monde.
A cet égard, le ministre nigérian de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, Otunba Adeniyi Adebayo, a mis en avant les efforts déployés par le Maroc et le Nigeria visant à assurer l’accès à l’énergie et lutter contre le changement climatique. Cela passe notamment, a-t-il dit, par la hausse des investissements dans le secteur des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire.
Le ministre a estimé que les défis actuels, notamment les répercussions de la pandémie du Covid-19 et les différentes crises que connaît le monde aujourd’hui, démontrent l’importance de la coopération afin d’atténuer l’impact de la crise énergétique et sécuriser l’avenir du secteur dans le monde.
Pour sa part, la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, a indiqué que la coopération entre le Maroc et le Nigeria vise à établir un modèle de coopération Sud-Sud et à agir en tant que catalyseur des opportunités économiques africaines.
Elle a souligné que SM le Roi Mohammed VI œuvre, depuis plus de deux décennies, à imprimer une forte impulsion à la coopération Sud-Sud et au partenariat mutuellement bénéfique entre les deux parties, expliquant que le projet de gazoduc entre le Maroc et le Nigeria représente un cadre idoine pour l’action commune.
La responsable a noté qu’il existe une demande continue pour les investissements dans les infrastructures de la part des économies ouest-africaines, ce qui offre un potentiel de croissance important.
Elle a ajouté que le projet de gazoduc va acheminer plus de 8 milliards de mètres cubes de gaz naturel à travers la région, ce qui stimulera la production d’électricité et contribuera à améliorer l’accès à l’énergie dans les pays traversés.
Mme Benkhadra a également passé en revue les avantages économiques que le projet apportera à la région, en exploitant les énergies renouvelables de manière à respecter l’engagement du continent en matière de protection de l’environnement.
Grâce à son essor en matière de développement durable, son important potentiel dans le secteur des énergies renouvelables, sa proximité des marchés européens et américains, sa dynamique d’innovation et sa politique climatique ambitieuse menée par SM le Roi Mohammed VI, le Maroc est idéalement positionné pour saisir les opportunités qui s’offrent dans ce domaine, en construisant un partenariat gagnant-gagnant.
Le Royaume, qui a développé des partenariats solides avec les pays africains dans de nombreux secteurs, peut offrir son expertise aux pays africains, a indiqué Mme Benkhadra.
De son côté, le directeur général et PDG de la Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA), Aminu Umar-Sadiq, a passé en revue le développement du processus du partenariat entre le Maroc et le Nigeria, qui a débuté par l’importation par son pays d’engrais du Maroc avant de se développer à travers l’immense projet de gazoduc.
A cet égard, il a exprimé sa gratitude à SM le Roi et salué le rôle des institutions marocaines qui ont contribué au développement de l’importation de phosphates par le Nigeria.
Après avoir souligné les efforts de la NSIA dans le domaine du développement des énergies renouvelables, M. Umar-Sadiq a exprimé sa fierté de travailler avec des partenaires marocains dans le domaine de la transition énergétique.
Quant à Benedict Oramah, président de la Banque Africaine d’Import-Export, il a souligné l’importance d’investir dans les énergies renouvelables, dans le but de faire face aux défis posés par le changement climatique aux niveaux régional et international.
Le Maroc et le Nigeria occupent deux emplacements stratégiques sur le continent, a-t-il noté, ajoutant que le Nigéria dispose d’abondantes ressources en gaz et que le Maroc, à son tour, possède d’énormes ressources en phosphate ainsi que la capacité de produire des engrais propres.
Il a souligné que le partenariat entre le Maroc et le Nigeria va non seulement soutenir la production d’engrais au profit du continent, mais aussi assurer l’approvisionnement de l’énergie à l’Europe à travers le projet de gazoduc.
Cinq mémorandums d’entente tripartites ont été signés au début du mois à Rabat, dans le cadre du projet de gazoduc Nigeria-Maroc.
Ces accords ont été signés respectivement et successivement entre le Maroc et le Nigeria, d’une part, et par la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana, d’autre part.
Ces mémorandums d’entente, à l’instar de ceux signés avec la CEDEAO le 15 septembre 2022 et ceux signés avec la Mauritanie et le Sénégal le 15 octobre 2022, confirment l’engagement des parties dans le cadre de ce projet stratégique qui, une fois achevé, fournira du gaz à l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et permettra également une nouvelle voie d’exportation vers l’Europe.
Le gazoduc Nigeria-Maroc va contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations, l’intégration des économies de la sous-région et l’atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable respectant les engagements du continent en matière de protection de l’environnement. Le projet permettra également de donner à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique.
Ce gazoduc longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc.
Il sera connecté au Gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen. Cette infrastructure permettra aussi d’alimenter les États enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali.