Les moyens de renforcer le partenariat entre le Maroc et le Mali face aux défis climatiques et environnementaux ont été au centre d’un entretien par visioconférence, le 23 mai, entre la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, et la ministre malienne de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Doumbia Mariam Tangara. 

Ces entretiens ont également porté sur le développement de projets conjoints fondés sur la solidarité, le transfert de savoir-faire et l’intégration régionale, entre autres.

À cette occasion, Mme Benali a affirmé que conformément aux orientations du Roi Mohammed VI, le Maroc place ses relations avec le continent africain au cœur de ses choix stratégiques, en optant pour une nouvelle génération de partenariats Sud-Sud, fondés sur l’efficacité, la solidarité et les résultats concrets.

À cet égard, elle a mis en avant les initiatives marocaines en matière du développement durable dans la région, notamment l’Initiative atlantique royale pour l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique, ainsi que la participation active du Mali à la “Commission climat pour la région du Sahel”, considérée comme une plateforme essentielle pour la coordination de l’action climatique régionale.

La ministre a insisté sur l’importance d’engager un dialogue opérationnel en vue de concrétiser le partenariat entre les deux pays, notamment à travers le partage d’expertise, le transfert de technologie, le renforcement des capacités et de l’innovation dans les solutions d’adaptation au changement climatique.

Mme Benali a salué, dans ce sens, l’engagement de la République du Mali en faveur des questions environnementales et du développement durable, rappelant la qualité de la coordination entre les deux pays dans le passé, particulièrement la collaboration étroite durant la présidence marocaine de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement.

`La ministre a également exprimé la disposition du Maroc à partager son expérience avec le Mali dans les domaines de la transition énergétique, du financement climatique et de la gouvernance des politiques environnementales. Pour sa part, la ministre malienne a salué le leadership marocain en matière de transition énergétique, de financement climatique et de la gouvernance environnementale, se félicitant de l’expertise du Royaume dans l’accompagnement des projets environnementaux à l’échelle continentale.

Elle a exprimé le souhait de son pays de tirer profit de l’expérience marocaine en matière d’énergies renouvelables, de valorisation des déchets ainsi que dans le renforcement des systèmes de formation et de développement des compétences.

Mme Tangara a évoqué plusieurs défis auxquels le Mali est confronté, notamment la crise énergétique, la gestion des déchets solides, la pollution des ressources hydriques due à l’extraction minière anarchique et la dégradation accélérée des terres agricoles. Ces défis nécessitent des approches innovantes et intégrées, fondées sur des projets de transition écologique et des solutions d’économie circulaire, telles que la transformation des déchets en énergie et en engrais organiques au service d’une agriculture durable.

Les deux parties sont convenues de l’importance d’accélérer les concertations techniques entre leurs équipes ministérielles respectives, en vue d’élaborer un cadre de coopération autour de ces priorités, à signer dans les plus brefs délais. Elles ont également convenu de lancer des projets conjoints sur le terrain dans les domaines de la valorisation des déchets, de l’adaptation au changement climatique et du développement de l’économie circulaire, affirmant ainsi leur volonté partagée de construire un avenir environnemental commun fondé sur la durabilité et la souveraineté climatique.



La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a annoncé, le 13 mai à Rabat, que l’étude de faisabilité et les études d’ingénierie préliminaires du projet de Gazoduc Afrique-Atlantique (Nigeria-Maroc) ont été achevées, outre la détermination du tracé optimal du gazoduc.

Lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers, Mme Benali a précisé que les travaux sur ce projet seront réalisés par phases, notant qu’il est procédé actuellement à la création d’une “société à vocation spéciale” entre les parties marocaine et nigériane, en plus de la préparation de la décision finale d’investissement, qui devrait être rendue d’ici la fin de l’année en cours.

Dans ce contexte, la ministre a déclaré que lors de la dernière réunion ministérielle sur le sujet, l’accord gouvernemental des États membres relatif au projet a été approuvé, ainsi que l’accord du pays hôte.

Et de souligner que ce projet, dont l’enveloppe est estimée à environ 25 milliards de dollars, est un catalyseur de développement économique, industriel et numérique, un pilier de création d’emplois et une pierre angulaire pour transformer le Maroc en un corridor majeur reliant l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique.

Parallèlement à ce projet, le gouvernement a lancé en avril dernier un appel à manifestation d’intérêt pour développer l’infrastructure nationale de gaz naturel, qui reliera le port de Nador à Kénitra et Mohammedia, jusqu’à Dakhla, dans l’objectif de se connecter au gazoduc Afrique-Atlantique (Nigeria-Maroc).

Ce projet fournira des infrastructures s’étendant sur 6.000 kilomètres à travers plusieurs pays africains, avec une capacité comprise entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an. Il permettra également de fournir de l’énergie à environ 400 millions de personnes dans 13 pays.




La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a eu des entretiens, le 14 mai à Rabat, avec le vice-Premier ministre et ministre de l’Énergie de la République-Unie de Tanzanie, Doto Mashaka Biteko, axés sur le renforcement de la coopération dans le domaine de la transition énergétique durable. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens entre le Royaume du Maroc et la République-Unie de Tanzanie, fondés sur la solidarité, le respect mutuel et une vision commune du développement inclusif et durable.

Lors de cette rencontre, Mme Benali a souligné que l’Afrique constitue une priorité stratégique pour le Maroc, conformément à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a fait de la coopération Sud-Sud un pilier central de la politique étrangère du Royaume.

A ce titre, la visite historique du Souverain en Tanzanie en 2016 a marqué une étape majeure dans la consolidation des relations bilatérales, posant les bases d’une coopération multisectorielle ambitieuse, notamment dans les domaines de l’énergie, des mines, du développement des infrastructures, du tourisme et du capital humain.

Les discussions entre les deux ministres ont mis en lumière les nombreuses opportunités de partenariat entre les deux pays, particulièrement dans les domaines des énergies renouvelables, de l’électrification rurale, de l’hydrogène vert et de l’infrastructure électrique, ainsi que dans le cadre d’initiatives communes favorisant le transfert de savoir-faire et le renforcement des capacités.

À cette occasion, Mme Benali et M. Mashaka Biteko ont réaffirmé leur ferme volonté de renforcer la coopération entre le Maroc et la Tanzanie à travers l’exploration de nouvelles perspectives de développement des relations et l’élargissement des domaines de partenariat dans les secteurs d’intérêt commun, dans le but de servir les intérêts des deux pays et de contribuer au développement durable à l’échelle régionale.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette entrevue, Mme Benali a indiqué que les discussions ont porté sur l’importance d'”apporter de l’électricité et de l’énergie propres à nos populations”. 

Cette rencontre a été également l’occasion de passer en revue les grands projets lancés par le Royaume dans le domaine de l’énergie ainsi que les efforts de reconstruction après le séisme d’Al Haouz “qui nous ont permis de tester certains modèles financiers et techniques avec des minis-réseaux, des batteries et du solaire, au profit des populations touchées”. 

Dans une déclaration similaire, M. Mashaka Biteko a indiqué que cette visite constitue une occasion pour échanger les expériences des deux pays en matière de transition énergétique durable, rappelant à cet égard l’adoption de la Déclaration sur l’énergie de Dar es Salaam, approuvée en janvier 2025 lors du Sommet africain de l’énergie “Mission 300”, qui ambitionne de fournir de l’électricité à 300 millions de personnes qui en sont privées. Le ministre tanzanien effectue une visite de travail au Royaume du 13 au 15 mai, à la tête d’une importante délégation.




Un consortium formé du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, de TAQA Morocco – filiale du groupe émirati TAQA – et de NAREVA (le Consortium), a conclu trois protocoles d’accord avec le Gouvernement marocain et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

“En application de la déclaration signée le 4 décembre 2023 entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et Son Altesse Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, Président de l’État des Émirats Arabes Unis, appelant à un partenariat novateur, renouvelé et enraciné entre le Royaume du Maroc et les Émirats Arabes Unis, et des mémorandums d’entente signés à cette même occasion, un consortium formé du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, de TAQA Morocco – filiale du groupe émirati TAQA – et de NAREVA (le Consortium), a conclu trois protocoles d’accord avec le gouvernement marocain et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE)”.

Ces protocoles d’accord portent sur le développement de nouvelles infrastructures de transport de l’eau et de l’électricité ainsi que de nouvelles capacités de dessalement d’eau de mer et de production d’électricité à partir de source renouvelable et de gaz naturel.

Ce programme d’investissement s’inscrit dans le cadre des stratégies hydriques et énergétiques du Royaume du Maroc et vise à renforcer tant la sécurité hydrique que l’indépendance énergétique nationales et à faire face aux besoins urgents et prioritaires identifiés dans ces domaines. Il comprend les composantes suivantes :

  • Transport de l’eau : Réalisation d’infrastructures de transfert d’eau entre les bassins de l’Oued Sebou et le bassin de l’Oued Oum Rabia pour une capacité de 800 millions de m3/an, permettant de lutter contre la situation de stress hydrique ;
  • Dessalement : Réalisation de stations de dessalement d’eau de mer pour une capacité totale de 900 millions de m3/an, entièrement alimentées par de l’énergie renouvelable, capitalisant ainsi sur l’innovation marocaine en la matière. La réalisation de ces stations permettra de renforcer la capacité nationale de dessalement et ce, à un tarif cible en ligne avec les prix de référence arrêtés pour les projets de dessalement déjà engagés au niveau national et ne dépassant pas 4,5 dirhams HT/m3 ;
  • Transport électrique : Réalisation d’une ligne électrique en courant continu haute tension (HVDC) de 1400 km reliant le Sud et le Centre du Royaume pour une capacité de 3000 MW, permettant d’accroitre la capacité de transport nationale et d’accélérer davantage le développement de capacités renouvelables dans les Provinces du Sud du Royaume. L’exploitation de cette ligne, après sa mise en service, sera opérée par l’ONEE.Pour le développement de chacun des projets, des accords de développements spécifiques seront signés entre l’ONEE et le Consortium. A cet égard, le premier accord de développement actant la mise œuvre du projet de nouvelles centrales à cycle combiné à Tahaddart a été conclu. 

    Les financements relatifs à ce programme d’infrastructures hydriques et énergétiques seront structurés par le consortium et mobilisés auprès des institutions financières nationales et internationales. 

    Compte tenu de l’importance stratégique et du contexte d’urgence des projets, le consortium veillera à réunir les meilleures expertises nationales et internationales afin de permettre leur réalisation progressive d’ici 2030. 

    La mise en œuvre du programme demeure soumise aux autorisations et procédures réglementaires en vigueur, notamment en matière de contrôle des opérations de concentration. Ce programme d’investissement structurant constitue un levier stratégique pour la transformation économique, sociale et environnementale du pays. 

    Il générera notamment la création de plus de 25.000 emplois pendant les phases de construction et d’exploitation des projets, dont plus de 10.000 postes permanents après les mises en service. 

    Ce programme favorisera également le transfert de technologie et l’émergence d’un écosystème industriel local, notamment dans les domaines du dessalement de l’eau de mer et des énergies renouvelables. 

    Il constituera une opportunité pour le développement de filières de formation et d’expertises techniques en relation avec ces secteurs d’activité clefs. Au final, ce programme d’investissement structurant permettra de conjuguer sécurité hydrique, transition énergétique, innovation technologique, développement économique et social, tout en générant un impact positif sur l’emploi, la compétitivité et la souveraineté nationale.



  • Électricité renouvelable : Développement de capacités renouvelables additionnelles de 1200 MW, permettant d’augmenter les volumes d’électricité verte produits dans le Royaume ; – Électricité thermique : Développement de centrales à cycle combiné fonctionnant au gaz naturel sur le site de Tahaddart pour une capacité totale de près de 1500 MW, permettant de renforcer la résilience du système électrique national.