EnR : Une réglementation “claire” est nécessaire pour attirer les investisseurs

Le marché des énergies renouvelables (EnR) nécessite une réglementation claire pour attirer les investisseurs, a estimé Paula Cristina Riveros Pérez, Country Manager Morocco chez Enel Green Power, dans un podcast du Policy Center for the New South (PCNS) intitulé “Réussir la transition énergétique : Focus sur la transformation des systèmes électriques”. “Le marché des énergies renouvelables a besoin de politiques et de procédures juridiques claires et transparentes pour accroître l’intérêt des investisseurs”, a dit l’experte, ajoutant que la barrière réglementaire se veut une des trois barrières qui entravent la décarbonisation du secteur de l’électricité.
Pour certains pays, l’absence de politiques ou de réglementation, qui favorisent le développement des énergies renouvelables, peut entraver l’adoption des systèmes technologiques, a-t-elle expliqué dans ce podcast animé par Rim Berahab, Senior Economist au PCNS.
Cependant, “l’aspect réglementaire ne permet pas toujours le développement rapide et efficace des projets d’énergies renouvelables”, a relevé Mme Riveros Pérez, mettant en exergue le rôle du secteur privé comme catalyseur et locomotive pour accompagner l’ouverture du marché.
Les investissements en recherche et développement sont aussi importants pour être à la hauteur des nouvelles opportunités qui s’ouvriront dans le marché, a-t-elle poursuivi, notant que de nouveaux modèles de partenariats public-privé pourront inciter davantage d’investissement. Citant le cas du Maroc, la spécialiste a indiqué que le cadre réglementaire, doté d’une base solide nécessite de définir quelques éléments manquants, notamment apporter certaines modifications nécessaires au projet de loi n°40-19, accélérer le dispositif de promulgation de ce projet et de ses décrets ainsi que de mettre en place des mécanisme de déploiement de la loi n°13-09 relative aux énergies renouvelables. Concernant le deuxième type de barrières, l’experte a évoqué la barrière technique, reflétée dans l’état technique et dans le niveau du réseau électrique de quelques pays, faisant remarquer que cela est souvent lié à des problèmes de conception et à un manque de maintenance.
Troisièmement, il s’agit de la barrière économique. Dans certains pays, les technologies d’énergie renouvelable sont défavorisées en termes de coût par rapport aux technologies traditionnelles. Ceci est dû principalement à la baisse des prix de certaines énergies fossiles qu’a connu le monde dans ces dernières années, a souligné Mme Riveros Pérez. Par ailleurs, l’experte s’est arrêtée sur le rôle de la digitalisation pour surpasser les différents défis et barrières. A ce sujet, elle a fait savoir que la digitalisation du système électrique permettra de développer une gestion plus dynamique des réseaux, de renforcer leur flexibilité et de répondre aux enjeux de la transition énergétique.
La révolution de la digitalisation concernera l’ensemble de l’acheminement de l’énergie du poste jusqu’au compteur permettant, ainsi, d’anticiper, de maintenir et de projeter les systèmes électriques.