Sommet ”MSGBC Oil, Gas and Power”: Mme Benali plaide pour l’intégration régionale des réseaux et des marchés

Les secteurs du pétrole, du gaz et l’électricité à l’échelle du continent africain “ne peuvent jouer leur rôle dans la transition énergétique sans l’encouragement de partenariats publics-privés et l’intégration régionale des réseaux et des marchés”, a affirmé, vendredi, Mme Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable.
La ministre, qui intervenait par visioconférence lors du Sommet du bassin “MSGBC Oil, Gas and Power”, qui se tient à Diamniadio, à 30 km de Dakar, sous le thème ”Energies du futur : Comment financer une transition énergétique juste, équitable et inclusive”, a souligné que “l’engagement du Maroc dans une transition énergétique est un choix politique volontariste lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, il y a plus d’une décennie, à travers une stratégie énergétique ambitieuse”.
Cette stratégie ambitieuse est fondée essentiellement sur trois piliers : énergies renouvelables, efficacité énergétique et intégration régionale, accompagnés de l’innovation adaptée et la composante locale, a indiqué la ministre.
Mme Benali a souligné que le Maroc a régulièrement accru son ambition dans le développement des énergies renouvelables, relevant qu’en 2018, Sa Majesté le Roi a décidé de dépasser l’objectif annoncé lors de la COP21 en portant la part des énergies renouvelables à plus de 52% du mix électrique avant 2030.
“50 projets d’énergies renouvelables d’une capacité totale installée d’environ 4 gigawatts sont déjà opérationnels. En outre, plus de 60 autres projets sont en cours d’élaboration ou de mise en œuvre”, a-t-elle dit, faisant observer que “non seulement cela nécessitera d’asseoir une plus grande flexibilité dans le système électrique national, mais aussi une plus grande intégration régionale”.
Elle a, d’autre part, relevé que le Maroc est un pays qui dépend en quasi-totalité de l’extérieur pour s’approvisionner en énergie, avec un taux de dépendance énergétique de l’ordre de 90 % en 2020, contre 98% en 2008 une année avant le lancement de la stratégie énergétique en 2009.
En 2020, les produits pétroliers représentent environ 50% du mix énergétique, contre 61% en 2008. Quant au gaz naturel, utilisé principalement dans les centrales thermiques, sa part dans le mix énergétique a connu aussi une tendance baissière ces dernières années en passant de 6% en 2016 à 3,7% en 2020 même avant l’arrêt de l’approvisionnement du gaz Algérien vers l’Europe par le gazoduc Maghreb-Europe en octobre 2021, a rappelé Mme Benali.
Elle a fait noter, à cet égard, que l’expiration des contrats liés au Gazoduc Maghreb-Europe, le 31 octobre 2021 “est un moment fondateur pour le secteur du gaz naturel au Maroc dans la mesure où il lui permettra de déployer une vision stratégique rapide, intégrée et pérenne”.
A court terme, l’alignement avec les pays de la Méditerranée est un axe majeur de la coopération régionale qui vise principalement l’optimisation des infrastructures existantes, à moyen terme, il s’agit de la mise en place d’infrastructures gazières nécessaires permettant de disposer d’un point d’entrée pour recevoir le GNL, et à long terme, le développement du marché gazier national par la multiplication des points d’entrée du GNL au niveau de divers ports du pays, a expliqué la ministre.
Et d’ajouter que le Royaume oeuvre actuellement sur trois chantiers : Chantier Infrastructures avec l’accélération de la solution d’une Unité Flottante de Stockage et de Regazéification (FSRU) destinée à l’importation via des navires de transport de Gaz Naturel Liquéfié (GNL), Chantier Molécules par l’optimisation de la stratégie de négociation d’achats en intégrant des solutions de court et de moyen termes et Chantier législatif en simplifiant le projet de Code Gazier qui permet d’organiser le secteur et de donner un signal attractif pour les investissements.
Les travaux de cette rencontre ont été ouverts jeudi par le président de la République du Sénégal, M. Macky Sall.
Organisée par le ministère sénégalais du Pétrole et des Energies en partenariat avec Energy, Capital and Power (ECP), la conférence de deux jours réunit au Centre international de Conférence Abdou Diouf (CICAD), à Diamniadio, les acteurs majeurs des pays du bassin sédimentaire éponyme (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau et Guinée Conakry) et d’autres pays du continent africain.
La conférence rassemble aussi des organismes internationaux tels que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l’Organisation des pays africains producteurs de pétrole (APPO). Des dirigeants de compagnies pétrolières et gazières, des professionnels de l’industrie, ainsi que des investisseurs prennent aussi part à cette conférence.