La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a décliné, le 22 juin à Tanger, les principales composantes de la stratégie énergétique du Maroc, qui ouvre la voie à la transition énergétique et s’appuie notamment sur les énergies renouvelables.

Jouissant d’un important potentiel en matière d’énergies renouvelables, dont l’exploitation permettra de couvrir une part substantielle des besoins croissants du Royaume en matière énergétique, en se substituant aux énergies fossiles, le Maroc ambitionne de porter la part de ces énergies dans la puissance électrique installée à plus de 52% à l’horizon 2030, a souligné la ministre, qui intervenait lors de l’ouverture officielle de la 3è édition du Forum méditerranéen pour le Climat “MedCOP Climat“.

Évoquant les défis climatiques auxquels les pays du bassin méditerranéen doivent faire face, Mme Benali a noté que les années à venir peuvent connaître une augmentation de températures, mettant l’accent sur les efforts du Royaume en matière d’atténuation des effets du changement climatique, notamment en établissant les fondamentaux d’un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique.

S’agissant de la MedCOP, trait d’union entre la COP 27 et la COP 28, qui se tiendra à Dubaï et sera l’occasion de dresser le premier bilan mondial de l’action climatique, la ministre a relevé que cette grand-messe du climat vise à promouvoir le débat autour de la lutte contre les crises énergétiques et sécuritaire, permettant ainsi de créer plusieurs opportunités pour lancer des projets à même de renforcer les actions au niveau de la région méditerranéenne.

Organisée par la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la Fondation Maison méditerranéenne du climat, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, la MedCOP 2023, qui se tient les 22 et 23 juin, réunit plus de 500 décideurs et experts nationaux et internationaux de 50 pays.

Ce forum est structuré en une séance d’ouverture, 16 conférences thématiques, un Business Forum, un Side Events (sessions de formation et B to B, think-tank à l’université, rencontre autour de la MedCOP à la commune et autres endroits de la ville de Tanger) et une séance de clôture.

La Fédération de l’Energie a été invitée à une journée d’étude, le 21 juin 2023, organisée par la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement de la Chambre ces représentants sous le thème suivant ” Production, transport et distribution de l’énergie électrique dans notre pays, et sa contribution dans le développement économique et social”, en présence de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, qui a affirmé que l’année dernière, a vu l’octroi de licences à plusieurs nouveaux projets d’énergies renouvelables d’une capacité d’environ 1.000 mégawatts (MW), est la plus grande jamais accordée par le ministère en une seule année.

Mme Benali a indiqué que ce secteur a enregistré plusieurs réalisations et hissé les ambitions du Maroc dans ce domaine, notant que l’objectif stratégique actuel est de porter la part des énergies renouvelables dans la capacité électrique installée à plus de 52% d’ici 2030.

Dans le cadre de la mise en œuvre des principes de la bonne gouvernance dans ce secteur, Mme Benali a affirmé que le ministère de la Transition énergétique et du développement durable a mené durant cette année, une série de concertations concernant le plan d’équipement électrique, et ce, avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, l’Agence marocaine pour l’énergie durable, les différents départements ministériels concernés, les investisseurs privés et les acteurs sociaux.

Ce plan marquera un nouveau départ, notamment en ce qui concerne l’accélération de la réalisation des projets d’énergies renouvelables, a-t-elle dit, faisant état de la programmation de projets d’une capacité d’environ 1,3 Gigawatt (GW) durant la période 2023-2027 au lieu de 0,16 GW par an lors de la période 2009-2022.

Cela signifie que les investissements dans le secteur des énergies renouvelables seront multipliés par trois, passant d’environ de 4 milliards DH par an entre 2009 et 2022 à près de 14 MMDH par an entre 2023 et 2027.

Mme Benali a en outre souligné que le ministère accorde une importance cruciale à la promotion des investissements dans le réseau électrique en vue d’une intégration optimale des énergies renouvelables, évoquant aussi l’élaboration d’un projet de plan directeur concernant le renforcement et le développement du réseau électrique national de transport pour la période 2023-2027.

Ce projet, en cours de discussion, nécessitera un financement global d’environ 23 MMDH, soit 4,58 MMDH par an, contre seulement 1 MMDH par an pendant la période 2009-2022.

De son côté, le directeur général délégué de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), Tarik Hamane, a indiqué que plus de 4.100 MW d’électricité proviennent des projets d’énergies éolienne, solaire et hydraulique, ajoutant que l’Agence prévoit de développer 3.648 MW issus d’énergies renouvelables afin de répondre aux besoins du Plan de l’ONEE pour la période 2023-2027, dont 2.078 MW constitués d’énergie solaire et 1.570 MW à base d’énergie éolienne.

Par ailleurs, M. Hamane a souligné que la stratégie énergétique nationale 2019 place la préservation de l’environnement, le développement durable et les énergies renouvelables au cœur des priorités des politiques publiques, en sécurisant l’approvisionnement d’énergie, la généralisation de l’accès à l’énergie à des prix abordables, ainsi que la maîtrise de la demande.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part des acteurs institutionnels du secteur de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique, a constitué une occasion de discuter et d’échanger sur les enjeux et les défis du secteur de l’électricité au Maroc et des moyens de le développer, notamment à la lumière du rôle vital dévolu au secteur de l’énergie dans la promotion du développement économique et social.

Deux Mémorandums d’entente ont été signés le 21 juin à Rabat entre le gouvernement marocain et le gouvernement des Pays-Bas, visant la consolidation de la coopération bilatérale en matière de développement des projets d’infrastructures publiques et des énergies renouvelables.

Signés en marge de la séance de clôture de la table ronde “Maroc-Pays-Bas : Favoriser la transition énergétique pour un avenir durable“, en présence du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte et de plusieurs responsables et hommes d’affaires marocains et néerlandais, les deux mémorandums visent à renforcer la coopération dans les domaines liés au développement durable, aux infrastructures publiques et à la transition énergétique.

Dans ce sens, un premier mémorandum relatif au développement et au financement de projets d’infrastructures publiques au Maroc a été signé par M. Rutte, le Président Directeur Général de “Invest International“, Joost Oothuizen, et la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah.

Le présent MoU ambitionne de renforcer les domaines de coopération qui font partie des priorités du Maroc et de “Invest International“, notamment dans les secteurs liés à l’eau et aux infrastructures, à l’agriculture, aux énergies renouvelables, à l’industrie durable et à la santé.

Quant au second mémorandum, signé par le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte et la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, il vise à promouvoir la coopération dans le domaine des énergies renouvelables et des nouveaux carburants.

Cet accord permettra, ainsi, de soutenir conjointement des actions pour des initiatives et des alliances internationales existantes et futures liées à l’énergie renouvelable et aux nouveaux carburants et de faciliter la mise en relation de l’offre et de la demande en matière d’investissement et de commerce entre les producteurs de nouveaux carburants renouvelables et les acheteurs.

Ce mémorandum s’assigne également pour objectif de promouvoir les nouvelles sources d’énergie propres, en particulier l’éolien offshore, et de nouvelles utilisations des sources d’énergie renouvelables, telles que le dessalement de l’eau de mer et d’appuyer la recherche, le renforcement des capacités, l’innovation et les échanges universitaires.

Dans une déclaration, Mme Benali a salué ce partenariat stratégique dans le domaine énergétique liant les deux pays qui se consolide davantage à travers la signature d’un mémorandum d’entente portant sur la transition énergétique, les nouvelles énergies et l’efficacité énergétique.

Cette rencontre se veut une opportunité idoine pour réaffirmer l’importance de l’échange d’expertises entre le Maroc et les Pays-Bas et l’échange d’investissements en faveur du développement économique, a-t-elle relevé, mettant en avant les infrastructures marocains et néerlandais en la matière.

Elle a aussi insisté sur l’importance de l’intégration régionale et internationale dans les marchés de l’énergie, y compris les futurs marchés de l’énergie, se félicitant de la visite fructueuse de la délégation néerlandaise de haut niveau, des secteurs public et privé.

La ministre a appelé à l’implication de l’ensemble des intervenants pour booster la coopération dans le domaine de la transition énergétique.

Le Premier ministre néerlandais, qui effectue une visite de travail au Maroc à la tête d’une importante délégation de responsables et d’hommes d’affaires, a eu des entretiens avec le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch autour des moyens de renforcer les relations d’amitié entre les deux pays et de promouvoir la coopération bilatérale dans tous les domaines.

Lors de cette entrevue, les deux parties ont mis l’accent sur la nécessité d’identifier de nouveaux axes de coopération dans les domaines d’intérêt commun, à même d’établir un cadre stratégique pour la coopération économique, promouvoir les investissements et renforcer les échanges commerciaux.

Le Maroc est prêt à devenir une « superpuissance » en matière d’énergie renouvelable aux portes de l’Europe, grâce à ses « mégaprojets » mis en place pour tirer parti de “son énorme potentiel” en matière d’énergie solaire et éolienne, écrit, le 9 juin, le journal britannique The Telegraph.

Le Royaume s’est déjà imposé comme un leader de l’énergie renouvelable en Afrique et vise à renforcer la coopération avec ses voisins européens, y compris le Royaume-Uni, indique le quotidien, soulignant que le Maroc pourrait devenir un partenaire essentiel de Londres dans la course vers la neutralité carbone.

Les énergies renouvelables représentent déjà 40% de la capacité de production d’électricité installée au Maroc, et le pays vise à atteindre plus de 50% d’ici à 2030, fait savoir le grand tirage, précisant que le pays dispose d’une capacité installée d’environ quatre gigawatts d’énergies renouvelables, grâce à une combinaison de projets solaires, éoliens et hydroélectriques.

Interrogée par la publication sur cet objectif ambitieux, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a dit être “convaincue” que le Maroc parviendra à atteindre son objectif, précisant que « cela fait partie d’une dynamique qui a commencé il y a deux décennies, conformément à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ».

En plus d’un mégaprojet de production d’énergie solaire dans la région de Ouarzazate, le Maroc prévoit également d’exploiter le soleil saharien, grâce à des panneaux solaires conventionnels, explique le journal, soulignant que ceux-ci peuvent produire trois fois plus d’électricité dans le pays d’Afrique du Nord qu’au Royaume-Uni.

Des parcs éoliens destinés à exploiter les rafales chaudes du désert et des centrales hydroélectriques complètent la série de projets marocains en matière d’énergies renouvelables, détaille la même source, relevant que l’Europe devrait être l’un des principaux marchés d’exportation de l’électricité marocaine.

En plus de deux interconnexions électriques et un gazoduc entre l’Espagne et le Maroc, qui passent par le détroit de Gibraltar, il existe des projets plus importants à l’étude, dont un qui pourrait créer une liaison directe entre le Maroc et le Royaume-Uni, fait savoir le média britannique.
« Il s’agit du projet Xlinks qui pourrait produire 10,5 gigawatts d’électricité à partir de panneaux solaires et de turbines éoliennes couvrant 930 miles carrés dans l’ouest du Maroc. Il transporterait ensuite 3,6 gigawatts d’électricité directement vers le Royaume-Uni par le biais d’un câble sous-marin de 2.300 miles longeant les côtes espagnoles et françaises avant d’atterrir dans le Devon », détaille le journal.

Le projet, qui a été cité dans la récente stratégie ‘Powering up Britain’ du gouvernement britannique, serait donc en mesure d’alimenter sept millions de foyers, soit 8 % des besoins en électricité de la Grande-Bretagne, ajoute le grand tirage.

Un atelier de sensibilisation sur l’efficacité énergétique dans le secteur hôtelier a été organisé, le 30 mai à Marrakech, avec la participation d’une pléiade d’experts et de professionnels du secteur.

Placé sous le thème « La performance énergétique dans l’hôtellerie », cet atelier a été organisé par l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique (AMEE), en partenariat avec l’Association Nationale Professionnelle des Cadres Techniques des Espaces Touristiques (ANPCTET).
Cette rencontre a offert l’opportunité d’échanger avec des experts du secteur de l’énergie et de bénéficier d’un retour d’expérience des entreprises du secteur hôtelier qui ont pu mettre en place, avec succès des actions en faveur de l’efficacité énergétique et de l’amélioration de leurs performances.

Dans une allocution de circonstance, Mohamed Benyahia, Directeur Général de l’Agence Marocaine de l’Efficacité Énergétique (AMEE), a fait savoir que « cette rencontre inaugure une série d’ateliers de sensibilisation sur l’efficacité énergétique dans le secteur hôtelier, visant à promouvoir des pratiques durables, à améliorer et renforcer la qualité des services et à sensibiliser les acteurs de l’industrie sur des questions importantes relatives à l’efficacité énergétique dans le secteur hôtelier, qui représente un potentiel d’économie d’énergie qui dépasse dans la plupart des cas plus de 30% ».

Et de poursuivre que le secteur hôtelier présente un grand potentiel en termes d’efficacité énergétique qui dépasse dans la plupart des cas 30%, avec des retours sur investissement entre 1 et 5 ans, estimant que l’efficacité énergétique dans ce secteur permet non seulement de réduire les coûts et l’impact environnemental, mais également de renforcer la compétitivité et l’attractivité auprès de clients de plus en plus exigeants sur les questions d’environnement et de développement durable.

Dans ce sens, il a loué les multiples initiatives menées dans ce domaine, notamment par la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement (FM6E) qui promeut la bonne gestion environnementale dans les établissements touristiques, appelant à mobiliser davantage d’efforts au regard des enjeux de l’efficacité énergétique et de la réduction de l’empreinte carbone.

Pour sa part, le Président de l’ANPCTET, Abdessamad Hakkoum, a indiqué que cet atelier a pour objectif de contribuer à informer, à sensibiliser et à mobiliser davantage les acteurs de l’hôtellerie, un secteur important de l’économie nationale et en particulier à Marrakech où, se trouve 26% de la capacité nationale.

Après avoir rappelé que le secteur hôtelier consomme près de 290 ktep/an, soit 38% de l’énergie consommée dans le tertiaire et dont, la moitié en électricité, M. Hakkoum a souligné que l’ANPCTET, engagée dans la stratégie nationale d’efficacité énergétique, œuvre, sans relâche, afin de renforcer les capacités des cadres techniques dans les établissements touristiques, à travers des sessions de formation et d’échange, à l’instar de cette journée.

De con côté, le Directeur de l’Association Régionale de l’Industrie Hôtelière de Marrakech-Safi (ARIH-MS), Mohamed Ait Tejan, s’est félicité des efforts consentis pour renforcer l’efficacité énergétique et améliorer le confort dans les hôtels, notamment via l’écolabel « Clef Verte », qui a pour objectif le développement d’un tourisme responsable, en récompensant et soutenant les meilleures initiatives en gestion environnementale dans le secteur de l’hébergement touristique.

Se disant convaincu que la ville de Marrakech et la région possèdent tous les atouts pour servir d’exemple et être la locomotive de la transition énergétique et écologique du secteur hôtelier, M. Ait Tejan s’est prononcé en faveur de la mise en place d’actions concrètes, notamment dans le domaine de la formation dans ses différents aspects, ce qui « va contribuer à mettre en valeur l’emploi, notamment celui vert ».

Le programme de cet atelier a été marqué par une série de présentations, de discussions et d’études de cas et de succès stories sur les meilleures pratiques en matière d’efficacité énergétique dans le secteur hôtelier, offrant aux participants l’occasion d’échanger des idées et de partager leurs propres expériences, avec des experts nationaux, avec un focus sur la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique réussies.

Cette rencontre a permis, en outre, d’aborder des thématiques portant notamment sur « le cadre réglementaire de l’efficacité énergétique dans le bâtiment au Maroc : audit énergétique obligatoire, MEPS, RTCM, ISO 50001… », « le renforcement des capacités et la création d’emplois verts et l’accompagnement dans le secteur hôtelier », ainsi que sur « les technologies innovantes pour la réduction de la consommation d’énergie dans les hôtels ».

Les débats ont porté aussi sur « les stratégies de gestion de l’énergie et l’optimisation des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) », « les pratiques exemplaires en matière d’éclairage efficace et de gestion de l’eau », « les incitations financières et les programmes de soutien disponibles pour les hôtels qui souhaitent investir dans l’efficacité énergétique » et « les initiatives de certification et de classement énergétique pour encourager les hôtels à améliorer leur performance énergétique ».

La Chambre des représentants a adopté, lors d’une séance législative le 12 juin, le projet de loi n° 83.21 relatif à la création des entreprises régionales multiservices. Ainsi, ledit texte a été adopté par 154 voix pour, 21 contre et 16 abstentions.

Dans une allocution lors de la présentation du texte de loi, le ministre de l’Intérieur a indiqué que les opérations de suivi et d’évaluation ont montré que la performance du secteur de l’eau et de l’électricité est confrontée à une série de problèmes dans le cadre des expériences de gestion en cours, soulignant que ceci ne permet pas aux acteurs actuels d’accompagner le développement de la demande des services d’eau, d’assainissement et d’électricité d’autant plus qu’il empêche un équilibre dans la répartition de ces services au niveau territorial, notamment dans le monde rural.

Les études menées à cet égard ont mis en évidence la nécessité de réaliser d’importants investissements publics, ajoutant que les approches d’investissement et de gestion adoptées à ce jour ne permettraient pas de répondre efficacement aux besoins du secteur, compte tenu du manque de coordination et de l’enchevêtrement des réseaux d’intervention, ce qui entraîne des investissements injustifiés et d’une efficacité limitée.

Les changements climatiques ont contribué à exacerber les problèmes auxquels fait face ce secteur, ce qui nécessite une intervention urgente de la part des acteurs concernés et la coordination entre eux afin de relever les défis environnementaux et surmonter les enjeux du développement durable qui requiert désormais la mise en place d’un système permettant d’assurer l’approvisionnement en eau potable et en électricité sur la base de l’économie de l’eau, de l’efficacité énergétique et de la protection de l’environnement et des ressources naturelles.

Ces multiples considérations nécessitent l’élaboration d’un cadre juridique conforme au système juridique marocain relatif, notamment, à la décentralisation, à l’investissement public, à la gestion des services publics et à l’efficacité énergétique et la mise en place d’un nouveau système de gestion à la disposition des collectivités et de leurs usagers, sur la base d’une entreprise publique sous forme de société régionale multiservices qui permet la rationalisation des investissements réalisés dans le secteur et le traitement des disparités spatiales en matière de répartition des services publics.

Le projet de loi, selon le ministre de l’Intérieur, comprend un ensemble de dispositions visant notamment à accompagner la régionalisation avancée par la création de sociétés au niveau de chaque région, ce qui permet d’assurer la convergence de l’intervention des acteurs dans le domaine de la distribution, et à mettre ces sociétés à la disposition des collectivités en tant que méthode moderne de gestion du service de distribution et du maintien du principe de multiplicité des services.

Il s’agit également d’adopter le principe de création progressive de sociétés pour accompagner la demande des collectivités, de conjuguer les efforts des différents acteurs et de leurs moyens en permettant la contribution dans le capital de la société au profit des collectivités territoriales et des institutions publiques, dont l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, et de promouvoir la gouvernance en matière de contractualisation entre les collectivités et leurs entités.

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé un prêt de 350 millions de dollars en faveur du Maroc afin de soutenir les mesures prises par le Royaume pour lutter contre le changement climatique et améliorer la résilience face à l’aggravation des impacts climatiques.

Dans un communiqué publié le 12 juin, l’institution financière internationale souligne que le Maroc a réalisé « des progrès considérables » grâce à ses programmes sectoriels, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie.

Le financement du « Programme pour les résultats » encourage les efforts d’intégration des politiques climatiques au sein du gouvernement et le renforcement des mécanismes de coordination permettant d’accélérer la transition climatique, a indiqué la même source qui précise que ce programme complète et renforce les autres engagements et financements de la Banque mondiale en faveur de la transition climatique au Maroc au niveau sectoriel, notamment dans les domaines de l’eau, l’agriculture, la protection sociale et la santé.

Il aidera le gouvernement marocain à accélérer la mise en œuvre de ses Contributions déterminées au niveau national (CDN), qui soulignent les engagements du Royaume à lutter contre le réchauffement de la planète grâce à la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, ainsi que sa résolution de renforcer la résilience du pays face aux chocs climatiques, souligne l’institution internationale basée à Washington.
« La conception du programme s’appuie sur les recommandations émanant du Rapport national sur le climat et le développement du Maroc (CCDR) 2022, qui identifie une série de principes directeurs pour des actions urgentes, notamment le besoin d’une approche pangouvernementale, la création d’un système solide de données climatiques facilitant la prise de décision, et la nécessité absolue de protéger les groupes vulnérables et les écosystèmes contre le changement climatique », indique le communiqué.
« Le nouveau financement est axé sur un renforcement des capacités institutionnelles et politiques permettant d’intégrer le changement climatique dans les politiques et les programmes de développement », affirme le directeur pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, Jesko Hentschel.
« Pour y parvenir, ce financement contribuera à améliorer les outils et les systèmes politiques, la gestion des données, et la performance des institutions fiscales et financières, tout en renforçant la coordination entre les agences et les ministères des différents secteurs ».
Tandis que les températures moyennes augmentent au Maroc, le régime des précipitations suit une tendance générale à la baisse caractérisée par davantage d’irrégularités (des sécheresses plus fréquentes et intenses, ainsi que des pluies violentes).
« Dans ce contexte, le programme entend renforcer la résilience climatique des populations vulnérables et des écosystèmes. Il contribuera à élargir la couverture santé des agriculteurs et des membres de leur famille qui sont exposés de façon disproportionnée aux risques sanitaires provoqués par le changement climatique », explique Carole Megevand, Leader de secteur pour le développement durable pour les pays du Maghreb, et coresponsable du programme pour les pays du Maghreb à la Banque mondiale.
« Il servira aussi à protéger et à restaurer les oasis traditionnelles particulièrement vulnérables, et à déployer des solutions s’appuyant sur la nature pour lutter contre les vulnérabilités », relève Megevand.

Selon la Banque mondiale, le nouveau programme prévoit des incitations visant à favoriser la coordination intersectorielle

« Ce programme contribuera à faire progresser de façon coordonnée l’action climatique au sein du gouvernement et de l’économie en impulsant, en mesurant et en finançant les priorités climatiques dans le budget, ainsi qu’en encourageant le développement d’activités économiques et d’actifs financiers respectueux du climat », précise Abdoulaye Sy, économiste principal et coresponsable du programme à la Banque mondiale.

La ville durable requiert d’être concrétisée en tant que projet sociétal multidimensionnel basé sur une approche participative avec la mobilisation de l’ensemble des acteurs afin d’aménager un espace territorial équilibré et équitable pour les hommes et les femmes, a souligné, le 7 juin à Marrakech, la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali.

La ministre, qui intervenait lors de la cérémonie de lancement du projet « Marrakech, ville durable », a ajouté que les villes constituent un levier de développement socio-économique car elles représentent 80% du PIB mondial, notant que celles-ci sont appelées à relever nombre de défis économique, social et environnemental en raison de l’accélération du développement démographique et de l’extension urbanistique, ce qui les rendent la principale source des problématiques environnementales, à l’instar des émissions de gaz à effet de serre, de la pollution et de la consommation excessive d’énergie.

Mme Benali a ajouté que pour faire face à ces défis, le Royaume a procédé, de manière proactive et responsable, à la mise en application de politiques publiques favorisant la durabilité et permettant d’atteindre les objectifs de développement durable, sur la base de méthodologies et d’approches innovantes et complémentaires portant sur les systèmes environnementaux, les solutions fondée sur la nature, le renforcement de l’économie circulaire, l’efficacité énergétique et l’adaptation aux changements climatiques.

Et la ministre de poursuivre que tous ces aspects constituent une partie intégrante de « notre transition écologique et énergétique, et ce, en adéquation avec la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et des recommandations du Nouveau Modèle de Développement (NMD) », notant que le projet “Marrakech, ville durable” est élaboré de manière participative entre les différents intervenants dans l’objectif d’accompagner la commune de Marrakech et les acteurs locaux, en vue de développer une ville plus attractive, concurrentielle et flexible.

Selon la ministre, ce programme se décline en la mise en exécution de plusieurs projets dans la ville de Marrakech autour de plusieurs thématiques, entre autres la planification urbaine, le transport, la diversité biologique, les ordures et l’énergie.

Ce projet, qui se propose de présenter des solutions innovantes en ce qui concerne la planification urbaine, le financement et l’appui aux investissements locaux pour booster le développement durable dans la ville de Marrakech, est de nature à faire de la Cité ocre une référence sur les plans national et international dans le domaine de la durabilité, à travers l’amélioration de la planification urbaine, la mise à niveau écologique complémentaire et le financement durable.

Pour sa part, le wali de la région Marrakech-Safi, gouverneur de la préfecture de Marrakech, Karim Kassi- Lahlou, a indiqué que le Maroc dispose de capacités institutionnelles et stratégiques importantes pour faire face aux défis urbanistiques et climatiques, réaliser les objectifs nationaux de développement durable et lutter contre le changement climatique, notant que ces capacités offrent l’opportunité pour les villes et les régions d’adopter une vision à long terme et des programmes de nature à atteindre un développement intégré, souple et durable, en associant l’ensemble des parties agissantes au niveau local.

Dans une allocution lue en son nom par le Secrétaire général des Affaires régionales à la wilaya de Marrakech-Safi, Abdessadek El Alem, il a ajouté que le projet « Marrakech, ville durable » cadre parfaitement avec la dynamique que connait la ville, ce qui est de nature à promouvoir la prise de conscience territoriale, ce qui constitue un mécanisme important de renforcement de l’intégration et de la planification urbaine durable, à travers une démarche multisectorielle et des investissements verts visant à renforcer davantage la durabilité au niveau de la ville.

De son côté, le président du Conseil de la Région Marrakech-Safi, Samir Goudar, a souligné que lancement du projet “Marrakech ville durable” constitue une fierté pour la Cité ocre et devra servir de modèle à suivre pour les autres villes de la région, sans compter le fait qu’il servira de catalyseur pour des programmes pionniers de développement durable à même de permettre à l’avenir de consolider l’attractivité et l’innovation de ces villes, outre la capacité d’adaptation et de résistance face aux multiples crises internationales à vocation économique et financière ou encore écologique, ainsi qu’aux catastrophes naturelles, tout en parvenant à maitriser leur impacts environnementaux et sociaux négatifs.

Ces villes seront amenées à assurer la gestion de leurs ressources naturelles, financières et humaines de manière efficiente et responsable, a-t-il enchainé, insistant sur la nécessité à ce que la transition vers des villes durables contribuer à créer de nouvelles opportunités d’emploi, notamment en faveur des femmes et des jeunes, et à garantir la cohésion sociale, la sécurité et le bien-être des citoyens et citoyennes.

Le premier vice-président du Conseil communal de Marrakech, Mohamed El Idrissi, a estimé, de son côté, que la ville de Marrakech se doit de relever les défis liés à l’impératif de répondre positivement aux besoins pressants de la population, et d’élaborer une vision stratégique et territoriale de nature à répondre aux besoins futurs de la population, et ce dans le cadre d’une démarche favorisant un développement durable, intégré et flexible.

Dans la même lignée, il a indiqué que le Conseil communal de Marrakech a concocté un plan d’action pour la période 2023-2028 sous le signe « Marrakech, ville souple et durable », basé sur une vision stratégique à même de consolider et de prendre en considération les aspects économique, culturel, environnemental et social.

Mme Martine Thérer, représentante résidente adjointe du PNUD au Maroc a, quant à elle, mis en avant la sélection du Maroc par le Fonds Mondial pour l’Environnement parmi les neuf pays du monde qui tirent profit de ce programme ce qui, a-t-elle dit, illustre cette reconnaissance méritée de l’engagement du Royaume et des mesures palpables adoptées afin d’accélérer la transition du Royaume vers un développement économique vert et un développement global et durable.

Et d’ajouter que nombre de ville à travers le monde attendent avec impatience les résultats de ce programme pour adhérer à la transition y afférent, ce qui nécessite d’œuvrer afin de garantir à ce programme toutes les conditions de succès, et parvenir à davantage de durabilité et de globalité pour la ville de Marrakech et ses habitants.

La lutte contre la pollution plastique constitue un défi majeur et un problème qui dépasse les frontières, nécessitant la réévaluation de l’ensemble du processus et cycle de vie des produits en plastique dans le cadre d’une approche d’économie circulaire, de la conception des produits en plastique à leur recyclage, a souligné, le 9 juin à Rabat, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

Le passage à une économie circulaire pourrait réduire le volume de plastique déversé dans les océans de plus de 80% d’ici à 2040, la production de plastique vierge de 55 % et permettre aux gouvernements d’économiser 70 milliards de dollars d’ici à 2040, a estimé Mme Benali qui intervenait à l’occasion d’un atelier national sur « Pollution Plastique : Défis et Opportunités », organisé dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’Environnement.

Cette transition contribuerait à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre de 25% et générerait environ 700.000 nouveaux emplois, principalement dans les pays en développement, a-t-elle ajouté, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la participation de toutes les parties prenantes et de mettre en œuvre des réponses coordonnées et cohérentes grâce à une approche intégrée qui prenne en compte les aspects environnementaux, sociaux, technologiques, économiques et de gouvernance de la lutte contre la pollution plastique.

Rappelant les mesures précoces et proactives entreprises par le Maroc, sous le leadership visionnaire de SM le Roi Mohammed VI, en matière de lutte contre la pollution notamment plastique en souscrivant à des accords multilatéraux et régionaux portant sur cette question, Mme Benali a appelé à cet effet à une mobilisation collective pour réduire l’utilisation et la consommation de plastiques hautement polluants et promouvoir l’adoption généralisée d’alternatives et de solutions durables.

De son côté, l’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Maroc, Patricia Llombart a brossé un tableau noir de la situation réelle de la problématique de la pollution plastique en avançant des chiffres alarmants: 460 milliards de tonnes de déchets plastiques produits par an de par le monde, un chiffre qui pourrait tripler à l’horizon 2060 si aucune action n’est entreprise.

Selon Llombart, le globe terrestre est presque couvert d’une pellicule plastique d’1,5 cm, chaque individu consomme par semaine jusqu’à 5 g de plastique et l’équivalent d’un camion poubelle rempli de plastique se déverse toutes les minutes dans les océans.

Passer à l’action est plus qu’urgent pour la santé de l’humain et la prospérité de la planète, a-t-elle lancé à cette occasion, prônant de nouveaux modes de production et de consommation tels que inscrits dans le green deal adopté par l’UE.

Dans ce contexte de ce grand deal, le Maroc a été le premier partenaire tiers de l’UE, a-t-elle fait savoir, notant que ce choix a été dicté par la convergence de visions, des objectifs et des ambitions autant pour la lutte contre les changements climatiques que pour les politiques environnementales durables.

Pour Carole Megevand, la représentante de la Banque Mondiale, leader de secteur Développement durable pour les pays du Maghreb, le Maroc affiche des ambitions très fortes en matière de lutte contre la pollution plastique notamment avec sa stratégie de littoral sans plastique que la BM accompagne via des financements qui ont pour objectif de faire sortir l’économie de cette linéarité vers une économie plus circulaire.

Elle a ainsi mis l’accent sur l’importance de l’innovation dans l’économie circulaire, de la revalorisation des emplois informels autour des plastiques, de la sensibilisation et de la coopération internationale et régionale.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part des représentants onusiens et des secteurs publics et privés, outre la société civile, a été marquée par l’organisation de trois panels qui s’articulent autour des « Enjeux de la problématique du plastique et réponses des pouvoirs publics », du « Rôle des parties prenantes dans la gestion du cycle de vie du plastique » et des « Leviers pour des solutions d’économie circulaire à la problématique des déchets plastiques ».


Le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable et la Société financière internationale (IFC) ont signé, le 12 juin à Rabat, un accord pour mettre à jour la feuille de route nationale du gaz naturel et structurer un partenariat public-privé (PPP) historique pour le développement d’une infrastructure gazière durable, qui accompagnera le pays dans sa transition énergétique vers l’atteinte de son objectif de 52 % de sa capacité électrique installée à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030.

Le Ministère indique qu’avec sa faible teneur en carbone et sa polyvalence, le gaz naturel est un élément essentiel de la stratégie de transition énergétique et de décarbonation du Maroc, car il permettra une plus grande pénétration des énergies renouvelables intermittentes dans le réseau et apportera plus de stabilité et d’efficacité au système électrique national, notant que le gaz naturel est également essentiel pour décarboner l’industrie et se substituer au fioul et à d’autres combustibles encore utilisés pour la production d’électricité et dans les industries énergivores.

En 2022, le Maroc est parvenu à optimiser les infrastructures régionales existantes pour accéder pour la première fois de son histoire au marché international du GNL, souligne la même source, ajoutant que la seconde phase de cette stratégie consiste à renforcer les infrastructures gazières domestiques, afin de sécuriser l’approvisionnement en gaz et de connecter les sources d’entrée aux bassins de consommation.

IFC, membre du Groupe de la Banque Mondiale, assistera le ministère dans les études de faisabilité, la structuration et la gestion d’un processus d’appel d’offres transparent et concurrentiel, conformément aux lois nationales, afin de sélectionner un ou plusieurs partenaires privés pour développer, financer et exploiter l’infrastructure, précise le ministère.
« Ce projet s’inscrit parfaitement dans nos stratégies de développement durable et de transition énergétique, et il est essentiel pour renforcer notre sécurité énergétique. Nous souhaitons bénéficier des capitaux et du savoir-faire du secteur privé afin de bâtir un marché du gaz intégrant les meilleures pratiques internationales. À terme, cette infrastructure gazière moderne et durable sera également l’épine dorsale de la future économie de l’hydrogène », a déclaré la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

En 2005, IFC a accompagné le ministère marocain de l’Agriculture pour concevoir et mettre en œuvre le premier projet d’irrigation PPP dans le monde, dans la région agrumicole de Guerdane, dans la province de Taroudant. Avec cette nouvelle initiative, IFC aidera le gouvernement à mettre à jour l’infrastructure gazière nécessaire à court et moyen terme pour tenir compte des derniers développements nationaux et internationaux. Ce travail intégrera également les perspectives d’accès du Royaume à l’hydrogène, au biogaz et au gaz de synthèse, à plus long terme, pour favoriser une croissance inclusive et durable.

« Le Maroc s’est engagé sur la voie de la neutralité carbone, ce qui nécessite d’augmenter rapidement la part des énergies renouvelables combinées à d’autres sources d’énergie à faible teneur en carbone et à l’exploitation durable du gaz naturel. Ce partenariat permettra au Maroc d’accélérer le déploiement de modèles innovants, à l’instar des partenariats public-privé, et de mettre en place les infrastructures essentielles à la réalisation des objectifs de développement et à la transition écologique du pays », a indiqué le vice-président d’IFC pour l’Afrique, Sérgio Pimenta.