L’usine de dessalement d’eau de mer à Dakhla, « un exemple pour le monde »

La station de dessalement d’eau de mer à Dakhla, dans le sud du Maroc, est “un exemple pour le Monde”, a affirmé le président du Conseil Mondial de l’Eau, Loïc Fauchon.

Évoquant les solutions face à la rareté des ressources en eau, l’usine de Dakhla, dans le sud du Maroc, est “exemplaire de l’usage de ressources non conventionnelles et d’énergies renouvelables. Un exemple pour le monde”, a indiqué M. Fauchon à l’ouverture, le 7 juillet à Fès, de la 3ème Conférence Internationale sur l’Eau et le Climat (CIEC3).

Parmi ces solutions, il a préconisé de faire appel aux réserves souterraines sans toutefois épuiser les nappes fossiles “difficilement renouvelables”, de savoir transférer l’eau sur de plus grandes distances, d’augmenter les capacités à dessaler les eaux de mer et les eaux saumâtres et de réutiliser les eaux usée “aujourd’hui destinées aux espaces verts, au golf, aux parcs”, proposant également de “réserver l’eau de la saison des pluies pour la saison sèche, l’eau d’une année pluvieuse pour une année sèche”.

Il a relevé, dans ce cadre, que les réserves d’eau sont aujourd’hui “insuffisantes” et leur absence “est souvent cause de pénurie et d’insécurité alimentaire”, estimant que le concept actuel de barrage va laisser la place à celui de “réserve aquatique”.

“Toutes ces solutions, que nous appelons le +mix hydrique+ permettent et permettront de répondre aux besoins grandissants qui s’expriment en contrepoint des effets démographiques et climatiques”.

Le président du Conseil Mondial de l’Eau a attiré l’attention sur le fait que le monde “a failli” dans la gestion des ressources naturelles de la planète en raison du fait que le gaspillage et le pillage sont devenus la règle, “là où nous voudrions l’eau en partage”.

“La machinerie mondiale s’est déréglée. La planète est devenue peu à peu esclave de l’homme. Elle crie nos fautes, nos excès, nos erreurs et leurs effets, qui voit une moitié du monde en difficulté pour respirer, pour boire, pour manger, pour s’éclairer, pour se soigner, a-t-il dénoncé notant que le climat et la démographie sont les principaux “dangers” qui menacent les ressources hydriques.

Pour consommer “moins et mieux”, il a insisté sur la nécessité d’utiliser au mieux les technologies digitales et le progrès numérique et modifier le rapport quotidien à l’eau.

Selon lui, l’agriculture sera au centre des économies d’eau sur une large échelle pour éviter une part des pertes alimentaires et du gaspillage qui ont atteint, dans les pays du sud comme du nord, près de 30 % de la chaîne de production alimentaire.

Il a aussi souligné que les bassins sont devenus une pièce maîtresse des politiques de l’eau, mettant en relief l’importance de repenser et d’accroître les compétences des bassins entre rôle de l’État et responsabilité des autorités locales, de renforcer le lien entre bassin, gouvernance, connaissances et finance et d’accroître les responsabilités des bassins “pour deux grands challenges du futur: le partage entre l’eau pour l’Homme et l’eau pour la nature”.

M.Fauchon a en conclusion jugé primordial de trouver des solutions pour améliorer l’accès à l’eau pour les plus démunis et l’affirmation du droit à l’eau pour toutes les populations comme “base du respect de la dignité humaine”.