Colloque international sur la gestion optimale de l’économie d’eau et d’énergie

Les travaux d’un colloque international sur le thème “Économie de l’eau : énergie et développement” ont débuté, jeudi à Sidi Ifni, à l’initiative de la Faculté d’économie et de gestion de Guelmim.

Cette rencontre de deux jours, à laquelle prennent part plusieurs responsables, experts, chercheurs et universitaires, se veut un espace d’échange d’expériences et d’expertises dans les domaines de l’économie d’eau, d’énergie et du développement durable.

Initié en collaboration avec le Master spécialisé logistique et commerce international de ladite faculté, et en partenariat avec la province de Sidi Ifni et le Conseil provincial, ce colloque qui souffle sa première bougie, vise également à amorcer une réflexion collective sur les meilleures pratiques de gestion de ces ressources vitales.

Dans une allocution de circonstance, le gouverneur de la province de Sidi Ifni, Hassan Sedki, a indiqué que cette rencontre scientifique s’inscrit dans un contexte marqué par l’accélération des transformations et des changements climatiques.

L’eau et l’énergie constituent aujourd’hui les piliers de toute stratégie de développement efficace, notamment dans les pays confrontés à des défis environnementaux, climatiques et économiques, y compris le Maroc, a-t-il ajouté, précisant que l’économie de l’eau et de l’énergie n’est pas une responsabilité individuelle, mais un enjeu national et mondial visant à assurer un développement durable équilibré entre les besoins présents et les droits des générations futures.

Sedki a passé en revue, à cette occasion, plusieurs projets de développement en lien avec l’économie d’eau et d’énergie dans la province, tels que la construction de petits barrages et de retenues collinaires, la création de forages d’exploration et d’exploitation, ainsi que des projets structurants visant à renforcer, sécuriser et approvisionner la province en eau potable.

Parmi ces projets figurent des stations de dessalement de l’eau de mer, des unités de déminéralisation monobloc, ainsi que la programmation de l’approvisionnement des centres et douars de la province en eau potable, a-t-poursuivi.

Pour sa part, le doyen de la Faculté d’économie et de gestion de Guelmim, Youssef El Zawani, a noté que le Maroc fait face, ces dernières années, à une rareté croissante des ressources en eau et à leur irrégularité dans le temps et l’espace, soulignant que la sécheresse continue d’avoir un impact négatif sur les ressources hydriques nationales et, par conséquent, sur l’économie de l’eau.

Le Maroc s’est engagé dans plusieurs projets tels que l’accélération de la construction de barrages, la collecte des eaux pluviales, les projets d’interconnexion entre les bassins hydrauliques, ainsi que la mise en place d’un programme ambitieux pour mobiliser des ressources en eau non conventionnelles par le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées.

Il a également insisté sur la nécessité de gérer la demande en eau dans tous les usages, en l’accompagnant par des actions de sensibilisation et de communication sur l’économie d’eau.
Le Maroc accorde une attention particulière au secteur de l’énergie en raison de son impact quotidien sur les citoyens, en ouvrant la voie à l’investissement dans des applications d’efficacité énergétique à travers les énergies renouvelables, telle que le pompage solaire, et en renforçant la durabilité énergétique dans le cadre de l’économie verte par le biais de partenariats et d’accords, a détaillé M. El Wazani.

Quant au président du Conseil provincial de Sidi Ifni, Lahcen Belfkih, il a indiqué que cette rencontre scientifique offre l’occasion d’engager une réflexion et des débats académiques pour trouver de véritables alternatives permettant de valoriser et de préserver les ressources en eau pour les générations futures.

Les ressources en eau subissent une pression accrue, notamment dans les zones arides et semi-arides en raison de la croissance démographique et le développement industriel, a-t-il souligné, rappelant que le Maroc figure parmi les pays accordant une grande importance aux énergies alternatives, considérées comme la base de tout véritable développement.

Ce colloque qui s’est tenu au siège de la province de Sidi Ifni, est une opportunité pour partager les expériences et réfléchir collectivement à de nouveaux modèles de gouvernance territoriale tenant compte de la rareté des ressources et de la hausse de la demande, a pour sa part estimé le président du Conseil communal de Sidi Ifni, Rachid Battah.
Il a dans ce sens mis l’accent sur la nécessité de tenir compte des dimensions économique, environnementale et sociale, notamment face aux défis liés aux changements climatiques et à la pression démographique.

La séance plénière de ce colloque a été animée par le directeur régional de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE-branche eau) de la région Guelmim-Oued Noun, Mustapha Saâdni, et par Hicham Labied, professeur à la Faculté d’économie et de gestion de l’Université Hassan 1er de Settat.

Dans ce cadre, M. Saâdni a présenté les différents projets réalisés par l’ONEE dans la région de Guelmim-Oued Noun et leur impact positif sur les populations, ainsi que les méthodes adoptées pour gérer l’eau, tant du point de vue de l’amélioration de l’offre que de la gestion de la demande.

Il a aussi fait état de plusieurs projets réalisés ou en cours de réalisation, dont des stations de dessalement de l’eau de mer et d’autres pour le dessalement des eaux saumâtres dans les différentes provinces de la région, en partenariat avec les autorités publiques et le Conseil régional.

L’objectif est d’atteindre un taux de couverture de 100 % en eau potable dans la région d’ici 2027, notamment dans les zones rurales.

Pour sa part, M. Labied a abordé la situation de l’eau au Maroc et en Afrique, ainsi que les effets négatifs de la rareté de l’eau sur les populations africaines, soulignant l’urgence de trouver des solutions concrètes à la problématique de l’économie d’eau.

Il s’est arrêté sur le stress hydrique croissant au Maroc face à la succession d’années de sécheresse, mettant en avant les grands chantiers lancés pour faire face à cette problématique et parvenir à des alternatives, notamment la création de stations de dessalement de l’eau de mer.

Et de souligner l’importance d’intégrer les dimensions écologiques et hydriques dans les politiques publiques, notamment les plans sectoriels.

La séance inaugurale a été l’occasion de rendre hommage à plusieurs personnalités, dont le gouverneur de la province de Sidi Ifni, les présidents des conseils communal et provincial de la ville, ainsi que le doyen de la Faculté d’économie et de gestion de Guelmim, en guise de reconnaissance à leurs efforts en matière de gestion de l’eau.

Au menu des travaux de la première journée de ce colloque figuraient des ateliers abordant plusieurs thématiques, telles que “La gouvernance de l’eau au Maroc entre rareté et sécurisation de l’avenir”, “Les ressources hydriques au Maroc : entre rareté et stratégies de durabilité”, “Les ressources en eau dans la région Guelmim-Oued Noun entre déficit et dessalement” et “Projets d’énergies renouvelables dans le sud marocain : contexte et potentialités”.