À Rio, le Maroc joint sa voix aux villes à l’avant-garde de l’action climatique
Des dirigeants locaux et maires en provenance de vingt pays, dont le Maroc, se sont engagés à Rio de Janeiro à soutenir la mise en œuvre des objectifs climatiques nationaux et à porter des projets concrets pour renforcer la résilience des villes face au changement climatique.
Cet engagement figure dans une déclaration finale adoptée mercredi à la clôture du Forum des dirigeants locaux de la COP30, organisé dans la capitale de l’État de Rio de Janeiro, au sud-est du Brésil.
Ce rendez-vous international précède la 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30), qui se tiendra du 10 au 21 novembre à Belém, en Amazonie.
« Ensemble, nous nous engageons à rendre la vie des populations plus digne et durable, en construisant des communautés plus résilientes, en élargissant l’accès aux énergies renouvelables, en promouvant l’efficacité énergétique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en soutenant des solutions fondées sur la nature et en protégeant les forêts, la biodiversité et les ressources hydriques », souligne la déclaration.
Les responsables locaux s’engagent à accompagner leurs pays dans la réalisation des objectifs climatiques nationaux en agissant comme partenaires dans la mise en œuvre et en favorisant une transition juste et résiliente ; à garantir un portefeuille solide de plus de 2.500 projets locaux transformateurs et finançables afin de canaliser le financement climatique vers la mitigation et l’adaptation ; et à renforcer la collaboration entre différents niveaux de gouvernance pour faire du processus de la COP un espace d’action et de responsabilité partagée.
Les signataires défendent une approche fondée sur les territoires, affirmant que les villes sont au cœur de la lutte climatique, puisque 80 % des émissions mondiales proviennent des zones urbaines, qui abritent aujourd’hui la majorité de la population mondiale.
« Les dirigeants locaux jouent un rôle essentiel dans la nouvelle architecture mondiale du financement climatique. Ils disposent du pouvoir de réguler, planifier, taxer et mobiliser le capital », indique la déclaration, notant que 44 % des instruments de tarification du carbone dans le monde sont mis en œuvre à l’échelle subnationale.
Les signataires représentent plus de 14.000 collectivités territoriales, provinces et régions. Outre le Maroc, la déclaration est signée par des représentants du Brésil, de la France, du Royaume-Uni, de la Suède, du Canada, du Japon, de la République de Corée, du Pérou, de la Sierra Leone, de l’Australie, de l’Allemagne, du Mexique, de l’Italie, des États-Unis, de l’Argentine, des Philippines, de l’Afrique du Sud, de la Roumanie et de l’Ukraine.
La délégation marocaine était composée de plusieurs maires et présidents de régions, témoignant de l’engagement du Royaume à tous les niveaux de gouvernance dans la lutte contre le changement climatique.
De son côté, le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, a salué la capacité d’action des villes: « Ces trois jours ont illustré ce que les maires et gouvernements régionaux répètent depuis longtemps : la capacité des villes à concrétiser les transformations nécessaires. Le grand débat ici a été de savoir comment transformer la poésie en financement. Le Sud global a besoin de ressources, et les municipalités disposent d’un immense potentiel pour mettre en œuvre des politiques ambitieuses. »
Pour sa part, le maire de Belém, Igor Normando, a rappelé que « c’est dans les villes que la vie se déroule ».
« Trop souvent, on commence par s’adresser aux chefs d’État ou aux gouverneurs avant de parler aux villes. Or, si nous voulons protéger la vie et améliorer la qualité de vie, il faut dialoguer avec ceux qui vivent dans les villes », a-t-il souligné, ajoutant que la tenue de la COP en Amazonie représente une reconnaissance symbolique et historique.
« L’Amazonie a longtemps aidé le monde à respirer. Aujourd’hui, elle demande au monde de l’aider à vivre ».
Dans une déclaration, Mohamed Sefiani, président de la commune de Chefchaouen et membre du bureau exécutif de la Convention mondiale des maires pour le climat et énergie (GCOM), a mis l’accent sur le leadership du Royaume du Maroc au niveau continental et mondial en matière de climat et de durabilité, grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
L’implication des villes marocaines dans la lutte contre les changements climatiques, tant en matière d’atténuation que d’adaptation, est une réalité, a-t-il affirmé, notant que le partenariat multi-niveaux constitue une approche adoptée par les villes marocaines, avec l’appui du ministère de l’Intérieur et d’autres départements concernés.
À titre d’exemple, et à l’instar d’autres villes marocaines, les secteurs de l’eau potable, de l’assainissement liquide, de l’énergie et des infrastructures de base sont autant d’exemples de réussite à Chefchaouen, illustrant la pertinence de l’approche multi-niveaux adoptée par le Maroc.




