Le Maroc, grâce à sa politique volontariste, a réalisé des projets importants en énergies renouvelables solaire et éolienne qui lui ont permis un positionnement de leader mondial dans ce secteur, souligne un policy brief du Policy Center for the New South (PCNS). 

Intitulé “Le marché de l’hydrogène vert : l’équation industrielle de la transition énergétique“, ce policy brief, rédigé par Mme Mounia Boucetta, précise que selon le dernier rapport Renewable Energy Country Attractiveness Index (RECAI), le Maroc est arrivé en tête de l’indice ajusté grâce à ses plans ambitieux pour le solaire, l’éolien et plus récemment l’hydrogène vert, dans la poursuite d’une part d’énergie verte de 52% d’ici 2030. 

Dans ce sens, la publication fait savoir que le Maroc a également pris le devant grâce aux Orientations éclairées de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de la réunion de travail consacrée, le 22 novembre 2022, au développement des énergies renouvelables et aux nouvelles perspectives dans ce domaine. 

A cette occasion, le Souverain a donné Ses Hautes Instructions à l’effet d’élaborer, dans les meilleurs délais, une “Offre Maroc” opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert au Royaume. 

Le 3 décembre 2022, M. Mostafa Terrab, Président Directeur Général du Groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP), a présenté devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un projet d’investissement vert très ambitieux de près de 13 milliards de dollars sur la période (2023-2027) devant permettre à terme d’alimenter l’ensemble de son outil industriel en énergie verte. A cet effet, le Groupe OCP prévoit des investissements importants dans le dessalement des eaux de mer (560 Millions de m3) ainsi que la production de 1 million de tonnes d’ammoniac vert. Ces investissements permettront à l’OCP d’atteindre la neutralité carbone en 2040.

Les Hautes Instructions Royales réaffirment l’intérêt du positionnement du Maroc en capitalisant sur les acquis réalisés, en construisant une offre attractive et opérationnelle et en favorisant le développement de chaînes de valeurs compétitives.

La consolidation des investissements réalisés, ou en cours, particulièrement dans les secteurs des énergies renouvelables, logistiques et industriels, le positionnement géostratégique du Maroc, son climat des affaires qui est l’un des plus attractifs dans la région ainsi que les projets engagés en recherche et développement, notamment à travers l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), sont des facteurs pertinents pour construire l’offre Maroc.

Par ailleurs, la publication souligne que certes, le Maroc dispose d’avantages compétitifs pour approvisionner l’Europe en hydrogène vert et dérivés, toutefois le développement de cette filière remet sur la table les questions stratégiques du développement du marché local par rapport au marché à l’export, la viabilité industrielle à travers l’intégration locale, le développement des infrastructures et l’optimisation des coûts logistiques, le cadre institutionnel et règlementaire approprié ainsi que la place réservée à la recherche et développement (R&D) pour accompagner les développements technologiques.

A cet égard, elle estime que ma compétitivité est à rechercher à tous les niveaux, industriel, logistique et technologique, notant que le triptyque industrie-logistique-RD est plus que jamais le socle consolidé d’émergence de nouvelles filières pour assurer leur viabilité et leur résilience. L’implication de tous les acteurs nationaux dans une vision intégrée, dynamique et modulaire associant, entre autres, les donneurs d’ordre potentiels, les investisseurs, les petites et moyennes entreprises (PME/PMI), les clusters, les développeurs de zones de production et logistique, les start-up, les centres de recherche et de formation est essentielle pour maximiser les impacts locaux sur les plans économique, social et environnemental.

La Commission des secteurs productifs à la Chambre des conseillers a adopté, le 10 janvier à l’unanimité, deux projets de lois relatifs à l’autoproduction de l’énergie électrique et aux énergies renouvelables, en présence de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

Il s’agit du projet de loi n°82.21 relatif à l’autoproduction de l’énergie électrique et du projet de loi n°40-19 complétant et modifiant la loi n°13-09 relative aux énergies renouvelables et la loi n°48-15 relative à la régulation du secteur de l’électricité et à la création de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité.

Ces projets de lois, qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des orientations de la stratégie énergétique nationale et des recommandations du Nouveau modèle de développement, visent la contribution à la diversification des sources d’approvisionnement de l’énergie à travers l’augmentation de la part des énergies renouvelables, la généralisation de l’accès à l’énergie à des prix compétitifs, la maîtrise de l’énergie ainsi que la protection de l’environnement et la réponse à la demande croissante d’électricité.

Ils contiennent des dispositions garantissant la sûreté et la sécurité du réseau électrique national et l’équilibre entre toutes ses composantes, tant en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables que la promotion de l’autoproduction et ce, en respectant les principes de transparence et de non-discrimination entre tous les intervenants et en tenant compte de la concordance des dispositions des deux projets de loi chacun dans son champ d’application.

Selon le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, ces projets de lois offrent également la possibilité de stockage et d’entreposage de l’énergie, aussi bien pour l’utilisateur de l’installation d’énergie renouvelable que pour l’auto-producteur, et prévoient la simplification et la digitalisation des procédures et la réduction des délais d’étude et de traitement des dossiers soumis pour autorisation à l’administration.

Dans ce sens, Mme Benali a souligné l’importance de ces lois dans le processus de transition énergétique du Royaume, conformément aux Hautes directives de SM le Roi Mohammed VI, ajoutant que leur entrée en vigueur aura un impact positif sur tous les acteurs publics et privés concernés.

Ces lois permettront également de renforcer l’attractivité du secteur des énergies renouvelables pour l’investissement, de donner la visibilité nécessaire aux investisseurs et de renforcer les capacités nationales et le transfert de technologie. Elles contribueront aussi à la création d’emploi et au développement local, faciliteront la gestion de l’équilibre entre l’offre et la demande et renforceront le tissu entrepreneurial et la transformation du consommateur en un producteur efficace de l’énergie.

En effet, le projet de loi n°82.21, relatif à l’autoproduction d’énergie électrique, vise à mettre en place un mécanisme robuste de régulation de l’activité d’autoproduction d’énergie électrique, indépendamment de la nature du réseau, le niveau de tension, et la capacité de l’installation utilisée, avec la possibilité d’accéder au certificat d’origine, qui est considéré comme une preuve de l’utilisation par l’auto-producteur d’électricité provenant de sources renouvelables.

Le projet de loi n°40-19 complétant et modifiant la loi n°13-09 relative aux énergies renouvelables et la loi n°48-15 relative à la régulation du secteur de l’électricité et à la création de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité, prévoit, quant à lui, le développement de projets d’énergies renouvelables par le privé, l’adoption de solutions visant à renforcer le rendement des projets d’énergies renouvelables et la résilience du système électrique.