Le gouvernement qui subventionne l’électricité depuis des années ne procèdera pas à l’augmentation des tarifs de cette énergie vitale, a assuré, le 9 février, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas.

Intervenant lors d’un point de presse tenu à l’issue du Conseil de gouvernement, M. Baïtas a fait savoir que le projet de loi 83-21 relative aux sociétés régionales multi-services approuvé par le parlement est destiné à traiter l’une des grandes problématiques pour servir l’intérêt du citoyen marocain qui paye la facture d’eau, d’électricité et d’assainissement liquide.

Le projet de loi sera présenté devant les commissions concernées à la Chambre des représentants et la Chambre des Conseillers pour examen et adoption, outre le contrôle de constitutionnalité et sa présentation devant la Cour constitutionnelle, le cas échéant.

M.Baïtas a également souligné la nécessité de la régularisation du secteur de distribution de l’eau et de l’électricité et la mise en œuvre progressive de ce chantier afin de préserver les équilibres financiers de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et d’investissement au niveau national.

Le projet du gazoduc Nigéria-Maroc, qui traversera 13 pays le long de la côte atlantique, a été présenté lors d’un symposium organisé, le 2 février à Tokyo, sous le thème «opportunités et défis économiques en Afrique».

Lors de ce symposium, organisé par l’ambassade du Maroc dans la capitale japonaise en collaboration avec l’association d’amitié Maroc-Japon, le projet du gazoduc a fait l’objet de discussions dans le cadre d’un panel qui a vu la participation notamment des ambassadeurs du Maroc, du Nigeria et du Ghana.

Prenant la parole lors du panel, l’ambassadeur du Maroc au Japon, Rachad Bouhlal, a présenté les grandes lignes de cet ambitieux projet, initié par SM le Roi Mohammed VI et le Président nigérian, Muhammadu Buhari.

Le diplomate a tenu à souligner, à cette occasion, l’impact de ce mégaprojet sur le développement régional, relevant que le projet vient apporter un témoignage supplémentaire quant à l’attachement du Maroc au renforcement des liens de coopération avec les pays du continent africain dans le cadre d’une coopération Sud-Sud mutuellement bénéfique.

Pour sa part, Kansuke Nagaoka, directeur de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du nord au ministère japonais des Affaires étrangères, s’est félicité de l’énorme potentiel économique dont dispose le Maroc et des opportunités qu’il offre, notamment dans le secteur énergétique.

Il a, dans ce contexte, appelé les entreprises nippones à saisir ces opportunités et renforcer leur présence sur le marché marocain. Par ailleurs, le symposium, tout en permettant de présenter le projet du gazoduc Maroc-Nigeria aux entreprises et au public japonais en général, a été l’occasion de faire la lumière sur la politique énergétique du Maroc dans sa globalité.

L’un des objectifs de l’événement est de susciter l’intérêt des entreprises japonaises pour investir au Maroc, en particulier dans le secteur des énergies renouvelables, devenu une des priorités du Royaume, ont indiqué les organisateurs du symposium. Tenue dans le cadre de la 8e édition du « New Year Symposium », la manifestation, à laquelle ont assisté plus de 80 représentants de grandes entreprises japonaises, a également connu la participation des ambassadeurs des pays africains traversés par le gazoduc ainsi que de hauts responsables de l’Agence japonaise chargée de la promotion du commerce extérieur (JETRO) et de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).

A l’issue du symposium, M. Bouhlal a eu des entretiens avec le président de la JETRO et plusieurs responsables des entreprises japonaises, notamment sur les moyens de renforcer et diversifier les activités des opérateurs économiques japonais au Maroc.

Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a affirmé, le 6 février à Rabat, que le dessalement de l’eau et le traitement des eaux usées s’imposent comme des solutions optimales pour remédier aux répercussions néfastes du changement climatique et de la sécheresse.

En réponse à une question sur “les effets environnementaux des stations de dessalement de l’eau“, posée par le Groupe socialiste lors de la séance consacrée aux questions orales à la Chambre des représentants, M. Baraka a indiqué que ces choix “s’imposent désormais, au regard notamment du développement constant que connait le Maroc et de l’augmentation des besoins, ce qui nécessite d’assurer la disponibilité des ressources en eau”.

A cet égard, le ministre a souligné l’importance d’identifier les lieux appropriés pour l’implantation des stations de dessalement, afin d’éviter d’éventuel impact négatif de la création de ces stations.

Dans ce contexte, M. Baraka a fait savoir que le Comité de pilotage du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 a revu à la hausse les ressources financières destinées à résoudre le problème de l’eau, lesquelles sont passées de 115 MMDH à 150 MMDH aujourd’hui, comprenant principalement le lancement cette année de nouvelles stations de dessalement à Casablanca, Nador, Essaouira, Guelmim, Erfoud et Tiznit.

Pour ce qui est des eaux usées, les quantités qui seront traitées à quatre reprises doubleront pour passer de 25 millions de m3 actuellement à 100 millions de m3, au niveau de nombreuses villes, a-t-il poursuivi, ajoutant que le ministère travaille avec les secteurs concernés pour mettre en place des contrats liés à l’efficience hydrique, afin de dépasser les problèmes actuels et d’adopter une vision à long terme qui permettrait de surmonter les problèmes liés à la rareté de l’eau à l’horizon 2050, dans le cadre du Plan national de l’eau.

Le ministre a également insisté sur l’importance des petits barrages et des retenues collinaires en raison de leur rôle essentiel dans l’apport d’eau d’irrigation et la protection contre les inondations dans le monde rural, soulignant que le nombre de ces barrages s’élève actuellement à 135, alors que 129 nouveaux barrages sont programmés pour la période à venir en partenariat avec les régions, et 150 autres barrages à partir de 2025.

La Chambre des représentants a adopté le 7 février à la majorité et en deuxième lecture, le projet de loi N°40.19 complétant et modifiant la loi N°13.09 relative aux énergies renouvelables, ainsi que la loi N°48.15 relative à la régulation du secteur de l’électricité et la création de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE).

La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, qui présentait ce projet de loi, a mis en avant les efforts déployés par le ministère pour développer l’arsenal juridique et réglementaire relatif aux énergies renouvelables, notant que la mise en œuvre de ce texte aura un impact positif sur la promotion de l’investissement privé, en donnant la vision nécessaire et transparente aux investisseurs, en renforçant les capacités nationales et le transfert des technologies, tout en contribuant à favoriser le développement local, assurer la sécurité du réseau électrique national, renforcer le tissu entrepreneurial national dans ces domaines, y compris en matière de stockage de l’énergie.

La ministre a souligné que le projet de loi N°40.19 a été élaboré selon une approche participative et dans un cadre de concertation élargie avec tous les secteurs et institutions concernés ainsi que les acteurs privés, conformément aux directives Royales visant à accélérer le rythme de développement des énergies renouvelables, à améliorer la transparence et à faciliter l’accès aux informations relatives aux opportunités d’investissement, tout en simplifiant les procédures et en renforçant l’attractivité de ce secteur.

Dans ce sens, Mme Benali a rappelé que la Chambre des représentants a approuvé à l’unanimité ce texte législative le 23 mai 2022 et qu’il a été transmis à la Chambre des conseillers, où certains amendements y ont été apportés, notamment sur le principe de la création d’unités de stockage par des particuliers et sur l’utilisation des services de stockage.

Cela permettra « de renforcer le rendement des projets d’énergies renouvelables, le rendement de l’ANRE, répondre à la demande croissante dans le domaine du dessalement de l’eau de mer, réduire de l’empreinte carbone dans le secteur industriel et mettre en avant une offre marocaine pragmatique et incitative dans le domaine de l’hydrogène vert ». Des amendements ont également été inclus, a ajouté Mme Benali, pour harmoniser les dispositions des textes juridiques N° 13.09 et N° 48.15, expliquant qu’il s’agit de calculer et d’actualiser la capacité d’absorption du gestionnaire du Réseau électrique national de Transport (GRT), son adoption et publication par l’ANRE selon une fréquence fixée au mois de janvier de chaque année, et l’octroi du certificat d’origine à l’exploitant de l’installation de production d’énergie électrique à partir de sources renouvelables, sous réserve qu’un texte réglementaire en précise les modalités et définisse l’organisme chargé de délivrer ce certificat.