Tanger à l’heure du 1er Forum régional de l’économie verte
La première édition du Forum régional de l’économie verte (RGEF) s’est ouverte, le 24 juillet à Tanger, sous le thème “Renforcer les villes africaines, ouvrir la voie à la neutralité carbone”.
S’exprimant à l’ouverture de ce forum organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a réitéré l’engagement du Maroc à soutenir l’action africaine commune pour bâtir un avenir vert, résilient et prospère pour le continent, de manière à répondre aux aspirations des peuples et à préserver les droits des générations actuelles et futures.
La ministre a rappelé, dans une intervention vidéo, que le Maroc, conformément à la vision clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI, a fait de la coopération Sud-Sud un choix stratégique et un axe central de sa politique étrangère, fondée sur la solidarité agissante et l’intégration, afin de bâtir une Afrique résiliente, solidaire, intégrée et durable, mettant en lumière plusieurs initiatives pionnières lancées par le Royaume pour renforcer l’action climatique en Afrique.
Pour sa part, le président de la WGEO, Saeed Mohammed Al Tayer, a indiqué que la tenue de ce forum intervient alors que le changement climatique devient une réalité tangible, et que les villes africaines se trouvent en première ligne face à la hausse des températures, à la raréfaction de l’eau et à la dégradation de l’environnement, notant que ces défis constituent également des “moteurs d’une transformation positive vers un développement durable”.
Il a, en outre, affirmé que l’Organisation, à travers l’Alliance mondiale pour l’économie verte (GAGE), qui regroupe des représentants de 100 pays, œuvre à garantir une “croissance verte, inclusive et résiliente”, soulignant que l’Afrique constitue “la pierre angulaire de cette alliance”, qui ambitionne de bâtir des villes justes et durables, capables de s’adapter au changement climatique, en renforçant leur capacité à concevoir des projets verts réalisables, à développer des solutions d’énergies renouvelables, de mobilité durable et de transformation des déchets en énergie.
De son côté, le président du Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Omar Moro, a indiqué que la région, en tant que passerelle entre les continents africain et européen, aspire à devenir un modèle de transition vers une économie verte, à travers la promotion des investissements dans les énergies renouvelables, le développement des infrastructures durables, le soutien à l’innovation verte, la sensibilisation à l’économie verte et la mobilisation citoyenne en faveur de la préservation de l’environnement.
Il a, dans ce sens, relevé que ce forum se veut une plateforme efficace d’échange d’expériences entre les gouvernements locaux, les secteurs public et privé et la société civile, ainsi que d’unification des efforts des dirigeants des villes, des gouvernements locaux et des parties prenantes pour concevoir des projets réalisables et stimuler les partenariats public-privé, pour développer une stratégie concrète en vue d’atteindre la neutralité carbone dans les zones urbaines.
Quant au Secrétaire général de CGLU-Afrique, Jean Pierre Elong Mbassi, il a fait observer que l’Afrique, bien qu’elle ne soit responsable que de 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est l’un des continents les plus exposés et les plus vulnérables face aux effets du changement climatique.
Il a, dans ce sens, affirmé que le continent africain a la capacité de dépasser les modèles de développement polluants et inégalitaires, en construisant des villes plus vertes et plus intelligentes, comme le démontrent déjà plusieurs grandes et petites villes africaines engagées dans des initiatives innovantes en matière de durabilité.
La Coordinatrice résidente des Nations Unies au Maroc, Nathalie Fustier, a, quant à elle, souligné que ce Forum régional s’inscrit dans une dynamique essentielle, celle de la coopération Sud-Sud et du partage d’expériences entre villes africaines, notant qu’il constitue une plateforme stratégique pour favoriser l’apprentissage entre pairs, identifier des projets bancables, structurer des coalitions d’acteurs et faire émerger des trajectoires de neutralité carbone adaptées aux réalités africaines.
Après avoir mis l’accent sur les efforts déployés par le Système des Nations unies au Maroc pour accompagner les villes et les territoires dans cette transition verte ambitieuse et prometteuse, Mme Fustier a réitéré la mobilisation pleine et entière de l’ONU pour accompagner cette transition, avec l’ensemble des partenaires, ajoutant: “il est de notre responsabilité collective de faire des villes africaines des espaces de vie plus durables, plus inclusifs et plus résilients”.
Pour le président de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC) et du Conseil communal de Tanger, Mounir Laymouri, l’Afrique est au cœur de la transition verte.
Il a estimé que “la transition verte dépend de l’autonomisation des villes et des collectivités territoriales avec les moyens et ressources nécessaires pour jouer leur rôle dans cette transition environnementale, d’autant plus que les collectivités territoriales africaines sont confrontées à des problématiques liées à l’insuffisance des moyens matériels et humains”.
Organisée à l’initiative de l’Organisation mondiale de l’économie verte (WGEO), avec le soutien du ministère de la Transition énergétique et du développement durable, du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de l’Organisation des Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU-Afrique), cet événement vise à promouvoir des solutions durables au service des villes africaines.
Ce Forum, qui réunit des experts et des représentants de gouvernements locaux, d’institutions nationales, africaines et internationales, ambitionne aussi d’accompagner les efforts du continent africain en matière de développement urbain durable et à faible empreinte carbone, de renforcer la coopération entre les différents acteurs à l’échelle locale, nationale et internationale, et de favoriser l’échange d’expériences et de bonnes pratiques, ainsi que de promouvoir l’investissement dans les infrastructures vertes, les énergies renouvelables et la mobilité durable.
Cette rencontre se veut également une plateforme de réflexion autour de thématiques d’actualité, telles que la gouvernance multi-niveaux, la transition énergétique, l’économie circulaire, la mobilité durable et les mécanismes de financement, en vue de soutenir les stratégies ouvrant la voie à la neutralité carbone des villes africaines.
Cet événement de deux jours sera ponctué par des débats autour de plusieurs thématiques liées à l’économie verte, telles que la neutralité carbone, les politiques et la gouvernance, le verdissement des villes africaines, les solutions d’énergie renouvelable, le transport durable, la gestion des déchets et l’économie circulaire, la gestion intelligente de l’eau et l’industrialisation verte.