Le Maroc, leader des négociations climatiques mondiales, selon la Présidence brésilienne de la COP30

Le Maroc reste un « acteur très actif » et un « leader » des négociations climatiques mondiales, a affirmé le 24 octobre Ana Toni, directrice générale de la COP30, à moins de deux semaines de l’ouverture de la conférence sur le climat que le Brésil accueillera à Belém.
« Le Maroc est un partenaire avec lequel nous collaborons intensément, non seulement parce qu’il a accueilli la COP22, mais surtout parce qu’il figure parmi les pays les plus mobilisés sur les questions climatiques », a souligné Mme Toni lors d’une rencontre avec la presse étrangère organisée par l’Association de la presse internationale (AIE), sous le thème « Alerte climatique, focus sur les forêts : créer des ponts avec le monde jusqu’à la COP30 ».

En réponse à une question de MAP-Brasilia sur la manière dont le Maroc pourrait renforcer la résilience climatique et l’adaptation en Afrique dans le cadre d’une approche multilatérale à la veille de la COP30, Ana Toni a salué l’engagement du Royaume au sein du continent, notamment sur les questions d’énergie, de conservation des forêts et de préservation de l’environnement.

Elle a cité deux initiatives dans lesquelles le Brésil collabore avec le Maroc et le continent africain : la « cuisson propre » visant à remplacer les combustibles traditionnels par des méthodes de cuisson plus efficaces et moins polluantes, et la Mission 300, projet ambitieux visant à étendre l’accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030.

La directrice générale de la COP30 a également souligné les actions marocaines dans les domaines des forêts et de l’eau, précisant que ces enjeux rejoignent ceux du Brésil, où leur importance est comparable. « Nous travaillons très étroitement ensemble ».

Soulignant que Belém ambitionne d’être « la COP de la mise en œuvre », Ana Toni a précisé que le sommet donnerait une visibilité accrue aux solutions déjà disponibles, du reboisement à l’hydrogène vert, pour accélérer leur déploiement. L’inclusion des peuples autochtones et de la jeunesse figurera parmi les priorités.

La lutte contre le greenwashing et le lobbying abusif sera également renforcée : seules les entreprises et organisations respectant des obligations de transparence sur la plateforme NAZCA de l’ONU figureront sur l’Agenda de l’action.

Ana Toni a enfin évoqué la création d’une Coalition ouverte sur les marchés du carbone, pilotée par le Brésil, destinée à aligner les systèmes internationaux et renforcer leur crédibilité.
Sur le plan logistique, 163 délégations ont déjà demandé leurs accréditations et 132 ont obtenu leurs accommodations complètes. Les pays les plus vulnérables bénéficieront du soutien d’organisations philanthropiques pour faciliter leur hébergement.

Concernant le financement climatique, Ana Toni a rappelé que la COP30 n’avait pas pour objectif de fixer de nouveaux montants, le cap des 300 milliards de dollars par an pour les pays en développement ayant été acté lors de la COP29. La conférence se concentrera sur la mise en œuvre des solutions et sur la mobilisation des acteurs économiques et financiers pour atteindre les objectifs, notamment celui des 1.300 milliards de dollars de financements.
Enfin, sur la dimension énergétique et géopolitique, la directrice générale de la COP30 a jugé que la récente autorisation d’exploration pétrolière au large de l’Amazonie par Petrobras, ne remettait pas en cause la crédibilité du Brésil comme hôte, soulignant la maturité du débat énergétique brésilien et la nécessité d’établir collectivement la future matrice énergétique du pays, tout en poursuivant les efforts de protection des forêts et de lutte contre le déboisement.