ANUE-7 : présentation du rapport « GEO-7 », un document alertant sur les coûts économiques colossaux de l’inaction environnementale

La dégradation accélérée de l’environnement provoque déjà des millions de morts prématurées et des pertes économiques se chiffrant en milliers de milliards de dollars chaque année, a averti, le 2 décembre, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans son rapport mondial GEO-7, présenté devant l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE-7) à Nairobi.

Fruit du travail de 287 scientifiques issus de 82 pays, la septième édition du « Rapport sur l’avenir de l’environnement mondial, un avenir que nous choisissons », baptisée GEO-7, estime qu’un investissement massif dans la stabilité climatique, la santé des écosystèmes et la réduction de la pollution pourrait générer chaque année jusqu’à 20.000 milliards de dollars de bénéfices macroéconomiques d’ici 2070, tout en évitant des millions de décès prématurés.
Le rapport oppose deux trajectoires : poursuivre le statu quo, qui alimente le dérèglement climatique, la perte de biodiversité et la pollution, ou engager des transformations profondes des systèmes économiques, énergétiques et alimentaires. La deuxième trajectoire de transformation prévoit des bénéfices macroéconomiques mondiaux à partir 2050, soutient le rapport.

Intervenant à l’occasion de la présentation de ce rapport, la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, a exhorté les États à s’appuyer sur les progrès, à investir dans la santé planétaire et à orienter leurs économies vers un avenir prospère et durable.

Les auteurs du rapport préconisent des changements structurants dans cinq secteurs clés : économie et finance, matériaux et déchets, énergie, systèmes alimentaires et protection de l’environnement, appelant notamment à dépasser le PIB comme unique indicateur de réussite et à réorienter les subventions nuisibles à la nature.

Le rapport estime que neuf millions de décès liés à la pollution pourraient être évités d’ici 2050, tandis que près de 200 millions de personnes pourraient sortir de la sous-alimentation et plus de 100 millions de l’extrême pauvreté grâce à ces transformations.

À l’inverse, la poursuite des trajectoires actuelles ferait dépasser 1,5 °C de réchauffement dès le début des années 2030 et pourrait réduire le PIB mondial de 20 % d’ici la fin du siècle. La dégradation des terres, la baisse de la disponibilité alimentaire et l’accumulation de déchets plastiques continueront d’exacerber les crises sociales et sanitaires.

Le PNUE en appelle, ainsi, à une mobilisation conjointe des gouvernements, entreprises, chercheurs, peuples autochtones et société civile pour engager des politiques intégrées capables d’assurer un avenir viable sur une planète en péril.

Le thème retenu pour la septième Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement « Faire progresser des solutions durables pour une planète résiliente » traduit la volonté des États membres d’intensifier l’action environnementale mondiale et interpelle l’impératif d’accélérer la mise en œuvre de solutions efficaces pour une planète plus sûre, inclusive et équitable.