Des experts examinent à Casablanca les défis du financement climatique et de la transition verte
Des experts nationaux et internationaux ont débattu, le 7 octobre à Casablanca, des enjeux du financement climatique et des leviers d’une transition énergétique juste et durable, dans un contexte mondial marqué par l’urgence écologique et la nécessité d’une mobilisation collective.
Initiée par l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit – GIZ), en partenariat avec le ministère de l’Économie et des Finances, sous le thème “Le climat et la transition juste –La Contribution déterminée au niveau national (CDN) et l’alignement budgétaire”, cette rencontre a mis en lumière les avancées du Maroc en matière de transition énergétique, avec 45% de capacité en énergies renouvelables grâce aux investissements réalisés.
Intervenant à cette occasion, Khalid Benomar, conseiller principal au ministère de l’Économie et des Finances, a fait savoir que le Royaume a développé une stratégie de développement durable consolidée à plusieurs niveaux.
Il s’agit de la politique de l’eau avec les grands barrages, des énergies renouvelables, et d’une stratégie climatique structurée.
Soulignant que l’objectif de cette initiative est de clarifier les questions techniques et de contextualiser les informations sur la fiscalité verte et les mécanismes d’ajustement carbone, M. Benomar a indiqué que la fiscalité verte “n’est pas une nouvelle fiscalité, mais plutôt des réajustements des outils existants pour faire face à l’enjeu climatique”.
Pour sa part, Gaëtan Ducroux, chargé des politiques Climat, Énergie et Environnement à la Délégation de l’Union européenne au Maroc, a fait remarquer que le partenariat vert Maroc-UE, établi en octobre 2022, témoigne de l’ambition commune et des intérêts partagés entre les deux parties.
“Le Maroc a été le premier pays tiers à établir un partenariat vert avec l’Union européenne, ce qui est un signe fort de notre coopération”, a-t-il affirmé, évoquant l’expérience européenne en matière de tarification carbone qui a permis de réduire de moitié les émissions des secteurs couverts depuis 2005 et de générer des revenus pour l’innovation et les investissements dans la décarbonation.
Ducroux a insisté sur l’importance du partage d’expériences entre le Maroc et l’Europe sur les défis communs liés à la transition énergétique, à la gestion de l’eau et à la dimension de transition juste.
De son côté, Mohamed Alaoui, directeur général d’Africa Climate Solutions, a mis en lumière le rôle pionnier du Maroc dans l’action climatique mondiale, rappelant que la COP22 de Marrakech était la “COP de l’action” où les modalités concrètes de mise en œuvre de l’Accord de Paris ont été définies.
Le Maroc a joué un rôle très actif depuis le début, soumettant sa première CDN en 2016, révisée en 2021, a-t-il noté, expliquant que la contribution déterminée au niveau national est à la fois un plan d’action et une carte du financement face au changement climatique.
Alaoui a détaillé les mécanismes de financement disponibles, notamment les subventions internationales, ainsi que les marchés carbone volontaires et réglementés qui permettent de financer les actions climatiques à travers la vente de crédits carbone.
Cette rencontre avait pour objectif de créer un réseau de ressources entre experts et journalistes pour améliorer la compréhension et le traitement des enjeux climatiques et économiques, dans le cadre de l’engagement du Maroc en faveur d’un développement durable et d’une transition juste.