Si la décarbonisation peut paraître comme une nouvelle contrainte pour les entreprises marocaines pour accéder aux marchés européens, elle peut aussi être envisagée comme une opportunité dans la mesure où elle réduira le coût de l’énergie, améliorera la qualité de vie et créera des emplois durables.
Ce processus complexe qui désigne l’ensemble des mesures et techniques visant à limiter l’empreinte carbone, n’est pas sans coût. Pour aboutir, la décarbonisation requiert la mise en place d’un système d’innovation et des investissements adéquats. Il s’agit ainsi d’investir davantage dans le développement des technologies propres et d’encourager la finance verte.
Pour se conformer aux nouvelles règles de l’Union européenne (UE) en matière de décarbonisation, les entreprises marocaines, notamment exportatrices, sont appelées à modifier leurs processus de production et de consommation d’énergie. En contrepartie, elles vont bénéficier d’un allègement sensible du fardeau du coût de l’énergie, en abandonnant les combustibles fossiles au profit d’énergies moins polluantes et renouvelables.
Sur ce sujet, l’économiste Radouane Raouf souligne que la décarbonisation qui est une opportunité en soit, dans la mesure où elle améliorera la qualité de vie et créera des opportunités d’emplois de qualité et de nouveaux marchés, “peut générer aussi des perdants si la formation, l’accompagnement, la reconversion et la question des territoires ne sont pas bien pensés”.
L’économie du futur, doit être une économie raisonnable, respectueuse de l’environnement, dit-il, notant dans ce sens que les économies qui saisiront l’opportunité en réorientant leurs politiques économiques vers la transition énergétique, la bio-agriculture et en repensant la mobilité seront les plus performantes à l’échelle locale et internationale.
Toutefois, poursuit l’universitaire, la transformation verte “ne doit pas être envisagée seulement comme une croissance verte par substitution énergie fossile/renouvelable. Il s’agit de repenser notre manière de produire, de distribuer et de consommer”.
Le vrai défi, selon lui, est d’ordre technologique, réglementaire et de régulation. Il faut trouver les moyens incitatifs (subventions, fiscalité, R&D, infrastructures, etc) pour emmener les entreprises vers cet objectif.
Il faut que la finance joue son rôle, au service de l’économie et de l’économie “verte”, ajoute M. Raouf, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat.
De son côté, Hassan Sentissi El Idrissi, Président de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), estime aussi que la décarbonisation est un avantage et un axe de différenciation par rapport à d’autres offres concurrentielles existantes, eu égard aux investissements opérés par le Maroc dans le domaine des énergies renouvelables, la position géostratégique du pays et les accords conclus avec des partenaires mondiaux.
Ce processus permettra, selon lui, de réduire sensiblement la facture énergétique qui pénalise le processus de production au niveau des petites et moyennes entreprises (PME) et de renforcer ainsi leur compétitivité sur les marchés internationaux.
En revanche, l’obstacle majeur qui s’oppose particulièrement pour les PME est le financement, ajoutant que l’ASMEX a pris ce facteur en compte en s’associant à des partenaires apportant et les solutions technologiques et les financements nécessaires.
“Nous sommes en cours d’exploration d’autres solutions économiques proposées par des opérateurs bancaires internationaux afin que les entreprises marocaines puissent accéder à l’utilisation des énergies propres”, fait-il savoir.
Le Maroc sur la bonne voie…
Le Royaume s’est engagé, depuis plusieurs années, à travers son ambitieuse stratégie énergétique, sur la voie d’une transition énergétique basée sur les énergies renouvelables qui vise la décarbonisation de son industrie et ce, à travers une panoplie de mesures comme la mise en place de centrales solaires et éoliennes et d’un écosystème de recherche et d’innovation.
L’objectif étant de produire de l’énergie nationale à partir de sources renouvelables à hauteur de 42% en 2020 et à 52% à l’horizon 2030.
Dans ce sens, M. Sentissi souligne que le Maroc dispose d’une industrie en mesure actuellement d’utiliser une énergie renouvelable et compétitive, notant que le plan de relance de “l’industrie marocaine devrait placer la décarbonation du tissu productif en priorité” à la lumière de ce qui se passe dans d’autres contrées à l’instar de l’Europe.
Le Maroc est cité en référence en matière de développement des énergies renouvelables que ce soit l’éolien ou le solaire, s’est-il félicité, relevant que les engagements dans la production des énergies renouvelables font du Royaume une plateforme crédible pour accueillir des investissements industriels dans de bonnes conditions de productivité, de compétitivité tout en intégrant les préoccupations environnementales.
M. Raouf estime pour sa part que la question fondamentale à laquelle font face les chercheurs aujourd’hui est celle de savoir comment réduire la consommation des énergies fossiles sans compromettre la croissance.
“A mon avis, il faut développer une stratégie de mix-énergétique pour être de moins en moins dépendant des énergies fossiles et surtout du pétrole”, relève-t-il, soulignant à cet égard que “le Maroc est sur la bonne voie”.
Le Royaume a été classé récemment à la 4ème position en termes de performance climatique au niveau mondial, grâce à son fort engagement dans le cadre de l’Accord de Paris, sa participation active dans les alliances climatiques mondiales ainsi que les initiatives régionales ambitieuses lancées sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, ce qui lui confère un rôle de leadership en matière d’énergie et de durabilité sur le continent africain.
Fortes de cet atout majeur, les entreprises marocaines et de par leur proximité géographique, peuvent tirer leur épingle du jeu et mettre à profit la réorganisation des chaînes de valeur et de logistique mondiales et positionner le Maroc comme une base industrielle décarbonée et circulaire.
Le Conseil de l’Autorité Nationale de Régulation de l’Electricité (ANRE) a tenu sa 2ème session, sous la Présidence de M. Abdellatif BARDACH, Président de l’ANRE, le 28 décembre 2020 par visioconférence en présence de l’ensemble de ses membres et ce, pour la nomination de trois directeurs de l’Autorité, la désignation du commissaire aux comptes et  la discussion de l’état d’avancement des travaux liés à la feuille de route stratégique 2021-2025 de l’ANRE.
Le Président du Conseil a ouvert la séance en rappelant les décisions prises lors de la première réunion, accordant une importance particulière à l’approche « genre » dans le processus de recrutement des directeurs et des équipes opérationnelles de l’Autorité.
Le Président a présenté au  Conseil des candidates et candidats, présélectionnés (parmi les 90 prétendants venant des différentes régions du Royaume) par des comités indépendants, respectant à la fois les exigences en matière de compétences, de moralité et en tenant compte de l’approche « genre » en conformité avec les grandes orientations de notre Pays en la matière.
A l’issue des débats, le Conseil a approuvé la procédure mise en œuvre pour l’opération de recrutement et a procédé à la nomination des trois directeurs parmi les listes proposées dont deux femmes en charge de la Direction de la Tarification et des Investissements et de la Direction des Affaires Juridiques. De même et pour le recrutement des équipes opérationnelles, l’orientation du Conseil a été respectée en termes de parité et la moitié des postes à pourvoir sont occupés par des femmes.
 Quant à l’état d’avancement des travaux liés à la feuille de route stratégique de l’ANRE durant la période 2021-2025,  le Conseil a traité quatre grands axes à savoir :

 

  • L’opérationnalisation de l’ANRE à travers le recrutement des équipes et la mise en place d’un système d’information performant ;
  • La contribution au développement d’un marché d’électricité efficient en veillant à la définition des règles d’accès transparentes et équitables, ainsi qu’à la mise en place d’une tarification valorisant à la fois les investissements et incitant à l’innovation ;
  • La veille en matière de sécurité d’approvisionnement en énergie électrique, notamment en validant les programmes d’investissements des gestionnaires des réseaux ;
  • La contribution à la sûreté et à la stabilité du système électrique national ;
  • La promotion de la visibilité de l’ANRE au niveau national et son rayonnement à l’échelle régionale et internationale.
A cette occasion, le Conseil s’est félicité de l’élection de M. BARDACH au poste de Vice-Président de l’Association des Régulateurs Méditerranéens de l’Energie (MEDREG) qui témoigne de la percée du Royaume dans le domaine de la transition énergétique stratégique et de sa crédibilité  auprès des organisations et des associations internationales, et ce conformément à la Haute Vision Royale de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le Président du Conseil a fait le point sur l’évolution du code gazier que les pouvoirs publics envisagent confier la mission de régulation à l’ANRE. A cet effet, le Président a expliqué que cette évolution était naturelle et que l’ANRE serait au rendez-vous si la décision gouvernementale venait à être prise.  Les membres du Conseil se sont réjouis de cette évolution qu’ils ont jugée naturelle et ont confié au Président le soin de mettre en œuvre toute action nécessaire pour préparer l’élargissement des champs de régulation dévolus à l’ANRE.
L’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) et la Banque Islamique de Développement (BID) ont annoncé, le 22 décembre, le lancement effectif de leur initiative commune de développement de projets d’énergies renouvelables (EnR) stratégiques en Afrique. Lancée lors d’un événement virtuel par le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah, le président directeur général de MASEN, Mustapha Bakkoury, représenté par le directeur de la coopération et du développement international de l’Agence, Ali Zerouali, ainsi que par le Vice-Président de la BID, Mansur Muhtar, cette initiative vise à catalyser le développement de projets d’EnR dans les pays membres de la Banque en Afrique, indique-t-on dans un communiqué conjoint. A cette occasion, plusieurs projets ont été présentés, en l’occurrence, les centrales solaires de Dosso, Maradi et Diffa au Niger pour une capacité totale de 30 MW et un projet de 3 centrales solaires avec stockage à Djibouti, à PK20, entre Mouloud et Dikhil, et entre Goubet et le Petit Bara pour des capacités entre 10 et 30 MW.
Il s’agit également de la centrale solaire Franceville pour une capacité de 150 MW et le projet hydroélectrique FE II de 36 MW au Gabon, ainsi que d’une centrale solaire thermique de 50 MW au Sénégal, fait savoir la même source, ajoutant que d’autres projets seront également proposés dans les prochains mois par le reste des pays membres de la BID, candidats à l’initiative.
“L’Afrique a besoin d’accroître l’accessibilité à une électricité durable, de qualité et à moindre coût. Ainsi, Plusieurs pays africains, devront, dès aujourd’hui, ajuster leur système énergétique, en développant les énergies renouvelables”, a relevé M. Rabbah. De son côté, M. Muhtar a souligné que “le développement des énergies renouvelables à l’échelle de l’Afrique requiert la mobilisation des ressources nécessaires et la mise en place des mécanismes appropriés, intégrant les avantages de la coopération Sud-Sud”. Ce développement requiert en parallèle un engagement fort de la part de l’ensemble des acteurs opérant dans ce domaine.
Pour sa part, M. Bakkoury a précisé que “la BID et MASEN ont conçu une initiative en rupture avec les paradigmes existants”. En effet, cette initiative est adaptée aux spécificités des pays candidats, a-t-il fait valoir, notant que dans le cadre d’une coopération Sud-Sud, elle œuvre à renforcer à la fois les capacités de production d’électricité d’origine renouvelable et à renforcer le développement d’un savoir-faire local capable de porter de manière autonome les projets futurs.
Les ministres des pays d’Afrique subsaharienne, membres de la BID, ont unanimement salué la pertinence de l’initiative et ont clairement manifesté leur intérêt de proposer des projets candidats à celle-ci. Ensemble, la BID, MASEN et les pays partenaires poursuivront les efforts pour compléter le pipeline de projets et initier le processus de sélection des projets qui seront supportés par l’initiative.
Ladite initiative, qui intervient dans le sillage du mémorandum d’entente signé entre MASEN et la BID en Avril 2019 à Marrakech, prévoit que les deux parties soutiennent la préfaisabilité des projets retenus, qui, en cas de résultats probants, permettront de développer les projets avec la mobilisation de l’expertise technique de MASEN.
Ont pris part à cet événement virtuel de nombreux ministres africains en charge de l’énergie à savoir, Ismaël Bachir Ouedraogo (Burkina Faso), Abdourahmane Cissé (Côte d’Ivoire), Yonis Ali Guedi (Djibouti), Séverin Mayounou (Gabon), Amadou Aissata Issa Maiga (Niger), ainsi que les représentants de Sophie Gladima (Sénégal) et de Mawunyo Mila Ami Aziable (Togo).
La première borne de recharge intelligente pour véhicules électriques, 100% marocaine, baptisée “iSmart”, a été présentée, le 21 décembre à Rabat, en présence notamment du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.
Développée à la demande d’industriels du secteur automobile par le Green Energy Park, plateforme de recherche mise en place conjointement par l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN) et l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), et soutenue par le ministère de l’industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique et le ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, “iSmart” représente une nouvelle génération de bornes de recharge intelligentes pour voitures électriques à usage professionnel et domestique.
S’exprimant en marge de cette cérémonie, M. Elalamy a indiqué que l’électrique est en train de prendre le pas dans le secteur automobile de façon importante, relevant que cette borne intelligente est un produit hautement technologique qui répond aux besoins des Marocains, qui détiennent des voitures électriques, et qui ont constamment besoin de recharge.
Le Maroc s’est investi dans le secteur automobile de façon sérieuse depuis des années, a-t-il dit, affirmant que “ce secteur est en train de se transformer totalement, graduellement, lentement mais sûrement vers de l’énergie renouvelable, avec l’électrique en priorité”.
Les ingénieurs marocains sont arrivés, comme souvent, à réaliser des innovations de grande qualité, s’est-il félicité, relevant que le ministère les accompagne pour pouvoir industrialiser et transformer ce process, qui est de plusieurs étapes.
Il s’agit de passer du prototype à de l’industrialisation, accompagner avec des subventions, quand c’est nécessaire, pour avoir les sous-traitants et que l’ensemble de l’écosystème soit complet et puisse avoir un taux d’intégration plus important, a expliqué M. Elalamy dans une déclaration à la presse.
Il s’agit également de la commercialisation au Maroc, via l’accompagnement pour avoir des places (installation dans des stations d’essence..) et des accords avec tous les distributeurs possibles ainsi que l’ouverture sur les marchés internationaux avec des produits marocains de haute valeur ajoutée
De son côté, Badr Ikken, directeur général de l’IRESEN, a relevé, dans une déclaration à la presse, qu’il s’agit de la première borne de recharge de véhicules électriques développée, conçue et designée et fabriquée au Maroc, précisant que celle-ci sera industrialisée à partir de 2022 et avec une production de 5000 bornes par an.
C’est un excellent exemple de transfert technologique, a-t-il-dit, relevant que la borne offre plusieurs avantages notamment la recharge rapide, la connectivité 4G, une plateforme de contrôle et de suivi et un projecteur intégré permettant la projection d’information et de publicité.
Avec des puissances allant de 7,5 kW/22 kW/ à 50 kW, M. Ikken a soulevé que la borne recharge rapidement une petite voiture en 30 minutes. “Sa conception est modulaire et peut être intégrée au niveau mural, fixée sur pieds ou intégrée aux candélabres”, a-t-il fait savoir, notant que cette initiative accompagne la décarbonisation du secteur de la mobilité et la valorisation industrielle permettant ainsi l’émergence d’une filière.
Dans le cadre de l’écosystème vert, dans son volet mobilité durable, une ligne de production de cette nouvelle génération de bornes intelligentes sera installée à Benguerir en 2022, avec l’appui du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique pour l’industrialisation de ce projet.
Pour l’industrialisation de cette borne, des partenariats de sous-traitance seront développés avec des industriels opérant notamment dans l’injection plastique, l’usinage / pliage tôle fine, la découpe laser et la fabrication de cartes électroniques. Une borne rapide d’une capacité variant entre 20 kw et 60 kw est également en cours de développement pour une commercialisation prochaine.
Le ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement à travers l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN) lance l’appel à projets multilatéral « MICall20 » pour soutenir les projets innovants en lien avec la digitalisation dans le domaine de la transition énergétique.
Cet appel à projets d’envergure internationale regroupant plus de vingt pays s’inscrit dans le cadre de la plateforme de programmes conjoints « Smart Energy Systems » en collaboration avec « Mission Innovation », indique un communiqué conjoint.
L’objectif de « MICall20 » est de soutenir les activités de recherche et d’innovation faisant collaborer plusieurs pays, pour libérer le potentiel de la transformation digitale en faveur des énergies durables. Le budget total disponible pour cet appel à projets dépasse les 250 millions de dirhams (y compris le cofinancement de la Commission Européenne). Plus spécifiquement, l’ambition de cette initiative est de faire progresser la transition énergétique dans tous les secteurs du système énergétique tout en garantissant la sécurité de l’approvisionnement.
Il s’agit également de construire de nouvelles opportunités de commerce et d’investissement à l’international permettant ainsi la création de nouveaux emplois et contribuant à une croissance durable, ainsi que d’assurer que la transition énergétique se fasse en cohérence avec la digitalisation dans les autres secteurs et dans le respect d’une société durable, précise la même source.
Toutes les informations sont disponibles en ligne sur la plateforme conjointe : www.eranet-smartenergysystems.eu, note la même source La Mission Innovation est une initiative mondiale, réunissant 24 pays en plus de l’Union Européenne, visant à accélérer l’innovation dans le domaine des énergies propres à travers le renforcement de l’investissement public, de l’implication du secteur privé et de la coopération internationale. Elle a été lancée lors de la COP21, le 30 novembre 2015, lors de la réunion des dirigeants mondiaux à Paris pour s’engager dans des efforts ambitieux de lutte contre le changement climatique. Le royaume du Maroc a intégré l’alliance Mission Innovation en 2019.
La production de l’énergie électrique au niveau national s’est repliée de 4,5% à fin octobre 2020, après une baisse de 7,4% à fin juin, et une consolidation de 19,5% un an plus tôt, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).
Cette évolution résulte du retrait de la production de l’ONEE de 14,8%, de celle privée de 1,8% et de celle des projets de la loi 13-09 de 3,7%, légèrement allégé par l’augmentation de l’apport des tiers nationaux de 58,4%, explique la DEPF dans sa note de conjoncture de décembre 2020.
S’agissant des importations de l’énergie électrique, elles ont augmenté de 38,6% à fin octobre 2020, au lieu de +76,6% à fin juin et -87% un an auparavant. Pour ce qui est de l’énergie nette appelée, elle s’est réduite de 2%, après -4% et +4,5% respectivement.
Du côté de la consommation de l’énergie électrique, elle a reculé de 2,8% au terme des dix premiers mois de 2020, après une baisse de 4,9% à fin juin, recouvrant un retrait des ventes de l’énergie de très haute, haute et moyenne tension de 4,9%, atténué par l’augmentation de celles de basse tension de 3,4%.

Le Complexe solaire Noor Ouarzazate, noor, technologie thermo-solaire (CSP), héliostat. Energie solaire-AN

Le Maroc fait figure de “modèle régional en Afrique” dans l’indice de performance climatique (CPI) 2021, rapporte mercredi le portail d’information européen “EU Political Report”.
“Le Maroc est classé plus haut que tous les États membres de l’UE à l’exception du Danemark et de la Suède – ce qui montre que le pays peut être un véritable leader régional à cet égard pour le continent africain”, souligne le portail.
Produit depuis 2005 par German Watch, Climate Action Network International et le New Climate Institute, le CPI évalue la transparence dans la politique climatique, compare les efforts de protection du climat et permet d’apprécier les progrès et les limites.
Dans le classement de cette année publié le 7 décembre, trois pays en développement figurent parmi les dix premiers, en l’occurrence le Maroc, le Chili et l’Inde.
“Que le Royaume du Maroc soit dans le premier classement mondial est le résultat d’une stratégie portée au plus haut niveau de l’État, avec des institutions dédiées, une réglementation adaptée et des objectifs chiffrés”, relève le portail, citant Saïd Mouline, Directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE).
“Ajoutez à cela une bonne gouvernance et un suivi périodique, et les résultats sont là”, a précisé M. Mouline, qui était responsable du pôle partenariat public-privé à la COP22.
L’indice de cette année brosse un tableau mitigé de l’action climatique dans l’UE, qui se trouve maintenant à un carrefour. Les pays scandinaves de l’UE, le Portugal et l’UE dans son ensemble se classent en tête de l’indice avec des indicateurs relativement bons. Cependant, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque sont à la traîne en matière de progrès climatique au sein du bloc.
“D’un autre côté, nous voyons de nombreux pays plus petits comme le Portugal, le Maroc, le Chili et d’autres en Europe qui fonctionnent beaucoup mieux”, a fait observer Stephan Singer, conseiller principal auprès de Climate Action Network.
Selon lui, “en tant que société civile, pour lutter efficacement contre la crise climatique, nous devons démanteler le modèle économique des entreprises de combustibles fossiles du monde entier”.
Dans l’ensemble, les émissions de gaz à effet de serre ont légèrement augmenté, mais diminuent en fait dans plus de la moitié des pays (32) étudiés. Dans les deux tiers des pays (38), plus de 10% de l’énergie primaire totale requise provient désormais de sources renouvelables et dans douze pays, les énergies renouvelables représentent plus de 20%.
Les efforts consentis par le Maroc dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le changement climatique ont été mis en exergue, par l’ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès des Agences de l’ONU à Rome, Youssef Balla, lors de la manifestation de haut niveau organisée par la FAO, pour célébrer le cinquième anniversaire dudit accord.
Intervenant lors de cette réunion en présence notamment du directeur général de la FAO, Qu Dongyu, le ministre italien de l’environnement, Sergio Costa, et Mme Laurence Tubiana, Ancienne «championne» de haut niveau pour le climat désignée par la présidence française de la COP21, M. Balla a exposé les lignes directrices de la démarche marocaine volontaire dans son effort d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique, qui constitue l’un des piliers majeurs de sa Stratégie Nationale de Développement Durable, et qui lui a valu le classement parmi les trois meilleurs pays derrière la Suède et le Danemark au niveau de l’Indice de Performance Climatique dans le monde.
Le Royaume s’est inscrit dans l’effort international visant l’opérationnalisation de l’Accord de Paris et l’accélération de l’Agenda de l’Action, tout en capitalisant sur la dynamique et la mobilisation des acteurs clés, ainsi que les acquis et les progrès réalisés ces dernières années à différents niveaux.
« Cinq ans après l’adoption de l’Accord de Paris, nous faisons face à une crise sanitaire mondiale, qui pourrait non seulement se transformer en crise alimentaire, mais qui nous rappelle aussi la complexité de notre situation, liant la paix, les systèmes alimentaires, la sécurité alimentaire ainsi que les changements climatiques», a-t-il déclaré.
L’ambassadeur a souligné que cet événement tombe à point nommé, « à un moment où nous entrons dans la décennie de l’action pour la réalisation de l’Agenda 2030, et que nous sommes témoins de la mise en place d’instruments internationaux pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris dont la réalisation constitue une composante essentielle vers la l’atteinte des ODD ».
Il a, dans ce sens, fait référence à l’action de Koronovia pour l’agriculture, le Partenariat de Marrakech pour l’action climatique mondiale, et l’initiative triple AAA, dont le but est « d’aider l’agriculture africaine à faire face aux effets néfastes des changements climatiques en mettant l’accent sur le sol, l’eau, les risques et le financement ».
M. Balla a rappelé, en outre, que la COP22, organisée à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, baptisée action COP, a offert l’opportunité aux pays africains pour faire preuve de leadership dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris, à travers les Contributions Déterminées au niveau National (CDN).
Il a évoqué dans ce cadre la signature le 4 novembre 2019, de l’accord de coopération entre le Maroc en tant que président de la Fondation pour l’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques et la FAO, visant à développer des plans d’investissements agricoles résilients au changement climatique en Afrique et à renforcer les capacités des décideurs africains, au niveau central et local, en matière d’identification, de développement et de mise en œuvre de stratégies d’adaptation au changement climatique.
M. Balla a réitéré, à ce propos, l’engagement du Maroc dans la lutte contre toutes les causes de l’insécurité alimentaire, notamment celles liées aux effets du changement climatique, tout en rappelant que « nous sommes engagés dans une cause commune, ce qui nécessite des actions communes et coordonnées ».
Les dirigeants du continent ont réagi de manière proactive avec la création du Comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC) et le Groupe Africain de Négociateurs (AGN) sur le Climat qui a jusqu’ici considérablement influencé les négociations mondiales.
Les participants au séminaire virtuel de la Commission arabe des énergies renouvelables (AREC) ont appelé les gouvernements arabes à développer un cadre législatif et réglementaire à même d’encourager les investissements dans le domaine de l’hydrogène.
Lors d’un séminaire portant sur l’avenir de la technologie de l’hydrogène, organisé récemment par visioconférence et présidé par le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, Aziz Rabbah, l’AREC a incité les pays arabes à multiplier leurs efforts pour parvenir à l’intégration dans les systèmes énergétiques et à renforcer leur coopération pour créer une base solide leur permettant de suivre le rythme accéléré du développement de l’hydrogène et des piles à combustible à l’échelle mondiale.
Selon un communiqué du ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, la commission a également invité les Etats arabes à former un comité arabe permanent pour établir une feuille de route pour le développement de l’hydrogène dans le monde arabe, à diffuser la culture de l’hydrogène et des piles à combustible dans les pays arabes, à lancer le premier Forum arabe sur l’hydrogène et les piles à combustible en 2021, à introduire l’hydrogène dans les stratégies arabes des énergies renouvelables, à créer des centres de recherche avancés sur l’hydrogène et les piles à combustible, à fournir des infrastructures et développer des compétences dans l’hydrogène et les piles à combustible ou encore, à faire de 2021 l’année de l’hydrogène et des piles à combustible dans les pays arabes.
Intervenant à cette occasion, M. Rabbah a mis l’accent sur la nécessité d’exploiter l’énergie de l’hydrogène dans le monde arabe en tant que catalyseur majeur du développement durable et de l’économie verte, tout en veillant à fournir des infrastructures, à créer des centres de recherche et de développement et à qualifier les ressources humaines arabes dans le domaine de l’hydrogène en tant que carburant du futur.
Pour sa part, le secrétaire général de la Commission arabe des énergies renouvelables, Mohammed Al-Taani, a affirmé que le développement rapide de hydrogène et des piles à combustible marquera le début d’une nouvelle ère pour les énergies renouvelables, en passant des batteries aux piles à combustible pour stocker l’énergie de manière sûre et efficace, appelant à développer des infrastructures pour les voitures et les transports à base d’hydrogène dans les pays arabes.
Ce séminaire comprenait également plusieurs interventions d’experts arabes et internationaux dans le domaine de l’hydrogène, qui ont abordé en particulier les technologies modernes dans ce domaine et le rôle de la coopération internationale et de la recherche et développement dans le renforcement de la position de la filière de l’hydrogène dans la transition énergétique propre.
Le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah a mis en avant les actions entreprises pour la promotion de l’efficacité énergétique dans les secteurs clés de l’économie nationale, notamment en matière de sensibilisation. S’exprimant à l’ouverture d’un webinaire organisé, récemment, par le ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement et dédié à l’audit énergétique obligatoire et aux organismes d’audit énergétique, M. Rabbah a souligné que parallèlement à l’amélioration du cadre législatif et réglementaire relatif aux énergies renouvelables et au développement de la production propre au niveau du tissu économique, un certain nombre d’actions sont entreprises pour encadrer la dynamique que connaît actuellement l’efficacité énergétique au niveau national.
Le ministre a précisé que l’entrée en vigueur du décret n° 2-17-746 relatif à l’audit énergétique obligatoire et aux organismes d’audit énergétique en novembre 2019 a institué l’audit énergétique obligatoire et périodique, dans l’objectif de rationaliser l’utilisation d’énergie dans les entreprises et établissements grands consommateurs d’énergie dans les secteurs clés de l’économie nationale, notamment dans les entreprises industrielles, les sociétés et les établissements de production d’énergie, de transport et de distribution d’énergie, ainsi que le secteur tertiaire, dont le tourisme, la santé, l’éducation et l’enseignement.
Ce décret permettra le développement d’une base de données actualisée des différentes consommations énergétiques, l’évaluation des économies d’énergie ainsi que la création d’un marché actif et prometteur de l’efficacité énergétique, notamment celui des organismes d’audit énergétiques, a poursuivi M. Rabbah.
Et de noter que huit organismes sont déjà agréés par le ministère dans le cadre d’un processus transparent et équitable, ce qui permettrait de créer des emplois supplémentaires et de développer un marché des équipements performants des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Le ministre a, ensuite, relevé que d’autres textes réglementaires sont également dans un état très avancé d’adoption, notamment le projet de décret relatif aux entreprises de services énergétiques, le projet de décret relatif aux performances énergétiques minimales et à l’étiquetage énergétique des appareils et équipements fonctionnant à l’énergie, le projet de décret relatif à l’étude d’impact énergétique, ainsi que le projet de décret fixant les administrations, les établissements publics et les collectivité territoriales tenus de rationaliser la consommation de l’énergie de leurs services.
De son côté, le directeur résident de la GIZ au Maroc a félicité le Maroc pour les étapes franchies en matière de concrétisation des objectifs de la stratégie énergétique nationale, réitérant l’engagement de l’Allemagne à poursuivre son soutien à la transition énergétique marocaine.
Pour sa part, la directrice de la BERD au Maroc a souligné l’importance de la ligne marocaine de financement de l’énergie durable destinée pour accompagner les entreprises marocaines dans leurs projets et programmes d’efficacité énergétique, réitérant la poursuite de ce soutien de financement eu égard au succès de la première ligne MORSSEF et de l’attractivité du modèle énergétique marocain et des réformes mises en place.
Lors de cette rencontre, la BERD a présenté les mécanismes de financement lancés au Maroc, notamment MorSEFF lancée en 2015 et qui est la première ligne de financement de l’énergie durable destinée aux entreprises privées marocaines. Elle permet aux entreprises marocaines d’accéder à des prêts ou leasing pour l’acquisition d’équipements ou la réalisation de projets d’efficacité énergétique ou énergie renouvelable, avec une subvention d’investissement de 10% du montant du financement éligible et une assistance technique gratuite pour l’évaluation, la mise en œuvre et la vérification du projet.
Un montant de 150 millions d’euros a été mobilisé par Morseff et son programme subséquent Morseff+, lancé en 2018, qui ont permis de financer à fin 2019 plus de 270 projets, engendrant une réduction de 102.725 tCO2 par an et des économies d’énergies de l’ordre de 350.000 MWh/an.
En outre, la BERD, avec le soutien de l’UE, du Fonds vert pour le climat et de la Corée du Sud, ont mis en place, par la suite, le programme “Green Value Chain” en 2019. D’une valeur de 90 millions d’euros, ce programme est dédié aux PME opérant dans des chaînes de valeur, pour leur permettre de financer des technologies vertes, qui intègrent l’efficacité énergétique et la gestion des ressources.
Au titre de ce programme, les PME peuvent bénéficier d’un financement, d’un soutien technique pour développer un projet d’investissement à la fois vert et rentable, d’un prêt bancaire ou leasing par l’intermédiaire d’une des institutions financières partenaires pour financer l’investissement, ainsi qu’une subvention de 10% du montant du financement éligible après réalisation du projet.
Les impacts attendus de ces programmes portent, notamment, sur l’augmentation de la valeur ajoutée, l’amélioration des standards, le développement des produits plus compétitifs, ou encore un plus fort potentiel à l’export. Cette rencontre, organisée avec l’appui de la GIZ, s’inscrit dans le cadre des mesures d’accompagnement pour le développement d’un écosystème d’entreprises privées spécialisées dans le domaine des audits énergétique, qui constitue le premier maillon pour les projets et programmes d’efficacité énergétique.
Ce webinaire avait pour objectif de présenter et de débattre des différents aspects afférents à l’audit énergétique, notamment le cadre réglementaire, les expériences réussies, les mesures d’accompagnement et les moyens de vulgarisation.
Il a connu la participation d’environ 300 participants représentant les départements ministériels et établissements publics concernés, les régions du Royaume, les collectivités territoriales, ainsi que les opérateurs privés, les institutions financières nationales et internationales et les organismes d’audit énergétique agréés par le ministère.
Il a été marqué par un débat fructueux et a suscité l’intérêt des participants eu égard au rôle de ce cadre réglementaire pour optimiser la consommation énergétique et pour développer des entreprises nationales spécialisées dans le domaine de l’efficacité énergétique. Ainsi, il a été recommandé à ce que ce premier webinaire soit suivi par des rencontres ou ateliers, sectoriels ou régionaux.