La ministre marocaine de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a présenté, le 16 juillet devant la vingtième session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE-20) à Nairobi, la vision du Royaume du Maroc afin de relever les défis liés au financement climatique en Afrique.

Mme Benali a souligné que les défis auxquels est confronté le continent africain en matière de financement climatique ne peuvent être relevés sans des systèmes de financement et des cadres budgétaires qui prennent en compte le principe de la durabilité, notant que la vision du Royaume à cet égard repose sur trois axes stratégiques.

Le premier axe est relatif à l’institutionnalisation de la finance climat dans les stratégies de développement, a-t-elle ajouté, précisant que le Maroc avait lancé une stratégie nationale de financement climatique, une feuille de route ambitieuse destinée à mobiliser les ressources financières nécessaires à la transition vers une économie verte et résiliente.

S’inscrivant en droite ligne des stratégies nationales du développement durable et Bas Carbone, la stratégie nationale de financement climatique vise à renforcer la gouvernance, à améliorer l’efficacité des dépenses publiques et à promouvoir les financements privés dans des projets verts et durables, a-t-elle assurée. 

Le deuxième axe porte, selon la ministre, sur le renforcement de la gouvernance et de la gestion des risques, soulignant qu’une coordination entre les différentes institutions gouvernementales et départements en charge de l’environnement et des finances s’impose pour une meilleure planification climatique et budgétaire.

Mme Benali a, par la même occasion, appelé à promouvoir les modèles de financement non traditionnels, y compris les échanges dette-climat, les obligations vertes, et les marchés du carbone. Elle a souligné que le Maroc, avec son écosystème financier en évolution et son expérience en matière d’instruments financiers verts, peut être un pôle régional pour la finance durable, offrant une passerelle vers l’Europe et les marchés atlantiques. 

Quant au troisième axe, la ministre a appelé à une révision de l’architecture financière internationale, notant que les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, tenues en 2023 à Marrakech, ont marqué un tournant, en mettant l’accent sur la nécessité de repenser l’ordre financier mondial de manière à ce qu’il profite aux pays du Sud. 

La ministre a également réitéré la disposition du Maroc à œuvrer avec les pays du continent en faveur d’une Afrique résiliente, prospère et souveraine, capable de façonner son propre avenir climatique.

C’est dans cet esprit que le Royaume envisage de lancer une initiative pour la mise en place d’une Task Force africaine sur la finance verte et durable, a-t-elle annoncé. Et d’expliquer que cette Task Force servira de catalyseur pour un cadre africain de finance durable, cohérent, inclusif et opérationnel, et pour renforcer l’architecture africaine de finance durable en vue de contribuer à la réalisation des objectifs environnementaux et climatiques du continent.

La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali a appelé, le 17 juillet à Nairobi, à l’adoption d’un cadre ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) africain relatif aux minéraux critiques en vue d’assurer la transition énergétique.

Intervenant lors d’un panel sur les minéraux critiques et la transition énergétique en Afrique, dans le cadre de la vingtième session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE-20), la ministre a relevé que cette transition nécessite la mobilisation de plus de 42 minéraux et matériaux critiques.

“Nous devons extraire au cours des 30 prochaines années plus de minéraux et de matières que le monde n’en a extrait depuis l’aube de l’humanité”.

Mme Benali a aussi souligné que le Maroc propose un corridor OTC (« Origine, Transit, Certification ») avec un cadre ESG adapté à l’Afrique , conçu par les ministres africains des mines, afin de financer le défi de l’extraction et de la transformation des minéraux critiques dans le continent.

Elle a en outre relevé que le Royaume collabore avec des organisations telles que le Centre africain de développement minier (AMDC) afin d’harmoniser les politiques minières et de promouvoir la traçabilité et la gouvernance transparente dans les chaînes d’approvisionnement en minéraux essentiels.

La ministre a par ailleurs mis en avant l’initiative Atlantique, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et qui vise à transformer l’océan Atlantique en un espace de coopération Sud-Sud et à renforcer l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.

Le Maroc peut servir de catalyseur pour les partenariats régionaux et internationaux visant à développer des projets miniers durables à travers l’Afrique, de sorte que ces métaux et minéraux soient également traités en Afrique et transitent et transportés principalement par le corridor atlantique pour le bénéfice du continent.

Les travaux de la vingtième session de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE-20) ont débuté mercredi au siège du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) à Nairobi avec la participation d’une délégation marocaine conduite par Mme Benali.

La participation du Royaume à cette conférence, qui se tient sous le thème «Quatre décennies d’action environnementale en Afrique : réflexion sur le passé et imagination de l’avenir », témoigne de sa ferme volonté de contribuer activement à la définition et à la mise en œuvre de politiques environnementales africaines ambitieuses, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur d’un avenir durable pour l’Afrique et pour les générations futures.





La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a exposé, le 23 juillet au siège de la Fondation diplomatique à Rabat, les grands axes des stratégies et initiatives nationales en matière de développement durable.

S’exprimant lors du 147e carrefour diplomatique, dans le cadre de la célébration du 26e anniversaire de l’accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône de Ses glorieux ancêtres, la ministre a affirmé que la stratégie nationale de développement durable (SNDD), lancée par le Souverain en 2017, s’est déclinée à travers un bon nombre d’initiatives, de plans et de stratégies, qui accorde une importance capitale au développement humain et socio-économique au niveau territorial.

Le ministère a été chargé d’élaborer une nouvelle version de la SNDD, après celle de 2021, en vue de l’aligner avec les orientations du Nouveau Modèle de Développement, le programme gouvernemental et l’agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, a-t-elle expliqué, ajoutant que cette nouvelle version est “très inclusive” et s’appuie sur des consultations intégrant les 12 régions du Royaume, la diaspora marocaine et les résidents au Maroc.

“Lors de l’élaboration de cette nouvelle version, nous avons également fait en sorte de mettre en place des indicateurs SMART et d’avoir une approche Agile tenant compte du contexte national et international”, a-t-elle poursuivi, notant que la SNDD 2035 comprend six domaines de transformation, avec une attention particulière portée à l’énergie et à la sécurité hydrique et alimentaire.

En outre Mme Benali a passé en revue les leviers de changement résultant des consultations menées, parmi lesquels elle a cité la législation, la régulation, le capital humain et l’innovation digital, ainsi que la recherche et développement, assurant que l’ensemble des acteurs et parties prenantes ont recommandé de mettre en place des outils fiscaux, économiques et financiers à même d’encourager davantage le développement durable du Royaume.

Pour sa part, le président de la Fondation diplomatique, Abdelati Habek, a assuré que la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a fait du développement durable et de la transition énergétique un choix stratégique pour consolider la souveraineté énergétique du Royaume.

Et de rappeler que le Maroc a adopté en 2009, la stratégie énergétique nationale, axée sur le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la promotion de l’intégration régionale, relevant que cette stratégie, déclinée en programmes aux objectifs bien définis, a permis au Royaume d’accéder au cercle très restreint des pays producteur d’énergies renouvelables.

Engagé dans l’élaboration d’un modèle prometteur de coopération Sud-Sud, le Maroc, selon M. Habek, a consolidé cette voie en lançant une série d’initiatives visant l’accès aux énergies renouvelables et la promotion de l’efficacité énergétique, citant dans ce sens la création des trois commissions africaines sur le climat et l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (Triple A).

Par ailleurs, il a souligné que le projet de Gazoduc Africain Atlantique constitue un modèle d’intégration énergétique en Afrique qui contribuera au développement du continent, à travers l’intégration des économies de la région et le soutien des projets régionaux et internationaux de transition énergétique, tout en ouvrant la voie au transfert d’hydrogène vert entre l’Afrique et l’Europe.

Cette rencontre, marquée par la présence d’ambassadeurs accrédités à Rabat et de représentants d’organisations internationales, a été une occasion idoine pour mettre en lumière les perspectives et les efforts du Maroc en termes de développement durable et de transition énergétique, ainsi que l’importance du multilatéralisme et de la coopération internationale en la matière.