Energies renouvelables au Maroc : des chantiers clés pour la réalisation du développement durable
Le Maroc, jouissant d’un soleil illuminant et d’une vitesse de vents des plus considérables, s’est fixé une politique ambitieuse en matière d’énergies propres visant à réduire sa dépendance énergétique et à accompagner le processus d’édification d’une économie dite verte, tout en tenant compte des aspects du développement durable et de la protection de l’environnement.
Face à une raréfaction des gisements fossiles et une nécessité de lutter contre le changement climatique, le Royaume a, à cet égard, érigé en priorité nationale, l’adoption d’une stratégie énergétique basée notamment sur les énergies renouvelables, en se fixant d’atteindre 42 pc de la puissance installée à base d’énergie renouvelable en 2020 (Hydraulique : 2000 MW, Solaire : 2000 MW et Eolien : 2000 MW), et en lançant des mégaprojets dans les domaines liés notamment aux énergies solaire et éolienne.
Ainsi, SM le Roi Mohammed VI a présidé mardi 13 octobre au Palais Royal de Tanger, une séance de travail consacrée au secteur énergétique, au cours de laquelle le Souverain s’est informé de l’état d’avancement des programmes de développement des énergies renouvelables, notamment les énergies solaire et éolienne.
En effet, le projet marocain de l’énergie solaire s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique tracée conformément aux Hautes directives du Souverain. Ce projet vise la mise en place en 2020 d’une capacité de 2.000 mégawatts, ce qui représente une capacité de production de 38 % de la puissance installée à fin 2008 et 14 % de la puissance électrique à l’horizon 2020.
Cinq sites ont été identifiés pour la réalisation du projet, à savoir les sites d’Ouarzazate, Aïn Béni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. Ce projet s’assigne pour objectifs de promouvoir les énergies renouvelables auprès du grand public et auprès des entreprises, réduire la facture d’électricité de la clientèle, contribuer à la préservation de l’environnement et de réduire la production d’électricité à partir des énergies d’origine fossile.
En effet, les projets énergétiques indépendants NOOR II et NOOR III représentent la 2e phase du complexe solaire NOOR de Ouarzazate, impulsé par l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen) dans le cadre du Plan solaire marocain NOOR et dont le but est de produire un minimum de 2 gigawatts d’énergie solaire, ce qui équivaut à environ 14 pc de la capacité de production installée du Maroc en 2020.
Le bouclage financier des projets énergétiques indépendants NOOR II et NOOR III a été achevé en mai dernier.
Le projet NOOR II est une centrale solaire basée sur la technologie de l’énergie solaire concentrée (ESC), d’une capacité de 200MW et utilisant des miroirs paraboliques avec un système de stockage thermique de 7.2 heures à sels fondus, alors que le projet NOOR III est une centrale solaire de 150MW basée sur la technologie de l’énergie solaire concentrée (ESC), utilisant la technologie des centrales à tour avec une capacité de stockage à sels fondus de 8 heures.
En ce qui concerne l’objectif éolien, et en complément de la capacité éolienne réalisée et en cours de développement et qui s’élève à 1000 MW, le Maroc a décidé de lancer le programme intégré de l’énergie éolienne d’une même capacité de 1000 MW, devant être réalisé en deux phases, à savoir le projet éolien 150 MW de Taza, et le projet éolien intégré 850 MW.
En avril dernier, l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) avait annoncé l’achèvement de l’évaluation de la première étape de l’appel d’offres relatif au développement, à la conception, au financement, à la construction et à l’exploitation et maintenance du projet éolien intégré de 850 MW.
Ce projet porte sur cinq parcs éoliens “Midelt” 150 MW, “Tiskrad-Tarfaya” 300 MW, “Tanger II-100 MW”, “Jbel Lahdid-Essaouira” 200 MW et “Boujdour” 100 MW à mettre en service, respectivement, entre 2017 et 2020.
Selon l’Office, ce projet structurant contribuera à la dynamique économique que connaît le Maroc et au développement social et régional, en termes notamment d’investissements directs et indirects, de création d’emplois et de recours aux prestations des PME-PMI nationales.
Ces grands projets aussi bien solaires qu’éoliens, dénotent d’une volonté aussi claire qu’ambitieuse du Royaume à aller de l’avant dans son processus de réalisation du développement durable. Une volonté déclinée notamment par l’annonce du Maroc, en prélude de la prochaine COP21 (30 novembre-11 décembre à Paris), à s’engager à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 de 32 % par rapport aux émissions projetées pour la même année.