Les entreprises marocaines et françaises discutent de la décarbonation

La décarbonation comme levier de croissance durable a été au centre des discussions lors d’une rencontre tenue, le 12 avril, entre la CGEM et le Club de chefs d’entreprises France-Maroc. Cette rencontre, à laquelle a pris part la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Mme Leila Benali, a été l’occasion pour dresser le bilan du processus de décarbonation engagé aussi bien par le Maroc que par la France, à l’aune des Objectifs de développement durable (ODD) et conformément aux orientations de la Stratégie nationale de développement durable et des recommandations du Nouveau modèle de développement.

Il a été aussi question de passer en revue les réformes et initiatives pionnières adoptées par le Maroc dans le cadre de sa stratégie pour le développement durable, notamment, le Plan Climat National, de sensibiliser les chefs d’entreprises à cette thématiques et de mettre en lumière les opportunités d’investissement vertes qui s’offrent à eux afin d’assurer une transition inclusive à l’horizon 2030.

« La décarbonation est un sujet prioritaire de la réforme du secteur énergétique, très actuel au regard de la flambée des prix des matières premières et de l’impact de cette inflation directe et indirecte sur l’économie nationale », a dit Mme Benali.

Et de poursuivre : « Nous nous joignons à la CGEM pour étudier les réformes engagées par le Maroc en matière de décarbonation, lesquelles sont appelées à être accélérées, avec l’implication effective du secteur privé, afin d’améliorer la transparence sur les coûts de transactions des services et sur les opportunités d’investissement ».

Intervenant par visioconférence, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Ryad Mezzour, a, quant à lui, mis en exergue les initiatives lancées par le Maroc pour la décarbonation industrielle. Il a noté que son Département se disposé à appuyer les initiatives et projets de décarbonation des PME industrielles via le programme d’accompagnement “Tatwir croissance verte“.

Après avoir appelé à faire valoir le modèle marocain en matière d’industrie décarbonée, le ministre a souligné l’importance de l’indépendance énergétique dont la réalisation est tributaire du développement de nouvelles filières et écosystèmes à l’instar des industries éoliennes, solaires et d’hydrogène vert.

“Nous sommes en capacité de faire de la destination Maroc une terre d’investissement incontournable“, a-t-il estimé, citant à titre d’avantage concurrentiel, la compétitivité du marché national, l’intégration en profondeur de la chaîne logistique, l’élargissement des réseaux de distribution, la multitude d’accords de libres échanges ratifiés par le Maroc ainsi que la qualité du capital humain de qualité.

De son côté, le président de la CGEM, M. Chakib Alj, a affirmé que les enjeux de la décarbonation offrent “une grande opportunité pour la croissance de nos entreprises et de notre économie en général”, ajoutant que cette “thématique est encore plus d’actualité aujourd’hui au regard de la hausse inédite des coûts des énergies fossiles”.
« En décarbonant, nous sommes gagnants à plus d’un titre », a-t-il soutenu, expliquant que l’économie bas carbone contribue à la lutte contre les changements climatiques, à la baisse des coûts des facteurs de production afin de renforcer la compétitivité du tissu industriel et plus généralement réduit la dépendance du Maroc en matière d’énergie.

A travers différentes initiatives lancées avec ses partenaires, la CGEM est résolue à accompagner les entreprises marocaines pour réussir cette transition qui permettra aussi au Maroc de se positionner dans les nouvelles chaînes de valeur mondiales, a fait valoir M. Alj.
Cette rencontre a été organisée par la CGEM en partenariat avec Mouvement des entreprises de France (MEDEF) International, le Club des chefs d’entreprises France-Maroc, Zenata écocité, le groupe Suez environnement et CIH Bank.