Solidarité hydrique territoriale, principal enjeu du Salon de l’eau de Khénifra

Le Salon régional de l’eau qui s’est tenu, les 13 et 14 mars à Khénifra sous le thème “l’eau, levier de solidarité territoriale”, a été l’occasion de braquer les projecteurs sur le patrimoine hydrique de la région de Béni Mellal-Khénifra.

Cette manifestation mettra en lumière la pression croissante sur les ressources en eau dans le bassin de l’Oum Er-rbia et les enjeux liés à la préservation de cette matière vitale avec un focus sur l’impératif de la solidarité hydrique inter et intra régionale.
La thématique choisie pour cette édition traduit la particularité du bassin de l’Oum Er-rbia qui satisfait non seulement les besoins en eau de la région Béni Mellal-Khénifra mais transfère également une partie de ses ressources à d’autres régions comme Casablanca et Marrakech.
Le Salon se veut ainsi une opportunité pour les différents acteurs du secteur de l’eau de coordonner et converger leurs actions pour promouvoir une gestion efficiente et durable des ressources hydriques basée sur la solidarité territoriale.

L’objectif visé à travers l’organisation de ce Salon est de renforcer la prise de conscience quant à l’importance d’une gestion efficace de l’eau pour assurer le développement durable, et de consolider les partenariats locaux et régionaux pour relever les défis qui se posent dans ce domaine crucial.

Il est également question de sensibiliser à la nécessité de recourir au transfert d’eau interbassins en cette conjoncture marquée par l’accentuation du phénomène de la pénurie d’eau.
Le Salon se fixe ainsi trois objectifs principaux. D’abord la mobilisation de toutes les parties prenantes à l’échelle régionale et locale afin de promouvoir la solidarité de l’eau entre les territoires et développer une gestion efficiente et durable des ressources hydriques. Ensuite la coordination et la convergence des actions entre l’ensemble des acteurs du développement territorial. Et enfin la célébration de l’eau en tant que don divin essentiel à la vie.

Une quarantaine de partenaires de l’agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-rbia ont participé à cet événement qui se veut un catalyseur de réflexion et un initiateur de débats entre collectivités territoriales, experts, acteurs de développement, universités, organismes de la coopération internationale et ONG œuvrant dans le domaine de l’eau et de l’environnement.

Les échanges et les débats ont porté d’une part sur les moyens de susciter l’implication des organisations des usagers pour un meilleur accès à l’eau, et de favoriser la sensibilisation à la protection et à la préservation des ressources en eau, d’autre part.

Les participants au Salon ont engagé également la réflexion sur l’élaboration et la conception de programmes innovants favorisant la solidarité hydrique territoriale et la promotion de la coopération dans le domaine de l’eau auprès des instances de décisions et du grand public à l’échelle régionale et locale outre l’adoption par les différents usagers de gestes éco-responsables pour préserver l’eau.

Le bassin hydraulique de l’Oum Er-rbia dispose de potentialités et d’infrastructures hydrauliques considérables. Les apports moyens d’eau de surface au niveau de bassin s’élèvent à 2,9 milliards de mètres cubes par an alors que le potentiel mobilisable en eau souterraine est d’environ 300 millions de mètres cubes par an.

Le bassin hydraulique de l’Oum Er-rbia est doté de 15 grands barrages d’une capacité totale de stockage de l’ordre de 5,3 milliards de mètres cubes, soit 33% de la capacité de stockage en eau au niveau national.

Malgré le potentiel en eau relativement important, le bassin est très sollicité en tant que l’un des bassins les plus aménagés du Royaume. Le taux de mobilisation des ressources hydriques dépasse en fait les 85%.

De même, la demande en eau va crescendo. En 2030, la demande d’alimentation en eau potable passera à 385 millions de mètres cubes et celle d’irrigation à 3,2 milliards de mètres cubes. Les nappes d’eau souterraines en tant que ressources stratégiques connaissent aussi une forte pression notamment pour l’irrigation et enregistrent des baisses de niveau importantes suite à la surexploitation avec un déstockage moyen annuel de 300 millions de mètres cubes par an.