Forum Europe-Afrique : Le Maroc déterminé à s’imposer comme hub régional de production des énergies renouvelables

Le Maroc est résolument déterminé à renforcer son positionnement pour s’imposer comme hub régional de production des énergies renouvelables et de valorisation des minerais stratégiques, a assuré, le 6 mai à Marseille, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

Cette dynamique s’inscrit dans le cadre de la Vision Royale qui a fait de la transition énergétique et du développement durable un choix stratégique et un levier essentiel du Nouveau Modèle de Développement du Royaume qui ambitionne d’être parmi les pays leaders du XXI siècle en la matière, a indiqué Mme Benali à l’occasion de sa participation à la 4ème édition du Forum Europe-Afrique, organisée par la publication économique française “La Tribune” et la Métropole Aix Marseille Provence sous le thème « Innovons ensemble ».

Intervenant lors d’un segment de haut niveau dans le cadre de ce conclave, la ministre a relevé que le Maroc a déployé durant les vingt dernières années des investissements d’envergure dans le domaine des infrastructures énergétiques ayant permis de renforcer sa capacité de production d’une électricité renouvelable compétitive, faisant remarquer que le coût de production des énergies renouvelables au Maroc est inférieur d’un tiers par rapport à ceux observés dans certaines centrales nucléaires européennes.

Cette performance, a-t-elle dit, intervient en concrétisation des Hautes Orientations Royales qui ont fait de la transition énergétique un pilier stratégique pour réaliser la souveraineté énergétique du Royaume, tout en renforçant sa résilience dans un contexte de mutations internationales accélérées, notant que cette dynamique s’appuie sur le développement des énergies renouvelables, l’implantation des technologies et le développement d’écosystèmes industriels locaux créateurs d’emplois.

Lors de ce panel, animé par le Président de l’Institut marocain d’Intelligence stratégique Abdelmalek Alaoui autour de la thématique «L’Europe-Afrique est-elle capable de défier le nouvel ordre mondial ?», la ministre a passé en revue les atouts dont dispose le Maroc pour la production de l’hydrogène vert, comme le méthanol et l’ammoniac thermique, ce qui pourrait alimenter à terme les flottes maritimes mondiales à des prix moins coûteux que le prix du gaz naturel liquéfié. Ce sont autant d’atouts qui sont, à ses yeux, à même de faire du Royaume un acteur stratégique dans les équilibres énergétiques à venir.

Mme Benali a insisté sur l’importance d’intégrer les chaînes de valeur des minerais dans les efforts de transition énergétique, notant que le Maroc œuvre avec ses partenaires africains et internationaux à la refonte des normes de durabilité et des certifications ESG concernant les minerais stratégiques.

Ce chantier s’inscrit dans la continuité de l’engagement Royal en faveur de l’intégration africaine et le positionnement du Royaume comme acteur central au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales durables, notamment dans les secteurs à forte valeur ajoutée, considérés comme moteurs d’un redéploiement économique en profondeur à l’échelle régionale, a ajouté la ministre qui espère voir le prochain congrès national des mines déboucher sur l’annonce d’un cadre normatif unifié pour le secteur.

Le Forum Europe-Afrique se veut une tribune annuelle de dialogue entre responsables politiques, décideurs économiques et représentants de la société civile des deux continents. Un coup de projecteur a été mis sur le Maroc en tant qu’invité d’honneur de cette édition, lors d’une séance spéciale consacrée à sa dynamique économique, à ses projets structurants et à sa vocation de trait d’union entre l’Europe et l’Afrique dans des domaines d’avenir, notamment ceux de l’énergie et des minerais.

Mme Benali s’est félicitée du “choix du Maroc comme pays d’honneur de cette édition qui se tient sous le haut patronage du Roi Mohammed VI et du Président français Emmanuel Macron”.
Le forum a été également “une occasion de renforcer notre partenariat avec la France et de rappeler quelques fondamentaux de la réussite du partenariat d’exception renforcé signé en octobre 2024”, rappelant que la connectivité énergétique, digitale et maritime « sont complètement au cœur de ce partenariat ».

Elle a souligné à cet égard l’importance pour les deux pays de continuer de travailler ensemble dans la perspective d’«asseoir un nouveau modèle économique et financier, pour qu’il y ait un nouveau corridor maroco-français», insistant que « c’est une question existentielle pour l’Europe, mais également pour le monde, parce que si le monde veut produire de la croissance après 2040 et 2050, il ne peut plus compter sur des pays émergents, en Asie ou en Amérique latine, il n’y a aujourd’hui que l’Afrique qui est le dernier réservoir de capacité de production dans le monde”.

Ce corridor africano-européen qui passe par le Maroc, a-t-elle ajouté, “est finalement la seule solution aujourd’hui pour pouvoir déverrouiller la croissance africaine et la croissance européenne”.