Plaidoyer pour une régulation cohérente de l’énergie en Méditerranée afin d’accélérer la transition énergétique

Les régulateurs de l’énergie des pays du bassin méditerranéen ont appelé, le 23 juin à Marrakech, à mettre en place une régulation cohérente pour accélérer la transition énergétique et assurer la sécurité d’approvisionnement en la matière.

Lors d’une rencontre de haut niveau, sous le thème “Une régulation cohérente pour accélérer la transition énergétique à la lumière des contraintes de la sécurité d’approvisionnement”, les présidents des autorités de régulation de l’énergie des pays Méditerranéens ont, de même, souligné l’importance de renforcer leur coopération, afin d’apporter une réponse efficace et rapide pour relever les défis actuels et faire face aux menaces qui pèsent sur la sécurité des approvisionnements, et de décider des mesures à prendre de manière collaborative et concertée.

Les régulateurs de l’énergie sont plus forts et parviennent à mieux faire entendre leur voix lorsqu’ils sont unis, a souligné à cette occasion, le président de l’Association des Régulateurs de l’Energie du Bassin Méditerranéen (MEDREG) et président de l’Autorité de Régulation de l’Energie Albanaise (ERE), M. Petrit Ahmeti, notant que “les échanges d’aujourd’hui sont cruciaux pour parvenir à un consensus, promouvoir une vision commune et mettre au point des politiques réglementaires cohérentes qui garantissent des systèmes énergétiques fiables et durables“. Faisant savoir que le contexte international actuel “nous impose de réduire notre dépendance du gaz russe et d’accélérer la transition vers les énergies propres”, M. Ahmeti, a estimé que la région méditerranéenne “a un rôle à jouer pour aider ses voisins euro-méditerranéens à renforcer la sécurité de leurs approvisionnements“.

M.Abdellatif Bardach, vice-président de MEDREG et président de l’Autorité Marocaine de Régulation de l’Electricité (ANRE), a, quant à lui, relevé que le Maroc “porte un intérêt particulier à l’intégration régionale. “Nous sommes convaincus que le commerce d’énergie transfrontalier est essentiel pour renforcer la sécurité des approvisionnements en électricité dans les pays méditerranéens et pour mieux gérer la part importante des renouvelables intermittentes”, a-t-il dit. Et de poursuivre que “cela passe par un engagement politique à haut niveau, des investissements dans les infrastructures et l’harmonisation des normes et des réglementations“.

Dans ce sens, il a indiqué que le Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a érigé la transition énergétique au rang de priorité nationale et est devenu, de ce fait, l’un des pays du bassin méditerranéen qui sont à la pointe dans le domaine des énergies renouvelables. Outre la construction de projets d’énergies renouvelables à grande échelle visant à atteindre une capacité de production de plus de 52 % d’ici 2030, “nous améliorons les cadres juridique et réglementaire de notre pays pour attirer les investissements, afin de mener à bien la transition énergétique et de garantir un approvisionnement fiable en énergie et à un prix raisonnable“.

Lors de ce conclave, les présidents des autorités de régulation de l’énergie des pays du bassin méditerranéen ont abordé plusieurs thématiques, notamment “la transition énergétique dans le bassin méditerranéen”, “la sécurité d’approvisionnement dans le bassin méditerranéen” et les raisons de la flambée des prix de l’énergie et le rôle des régulateurs”.
Échangeant sur les bonnes pratiques réglementaires qui se sont avérées efficaces pour limiter l’impact de la flambée des prix de l’énergie sur les consommateurs, notamment dans un contexte marqué d’incertitudes en raison de la guerre en Ukraine, les participants ont passé en revue les mesures extraordinaires prises en réponse à une situation objectivement exceptionnelle.

Organisé pour la première fois au Maroc par l’ANRE, en partenariat avec MEDREG, cet événement de haut niveau a offert l’opportunité de rassembler plusieurs institutions marocaines et plus de 50 experts en énergie issus de plus de 20 pays du bassin Méditerranéen, afin de discuter des défis énergétiques dans le contexte des crises internationales et d’échanger sur les perspectives d’un secteur hautement stratégique.