L’économie marocaine devient plus sobre en carbone avec une baisse moyenne annuelle de 2,2%, depuis 2004, de l’intensité des émissions nationales par unité de PIB, a indiqué la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Mme Leila Benali.
Intervenant lors d’une rencontre tenue par la CGEM et le Club de chefs d’entreprises France-Maroc, Mme Benali a mis en avant les chantier ambitieux engagés par le Maroc en matière de décarbonation conformément à la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) qui vise à assurer une transition verte et inclusive à l’horizon 2030.

Notant que sur la base de la SNDD le Royaume s’est doté d’un Plan Climat National qui trace les orientations phares pour réussir les efforts d’adaptation des secteurs vulnérables, la ministre a affirmé que l’ambition nationale a été rehaussée avec une Contribution Déterminée au niveau National (CDN) actualisée qui vise à réduire les émissions de GES de plus de 45% à l’horizon 2030.

En outre, le Maroc, en restant fermement attaché aux objectifs de l’Accord de Paris, a également élaboré une Stratégie Bas Carbone 2050 (SBC), basée sur la nouvelle ambition de la CDN et sur le pari du Nouveau Modèle de Développement “Maroc champion de l’énergie compétitive et verte” d’ici 2035 en faisant de l’énergie un levier d’attractivité et de développement, a fait observer la ministre.

Pour ce qui est du secteur de l’électricité, Mme Benali s’est fait l’écho du projet de transition énergétique ambitieux qui prévoit 52% d’énergie renouvelable dans la capacité installée totale à l’horizon 2030.

Et de soutenir qu’aujourd’hui, 50 projets d’énergies renouvelables cumulant une puissance installée d’environ 4 GW sont en exploitation et une soixantaine de projets de différentes tailles sont en cours d’autorisation, de développement ou de réalisation, pour alimenter notamment des unités industrielles.

S’agissant du programme de décarbonation industrielle, Mme Benali a indiqué que son Département a entamé, en concertation avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, la mise en œuvre d’un portefeuille de projets visant à doter les zones industrielles du Royaume en projets d’énergies renouvelables, dont les premiers besoins ont été estimés à 800 Gwh par an. Le premier projet est déjà autorisé pour la zone industrielle de Kenitra et d’autres sont en cours d’autorisation.

La ministre a aussi rappelé que les projets réalisés à ce jour sont rendus possibles grâce à la mise en place d’un cadre législatif, réglementaire et institutionnel approprié et amélioré en continu pour tenir compte de l’évolution rapide du secteur de l’énergie, mais surtout des orientations du Maroc.

A ce titre, Mme Benali a cité l’optimisation du climat des affaires, la facilitation et la dématérialisation des procédures d’investissement, le renforcement de la transparence ainsi que le développement de l’expertise nationale et d’une industrie et services locaux à même de maximiser l’impact socio-économique sur les citoyens et d’améliorer davantage le retour sur capitaux investis.

La décarbonation comme levier de croissance durable a été au centre des discussions lors d’une rencontre tenue, le 12 avril, entre la CGEM et le Club de chefs d’entreprises France-Maroc. Cette rencontre, à laquelle a pris part la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Mme Leila Benali, a été l’occasion pour dresser le bilan du processus de décarbonation engagé aussi bien par le Maroc que par la France, à l’aune des Objectifs de développement durable (ODD) et conformément aux orientations de la Stratégie nationale de développement durable et des recommandations du Nouveau modèle de développement.

Il a été aussi question de passer en revue les réformes et initiatives pionnières adoptées par le Maroc dans le cadre de sa stratégie pour le développement durable, notamment, le Plan Climat National, de sensibiliser les chefs d’entreprises à cette thématiques et de mettre en lumière les opportunités d’investissement vertes qui s’offrent à eux afin d’assurer une transition inclusive à l’horizon 2030.

« La décarbonation est un sujet prioritaire de la réforme du secteur énergétique, très actuel au regard de la flambée des prix des matières premières et de l’impact de cette inflation directe et indirecte sur l’économie nationale », a dit Mme Benali.

Et de poursuivre : « Nous nous joignons à la CGEM pour étudier les réformes engagées par le Maroc en matière de décarbonation, lesquelles sont appelées à être accélérées, avec l’implication effective du secteur privé, afin d’améliorer la transparence sur les coûts de transactions des services et sur les opportunités d’investissement ».

Intervenant par visioconférence, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Ryad Mezzour, a, quant à lui, mis en exergue les initiatives lancées par le Maroc pour la décarbonation industrielle. Il a noté que son Département se disposé à appuyer les initiatives et projets de décarbonation des PME industrielles via le programme d’accompagnement “Tatwir croissance verte“.

Après avoir appelé à faire valoir le modèle marocain en matière d’industrie décarbonée, le ministre a souligné l’importance de l’indépendance énergétique dont la réalisation est tributaire du développement de nouvelles filières et écosystèmes à l’instar des industries éoliennes, solaires et d’hydrogène vert.

“Nous sommes en capacité de faire de la destination Maroc une terre d’investissement incontournable“, a-t-il estimé, citant à titre d’avantage concurrentiel, la compétitivité du marché national, l’intégration en profondeur de la chaîne logistique, l’élargissement des réseaux de distribution, la multitude d’accords de libres échanges ratifiés par le Maroc ainsi que la qualité du capital humain de qualité.

De son côté, le président de la CGEM, M. Chakib Alj, a affirmé que les enjeux de la décarbonation offrent “une grande opportunité pour la croissance de nos entreprises et de notre économie en général”, ajoutant que cette “thématique est encore plus d’actualité aujourd’hui au regard de la hausse inédite des coûts des énergies fossiles”.
« En décarbonant, nous sommes gagnants à plus d’un titre », a-t-il soutenu, expliquant que l’économie bas carbone contribue à la lutte contre les changements climatiques, à la baisse des coûts des facteurs de production afin de renforcer la compétitivité du tissu industriel et plus généralement réduit la dépendance du Maroc en matière d’énergie.

A travers différentes initiatives lancées avec ses partenaires, la CGEM est résolue à accompagner les entreprises marocaines pour réussir cette transition qui permettra aussi au Maroc de se positionner dans les nouvelles chaînes de valeur mondiales, a fait valoir M. Alj.
Cette rencontre a été organisée par la CGEM en partenariat avec Mouvement des entreprises de France (MEDEF) International, le Club des chefs d’entreprises France-Maroc, Zenata écocité, le groupe Suez environnement et CIH Bank.

La ministre de la transition énergétique et du développement durable, Mme Leila Benali, a participé à la 8e édition du ”Dialogue de Berlin sur la transition énergétique” (BETD), tenue les 29 et 30 mars dans la capitale allemande.

Forum international important regroupant des acteurs du secteur de l’énergie pour partager les expériences et débattre des voies à entreprendre pour une transition énergétique juste, abordable et écologiquement responsable, le BETD, organisé par le ministère fédéral allemand des affaires étrangères et le département allemand de l’économie et de la protection du climat, a été placé cette année sous le thème ”Transition énergétique : de l’ambition à l’action”

Cette 8e édition du BETD a connu la participation de ministres et de personnalités politiques, du directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), du directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ainsi que des responsables de grandes sociétés internationales et d’experts dans le domaine de la transition énergétique.

Intervenant lors du panel ministériel inaugural de cette édition, Mme Benali a rappelé que ”l’engagement du Maroc dans les efforts internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques émane de la vision de SM le Roi Mohammed VI, traduite au fil du temps par des actions et des programmes concrets dans divers secteurs et particulièrement celui de l’énergie, ce qui a permis au Maroc, de rehausser son ambition en matière de réduction des émission de gaz à effet de serre à plus de 45% en 2030 dans le cadre de sa Contribution Déterminée au niveau National, au titre de l’Accord de Paris et de s’inscrire sur le chemin de la neutralité carbone”.

Mme Benali a également rappelé les avancées réalisées par le Maroc dans sa transition énergétique matérialisée par plusieurs centrales renouvelables en exploitation, en soulignant que des investissements importants seront générés par les projets renouvelables en cours de développement ou prévus pour la mise en œuvre des programmes et feuilles de route concernant en particulier la production de l’hydrogène, le dessalement de l’eau de mer, ainsi que la décarbonation de l’industrie nationale grâce à une énergie bas carbone et compétitive.

”Le défi aujourd’hui est de faire des choix stratégiques et technologiques réalistes, viables économiquement, adaptés au contexte marocain, et en harmonie avec les recommandations du Nouveau Modèle de Développement”.

Elle a également rappelé les initiatives ambitieuses lancées par le Maroc au niveau africain et son adhésion aux coalitions lancées lors de la COP26, en particulier celle visant l’accélération de la transition énergétique. Cet engagement continental et international a été consacré tout récemment par l’élection du Maroc à la présidence de la 6e Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement, suite à un large soutien de pays africains.
En marge de sa participation à ce dialogue, Mme Leila Benali a tenu des réunions de travail avec le ministre fédéral des affaires économiques et de l’action pour le climat, Robert Habeck, la Secrétaire d’État au ministère des Affaires Étrangères et Envoyée Spéciale pour l’Action Climatique Internationale, Mme Jennifer Morgan, et le Secrétaire d’État au ministère fédéral de la coopération économique et du développement, Jochen Flasbarth.
Lors de ces entretiens, les ministres allemands ont tous félicité le Maroc pour les avancées réalisées dans sa transition énergétique et ont exprimé leur volonté de développer davantage la coopération avec le Maroc, en tant que partenaire stratégique.

Mme Benali a souligné, pour sa part, la nécessité de capitaliser sur les acquis importants de la coopération bilatérale entre les deux pays, et a indiqué que le contexte actuel est plus propice pour la renforcer et l’orienter vers des actions et des projets concrets d’intérêt commun, économiquement viable, et ce, en encourageant les projets de développement et l’intégration industrielle locale permettant de maximiser l’impact sur le plan social, économique et environnemental.

La ministre a, par ailleurs, participé à une table ronde organisée par l’ambassade du Maroc en partenariat avec l’Association allemande des Chambres de Commerce et d’Industrie, la Chambre Allemande de Commerce et d’Industrie au Maroc et l’association ”Africa Verein”. Au cours de cette table ronde, tenue en présence de l’ambassadrice du Maroc en Allemagne, Mme Zohour Alaoui, la ministre a présenté les avantages compétitifs du Royaume pour les investissements privés et les opportunités réelles que présente le Maroc et a invité les sociétés allemandes à les concrétiser en projets durables notamment dans le secteur des énergies renouvelables.

Elle a eu, en outre, des entretiens avec des ministres africains, qui ont manifesté leur souhait de s’inspirer de l’expérience marocaine en matière de transition énergétique, pour relever le défis d’accès à l’énergie au niveau de leur pays. Elle a également effectué une visite à l’usine de turbine à gaz d’électrolyseur d’hydrogène vert de ”Siemens Energy” pour s’enquérir de l’expertise allemande dans ce domaine.

Doté d’une vision “ambitieuse, pragmatique et tournée vers l’avenir“, le Maroc est “un modèle à suivre en matière de transition énergétique”, écrit le média italien “L’Opinione delle Liberta”. ”Grâce à sa stabilité politique et sociale, le Royaume connaît de grandes transformations dans plusieurs secteurs, plaçant le souci énergétique au cœur de ses priorités”, indique le journal italien, notant que le pays mise sur les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.

Le Maroc s’est doté d’un projet ambitieux et d’un grand plan d’investissement pour l’hydrogène vert, dans le but d’assurer une exploitation optimale de tout le potentiel, tant pour l’économie nationale que pour les exportations, relève-t-il, ajoutant que le gouvernement avance sur une vision de long terme et avec des plans décennaux.
Pour 2020-2030, le Royaume s’est fixé comme objectifs l’utilisation des molécules vertes, principalement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol comme matière première industrielle, les exportations, notamment vers l’ Europe, et l’exploration des gisements naturels.

Le pays projette, pour la période 2030-2040, de développer les premiers projets économiquement durables, d’exporter des carburants liquides synthétiques et d’utiliser l’hydrogène comme vecteur de stockage d’énergie.

Cet énorme défi pourrait consacrer le Maroc parmi les leaders mondiaux de la production d’énergie à partir de sources renouvelables, estime le média, assurant que le Royaume se confirme comme un véritable investisseur dans la transition vers les sources renouvelables.
”Ses efforts, ses relations internationales distinguées et sa position stratégique, font de lui un partenaire de choix”, commente le journal, faisant savoir que les relations entre le Maroc et l’UE remontent à plus de cinquante ans et sont régies par des instruments de coopération multisectorielle.

Le Royaume est un pays stratégique pour l’Italie, écrit la publication, notant que la coopération bilatérale a été renforcée par un partenariat instituant plus de cent accords.