Les consultations citoyennes pour la refonte de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) se poursuivront jusqu’au 30 mai, a annoncé le 13 avril, le ministère de la Transition énergétique et du développement durable. Des consultations citoyennes ont été lancées et se poursuivront jusqu’au 30 mai 2023, à travers dans un premier temps, une plateforme digitale www.noussahimo.gov.ma, qui « constitue un pilier fondamental de ce chantier, visant à offrir aux citoyennes et citoyens à l’intérieur et à l’extérieur du pays l’opportunité de participer de façon effective à l’édification de notre avenir commun, en recueillant leurs avis et attentes », a indiqué le ministère dans un communiqué.

« Dans le cadre de l’engagement de notre pays en faveur du développement durable sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le processus de refonte de la SNDD se poursuit selon une approche participative qui intègre l’ensemble des acteurs concernés par le développement durable de notre pays, que ce soit au niveau national ou territorial, dans le but de concilier le développement économique et social avec la préservation du patrimoine naturel et culturel pour les générations actuelles et futures », lit-on dans le communiqué.

Le contenu de la plateforme digitale a été développé et amélioré pour prendre en compte les opinions et les suggestions des acteurs de la société civile et du grand public intéressés par le développement durable, a précisé la même source, faisant savoir que des techniques ont été ajoutées pour garantir l’accessibilité visuelle et auditive de la plateforme pour les personnes ayant des besoins spéciaux, tels que les aveugles ou ceux ayant des déficiences dans la perception des couleurs, grâce aux fonctionnalités d’accessibilité intégrées à Android et iOS.

En outre, et en raison de l’importance du tissu associatif et son rôle dans la mobilisation autour de sujets d’intérêt commun tels que le développement durable, le ministère de la Transition énergétique et du développement durable, en collaboration avec les départements ministériels concernés, lance l’initiative #نساهمو_جميع pour simplifier les concepts et priorités du développement durable ainsi que les thèmes de la consultation citoyenne à travers la plateforme interactive “noussahimo”.

Cette initiative vise à toucher toutes les composantes de la société marocaine et à les mobiliser dans le cadre d’une communication de proximité que ce ministère a préconisé tout au long de ce processus. Des supports de vulgarisation en darija et en dialectes seront également élaborés en coordination avec les institutions concernées pour permettre une mobilisation de toutes les parties concernées.

Ces consultations citoyennes se poursuivront par l’organisation durant le mois de mai 2023, d’ateliers thématiques avec les acteurs concernés, pour leur permettre de formuler leurs avis sur les priorités de la SNDD à l’horizon 2035.

Le recueil des opinions et des propositions des citoyennes et citoyens permettra de s’assurer que les programmes et plans d’action approuvés répondent aux aspirations de tous les intervenants.

Le ministère appelle, dans ce sens, toutes les citoyennes et les citoyens résidant au Maroc ou à l’étranger à participer massivement, par le biais de la plateforme de consultation digitale www.noussahimo.gov.ma, afin de recueillir leurs attentes et suggestions pour réaliser le développement durable souhaité pour le Maroc.

Dans le cadre de cette approche, des assises régionales sur le développement durable ont été organisées sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi, durant la semaine du 13 au 20 mars 2023, au niveau de toutes les régions du Royaume, rappelle le communiqué.

Plus de 2.000 participants représentant les différents acteurs concernés (élus, services extérieurs, secteur privé et société civile) étaient présents. L’objectif de ces rencontres était de discuter des priorités et des enjeux de la durabilité au niveau de la région et de proposer des solutions à même de garantir un développement régional intégré.

Le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable a lancé, le 6 avril à Rabat, un appel à projets, en vue d’accompagner le développement de 30 projets verts au titre de l’année 2023.

S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du Programme d’appui à l’Innovation dans les Technologies Propres et les Emplois Verts au Maroc (Cleantech Maroc), cet appel à projets, qui prend fin le 30 avril 2023, est adressé aux auto-entrepreneurs, porteurs de projets, startups et très petites entreprises, ayant des projets dans des domaines innovants.

Il s’agit notamment des domaines en relation avec la valorisation des déchets, l’utilisation rationnelle de l’eau, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ainsi que les bâtiments verts.

Cette initiative a pour objet d’accompagner le développement de ces projets verts, à travers plusieurs sessions de formation et de primer les projets les plus innovants dans les cinq catégories précitées. Aussi « le programme prévoit également un Prix dédié à la femme entrepreneure ».

Le programme “Cleantech Maroc” est une déclinaison nationale du Programme mondial (Global Cleantech Innovation Program), mis en place par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (ONUDI), en vue de promouvoir l’innovation dans les technologies propres et de l’entreprenariat vert.

Lors de la première phase, le Programme a permis de financer 28 startups innovantes avec un montant global d’environ 4.400.000 dirhams et de former plus de 120 entrepreneurs dans les domaines des technologies propres.

Tout au long de ses différentes compétitions, le programme a permis de révéler le grand potentiel des jeunes entrepreneurs marocains en matière d’innovation et de créativité, et de mettre en relation plusieurs de ses lauréats avec des partenaires internationaux pour le développement et la commercialisation de leurs solutions au niveau international.

Les porteurs de projets intéressés sont ainsi invités à renseigner le formulaire sur le site web du ministère (www.mtedd.gov.ma) ou sur le site: www.tanmia.ma, conclut le communiqué.

Le Royaume du Maroc a plaidé, le 3 avril à Nairobi, pour un espace juridique africain commun pour relever les défis liés au changement climatique.

Intervenant à l’ouverture du 3ème Symposium régional sur l’Écologisation des systèmes judiciaires en Afrique (03-05 avril), Mme Imane Elmalki, chef de division au Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ), a souligné la nécessité de réaliser l’équilibre entre les besoins du développement durable et la protection de l’environnement dans l’ensemble des projets de réforme, et ce, dans le cadre d’un cadre juridique commun.

La question de l’environnement est un élément fédérateur pour les pays africains et consacre l’appartenance continentale et le destin commun, a indiqué Mme Elmalki, également Conseillère à la Cour de cassation, notant que l’environnement est un bien commun et une responsabilité collective de toutes les nations, qui nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs, en définissant les responsabilités de chaque intervenant.

Les pays africains font face aux mêmes problématiques, à savoir la désertification, la sécheresse et le changement climatique, a-t-elle noté, faisant observer que le citoyen africain est passé du stade de l’adaptation à son environnement à la recherche de meilleures opportunités dans un meilleur environnement.

Elle a, dans ce sens, insisté sur l’importance de moderniser le système juridique en l’adaptant aux engagements régionaux et internationaux, ainsi que sur l’importance d’assurer les moyens humains, logistiques et de gestion permettant de mettre en oeuvre ces engagements, se disant pour une approche préventive et répressive pour « endiguer l’hémorragie environnementale ».

Mme Elmalki a également appelé à accorder une attention particulière à ce chantier et de fournir tous les moyens au pouvoir judiciaire, sur les plans humain, scientifique et organisationnel, pour qu’il puisse être à la hauteur des attentes et des enjeux.

Les Cours de cassation ont été les premières à s’orienter vers l’avenir vert, en modernisant les mécanisme de l’action judiciaire et administrative, ainsi que les cursus de la formation continue de ses juges, a-t-elle indiqué, mettant en avant le rôle des instituts de formation judiciaire pour faire du droit de l’environnement l’une des composantes essentielles des programmes de formation.

Elle a également souligné le rôle central de la justice dans la protection des droits et des libertés en général et dans la consécration de la sécurité environnementale en particulier, notant le besoin d’initiatives sérieuses et de stratégies intégrées pour remédier au déséquilibre, surmonter les entraves et faire face aux défis avec courage et clarté

« Ce symposium est une étape majeure dans le chemin que nous traverserons ensemble pour une législation réussie et une justice écologique qui assimile les transformations et permet de réaliser nos engagements, » a souligné Mme Elmalki.

Plus de 300 participants, dont 27 juges en chef issus des pays africains, prennent part au 3ème Symposium régional sur l’Écologisation des systèmes judiciaires en Afrique, qui se poursuit jusqu’à mercredi sous le thème : « Renforcer le rôle du système judiciaire dans la lutte contre le changement climatique en Afrique ».

La séance d’ouverture a été marquée par la présence du Président kényan William Ruto qui a appelé, dans son allocution, les dirigeants africains à faire front commun pour lutter contre le changement climatique, notant que l’Afrique est affectée de manière disproportionnée par ses effets négatifs.

Les reconfigurations institutionnelles et les réinitialisations économiques émanant de ce changement structurel installeront l’Afrique, non seulement comme le continent du futur, mais comme la superpuissance économique verte mondiale.

La Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPCL) va investir 12,5 milliards de dollars pour obtenir une participation de 50% dans le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, d’une valeur de 25 milliards de dollars.

Ce projet historique devrait établir un record en tant que plus long gazoduc offshore du monde, couvrant environ 5.600 km à travers 11 pays africains.

La NNPCL et l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) financent conjointement le projet à parts égales.

Le directeur général de la NNPCL, Mallam Mele Kyari, qui s’exprimait, le 6 avril à Abuja, a déclaré que le projet de gazoduc de la compagnie, qui reliera le Nigeria au Maroc, en est déjà à la phase II de l’étude d’avant-projet détaillé, et qu’il fait l’objet d’une évaluation de l’impact environnemental et d’enquêtes sur les droits de passage.

Selon M. Kyari, la NNPCL tire parti des énormes réserves de gaz naturel du Nigeria, qui s’élèvent à plus de 200 milliards de pieds cubes et qui pourraient atteindre 600 milliards de pieds cubes, étant donné que l’on s’attend à des investissements plus importants en raison de la récente résolution des différends relatifs aux contrats de partage de la production avec les partenaires.

Il a indiqué que cette réserve importante constituera une alternative énergétique à faible teneur en carbone qui soutiendra la croissance des secteurs de l’énergie et de l’industrie, luttera contre la pauvreté, réduira l’empreinte carbone et créera davantage d’opportunités d’emploi. Il a ajouté que le réseau d’infrastructures gazières du Nigeria avait la capacité de transporter environ 6,9 milliards de pieds cubes standard de gaz pour soutenir la production d’électricité.

Le gazoduc Nigeria-Maroc est l’un des projets phares liant les deux pays en passant par plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Les études de ce mégaprojet sont à un stade avancé et des mémorandums d’entente ont été signés lors des derniers mois.

Le premier a été signé entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la République fédérale du Nigeria et le Royaume du Maroc.

Deux autres ont été signés respectivement entre le Maroc, le Nigeria et la Mauritanie, d’une part, et le Maroc, le Nigeria et le Sénégal, d’autre part.

Cinq autres mémorandums d’entente tripartites ont été conclus respectivement et successivement entre le Maroc et le Nigeria, d’une part, et la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana, d’autre part.

Le projet stratégique de gazoduc Nigeria-Maroc, qui émane de la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari, longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc. Il sera connecté au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen et permettra aussi d’alimenter les Etats enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali.

Le Président de l’Autorité Nationale de Régulation de l’Électricité (ANRE), Abdellatif Bardach, a pris part, le 28 mars à Addis Abeba, au dialogue Public-Privé de Haut Niveau sur l’investissement dans le développement de l’électricité et des infrastructures en Afrique, organisé par la Commission Économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA) et RES4AFRICA.
Ce dialogue a connu la participation des représentants du secteur public et privé du continent africain en vue d’entamer des discussions sur les réformes indispensables au développement du secteur de l’électricité en Afrique et à l’attraction des investissements privés dans ce secteur. 

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine qui vise à développer les infrastructures clés et à assurer l’accès à l’énergie pour stimuler la transformation socio-économique du continent.

M.Bardach a contribué à la session « Forum politique » de haut niveau en mettant en avant les réalisations remarquables du Maroc, sous les Hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans le domaine de l’énergie et l’engagement sans faille du Royaume à promouvoir l’investissement et la coopération en matière d’énergie renouvelable en Afrique.

De plus, il a souligné l’importance de la mission de l’ANRE, qui consiste principalement à garantir un cadre réglementaire clair et transparent pour la mise en œuvre de la politique énergétique nationale, ainsi que pour garantir l’équité dans le secteur électrique en veillant à la promotion d’un environnement favorable pour l’investissement privé.

Par ailleurs, grâce à ses positions en tant que Président de l’Association des Régulateurs Méditerranéens de l’Energie (MEDREG) et Vice-Président de RegulaE.Fr, M. Bardach a partagé son expérience consistant à travailler en étroite collaboration avec les régulateurs de la Méditerranée et de l’Afrique pour promouvoir le développement d’un marché régional de l’énergie. Cette collaboration vise à encourager l’investissement dans l’infrastructure et à favoriser le commerce transfrontalier de l’électricité conformément aux efforts inlassables du Maroc sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI.

Les principales conclusions du dialogue alimenteront le prochain plan d’action de la Commission Économique des Nations unies pour l’Afrique et façonneront son soutien aux pays africains intéressés par la mise en place d’une politique de l’électricité et de cadre réglementaire propice à l’afflux d’investissement privé.

L’énergie représente aujourd’hui un facteur déterminant de la compétitivité et de la décarbonation, a affirmé, le 29 mars à Casablanca, le Directeur Général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi.

S’exprimant lors d’un panel sous le thème « Décarbonation et efficacité énergétique et hydrique pour l’industrie » tenu dans le cadre de la première édition de la Journée nationale de l’Industrie, M. El Hafidi a souligné que le secteur énergétique est responsable de 3 quarts des émissions de gaz à effet de serre (GES), notant qu’une politique énergétique adéquate permettra d’assurer la compétitivité de l’économie marocaine, et de réduire la dépendance extérieure.

« Le mix énergétique au Maroc est tellement diversifié qu’il faut commencer à répondre à la nécessité de concilier entre la compétitivité et la décarbonation », a-t-il dit, ajoutant que la véritable problématique aujourd’hui est celle de préparer les acteurs industriels à la contribution à l’efficacité énergétique.

À présent, l’industrie marocaine consomme 20% de l’énergie totale produite au Maroc, dont seulement 62% est destinée aux produits pétroliers et 30% à l’électricité, a relevé M. El Hafidi. Et d’ajouter que « ces 30% de l’électricité consommée par l’industrie marocaine représentent 35% de l’électricité produite au niveau national, avec pas plus que 30% de l’énergie renouvelable, et 70% de l’énergie grise. La conclusion aujourd’hui est que l’industrie marocaine constitue un grand défi face à la décarbonisation ».

Il a ainsi souligné que les stratégies d’efficacité énergétique permettent d’optimiser les niveaux de consommation et d’émissions, rappelant que le Maroc a pu tirer des leçons des anciennes crises, dont celle de 2022 qui a constitué le quatrième choc pétrolier, et a compris qu’il faut revoir le modèle énergétique, et principalement le mix énergétique, améliorant ainsi ses performances en termes d’émissions, d’indépendance extérieure et de compétitivité du secteur énergétique.

À cet égard, M. El Hafidi a fait valoir que la réussite d’une stratégie d’efficacité énergétique et de décarbonation nécessite le renforcement de l’indépendance du Maroc en matière d’énergie, à travers la valorisation des énergies dont le pays dispose, précisant que le Maroc ambitionne d’augmenter la part des énergies renouvelables à 54% dans la puissance globale installée à l’horizon 2030.

Les enjeux de la transition énergétique en Afrique ont été au centre d’un débat, le 23 mars à Rimini (Italie), lors d’une table ronde tenue en marge du Salon international de la transition énergétique « Key Energy ».

Ainsi, les participants à cette rencontre, organisée par RES4Africa Foundation, ont mis en évidence les éléments clés de la transition énergétique de l’Afrique, du stockage de l’énergie à la réduction des risques et aux réformes réglementaires susceptibles de stimuler les investissements dans les énergies renouvelables.

La population africaine devrait représenter un quart de la population mondiale d’ici 2050, ce qui entraînera une augmentation significative de la demande d’énergie, ont-ils relevé, expliquant que les sources d’énergie renouvelables peuvent répondre à cette demande de manière durable et fournir un accès à l’énergie, mais ce changement nécessite des innovations et des améliorations de l’infrastructure énergétique.

Dans ce contexte, les experts ont souligné la contribution essentielle que les solutions de stockage de l’énergie peuvent apporter aux investissements dans les énergies renouvelables en Afrique, et comment elles peuvent permettre de capturer l’énergie produite à partir de sources renouvelables pour la restituer plus tard, apportant ainsi un soutien substantiel à la sécurité énergétique des pays africains.

Et d’affirmer que le stockage de l’énergie peut devenir un allié dans la transition énergétique de l’Afrique et un catalyseur de la croissance économique et du développement.

Le groupe d’experts a également mis l’accent sur les moyens à mettre en place à même de permettre à ce secteur et d’autres segments de la chaîne de valeur des énergies renouvelables en Afrique de créer des opportunités d’investissement pour les entreprises.

Organisé par l’Italian Exhibition Group, « Key Energy » regroupe des professionnels et des décideurs politiques en provenance des quatre coins du monde, réunis pour débattre, exposer, présenter des livres et animer des conférences, notamment sur les enjeux les plus centraux de la transition énergétique.

L’expérience marocaine dans le domaine des énergies renouvelables (EnR) a été mise en avant, le 23 mars à Rimini (Italie), lors d’une conférence tenue en marge du Salon international de la transition énergétique « Key Energy ».

Les capacités énergétiques du Royaume et les avancés réalisées en matière de stockage des énergies sont énormes, a affirmé, Khalid Salmi, expert en énergies renouvelables au Centre régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (RCREEE), lors de cette conférence initiée par l’association « Res4africa » autour des investissements dans les énergies renouvelables en Afrique. Le Maroc, en tant que leader en matière des énergies dans la région, est pionnier en matière de réforme du secteur énergétique, grâce à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a relevé M. Salmi dans une déclaration, ajoutant que le Royaume, conscient du potentiel du développement des énergies renouvelables, a investi massivement dans ce domaine afin d’accélérer l’accès à l’énergie et réussir la transition énergétique.

Le stockage des énergies jour un rôle majeur pour la promotion des investissements en énergie, a-t-il fait savoir, expliquant que cette rencontre est une occasion pour enrichir les dialogues, élaborer de nouveaux partenariats mais aussi pour être à jour en matière des avancées réalisées au niveau des segments de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
Il a, en outre, mis en avant le rôle de son institution qui œuvre pour la promotion des EnR et de l’efficacité énergétique dans la région arabe, soulignant les efforts déployés par le Maroc, en tant que pays fondateur, pour la promotion des bonnes pratiques des EnR et de l’efficacité énergétique dans la région arabe.

La région MENA généralement est l’une des zones les plus riches en ressources énergétiques, et le défi à relever est de pouvoir exploiter les capacités qui restent encore à désirer.

De son côté, Soukaina Boudoudouh, responsable à l’Institut de recherche en énergie solaire et en énergies nouvelles (IRESEN), a mis en exergue le rôle du stockage de l’énergie renouvelables au Maroc ayant pour but la maximisation des sources d’énergie.

Au Maroc, la technique adoptée actuellement est le stockage électrochimique par les batteries a-t-elle fait savoir, soulignant que l’IRESEN a pris considération des risques liés à cette thématique, d’où la mise en œuvre de plusieurs projets ayant contribué au développement et à la gestion des risques liés au stockage via le développement de batteries à base de phosphate.

Il s’agit d’une valorisation des ressources marocaines en phosphate a-t-elle dit, notant que ces innovations sont actuellement en phase de développement et de finalisation pour passer à l’étape de pratique sur le terrain. Cette conférence, marquée par la participation de plus de 90 participants dont une délégation de 40 représentants de pays africains, a pour but d’identifier les éléments clés de la transition énergétique en Afrique, du stockage de l’énergie aux moyens de mettre en place pour la réduction des risques, ainsi que des réformes réglementaires capables de stimuler la participation du secteur privé aux marchés des énergies renouvelables.

Le Directeur Général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) et le Directeur Général de la Société d’Ingénierie Énergétique (SIE) ont signé, le 13 mars à Rabat, une convention-cadre de coopération pour la mise en place de projets de performance énergétique.

En vertu de cette convention, l’opérateur historique du secteur de l’électricité et garant de l’équilibre Offre-Demande et la SIE, société nationale de services énergétiques « Super Esco », s’engagent à développer et réaliser des projets et offres de performance énergétique au profit des secteurs public et privé.

Parmi les objectifs de cette collaboration, la valorisation, à travers une approche intégrée, du potentiel des énergies renouvelables notamment pour les bâtiments, le secteur tertiaire et surtout l’industrie pour contribuer aux impératifs de la décarbonation qui constitue aujourd’hui un atout majeur pour pérenniser la dynamique du tissu industriel national.

« Cette coopération s’inscrit dans le cadre des Hautes Directives et Orientations Royales visant à densifier et encourager la force d’exemplarité de l’administration publique en maximisant l’efficacité énergétique et réalisant des économies significatives ».

Elle vient couronner la volonté des deux institutions à développer leurs relations de partenariat autour d’actions et de sujets portant sur la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique et de promotion de la performance énergétique, aussi bien au niveau du secteur public qu’au niveau du secteur privé et aussi, la volonté de l’ONEE de mettre en place des solutions d’optimisation des charges relatives aux consommations d’énergie au niveau de ses bâtiments administratifs et industriels.

Sur un autre plan, cette coopération constitue une réelle opportunité pour l’échange de savoir-faire en matière d’efficacité énergétique dans un objectif de démultiplier les compétences dans le domaine et d’encourager et soutenir le développement d’expertises, de services et de produits nationaux.

L’énergie éolienne ouvre de nouvelles perspectives au Maroc, en matière de souveraineté énergétique, mais également en termes d’emploi, selon un rapport récent du Conseil mondial de l’énergie éolienne (GWEC).

Durant les dernières années, le Maroc donne la priorité aux énergies renouvelables et prévoit d’installer 5 gigawatts de capacité installée d’énergie éolienne renouvelable d’ici 2030. Le même rapport a souligné que la hausse des coûts du gaz permet au Maroc de devenir plus autosuffisant sur le marché des énergies

Dans ce cadre, il est à noter que l’un des objectifs du pays est de fournir 80 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2050. Il s’agit, concrètement, de produire 10 gigawatts d’énergie renouvelable d’ici 2030, dont 4,2 seraient à partir d’énergie éolienne.
« Étant donné que le Maroc a atteint ses objectifs pour 2020, réalisant 42% d’énergies renouvelables et une croissance globale de 10% des énergies renouvelables, les objectifs de 2030 semblent raisonnables », a expliqué le rapport.

Selon le Conseil mondial de l’énergie, le Maroc peut accélérer l’expansion de son industrie de l’énergie éolienne renouvelable si le pays parvient à surmonter les obstacles liés au cadre politique et aux infrastructures. « En surmontant ces obstacles, le Maroc peut augmenter la capacité éolienne terrestre de 43 % sur cinq ans ».

Il convient de noter que le Maroc dispose actuellement de 1.512 MW de capacité éolienne terrestre installée, et il est prévu par le GWEC d’installer environ 200-510 MW par an à l’horizon 2027. Par ailleurs, si les obstacles relatifs au cadres politique, à l’infrastructure et aux régimes de permis sont résolus, le Maroc pourrait installer 43 % d’énergie éolienne terrestre dans les cinq prochaines années.

Parmi les problèmes auxquels est confrontée la croissance de l’énergie éolienne, figure également le rôle à définir aux fournisseurs éoliens pour répondre aux exigences qui rejoignent les derniers codes de réseau en matière d’exigences techniques. L’augmentation des coûts d’utilisation du réseau a également affecté le prix de détail de l’électricité pour les producteurs d’électricité indépendants.

Le rapport a signalé que les défis législatifs affectent également la croissance de l’industrie, car la loi sur l’énergie solaire interdit aux projets de partager des points de connexion au réseau avec des centrales éoliennes, ajoutant que le Maroc n’autorise pas actuellement la combinaison de projets éoliens et solaires.

Ceci dit, les centrales éoliennes ne sont pas seulement une opportunité pour les énergies renouvelables, mais aussi un moyen de stimuler l’emploi. Selon la même source, « si le Maroc atteint ses objectifs accélérés en matière d’énergie éolienne d’ici 2027, il aura créé une capacité de 174.000 emplois ».

Générateur de croissance

En plus de l’emploi, la croissance des parcs éoliens pourrait ajouter 3,4 milliards de dollars en valeur totale à l’économie nationale, si le Maroc atteint l’objectif accéléré de 2027.
Le gouvernement devrait faciliter la mise en relation des contrats d’achat d’électricité (PPA), selon le rapport. Cela permettra aux développeurs éoliens et aux entreprises privées de se mettre en position favorable, ce qui favorisera une plus grande confiance dans l’industrie éolienne et renforcera la confiance des investisseurs dans la possibilité de trouver des acheteurs privés d’électricité, selon le même rapport.

Dans le scénario de statu quo, 45.000 années d’emplois équivalent temps plein (FTE) directs et indirects seront créés par l’énergie éolienne au Maroc entre 2023 et 2027 dans la phase de développement, de construction et d’installation. De plus, 2.400 années d’emplois FTP directs et indirects sont créées dans l’exploitation et la maintenance, ce qui devra se poursuivre pendant toute la durée de vie des parcs éoliens.

Il est à rappeler que la loi 345/68 a accordé le monopole à l’Office national de l’électricité  pour le contrôle des générateurs d’énergie et de l’autoproduction limitée par les industriels sites à 10 MW de capacité, mais un amendement en 2008, visant à encourager l’expansion de l’énergie éolienne, a porté ce plafond à 50 MW.