Les investissements réalisés par le Maroc dans les énergies renouvelables qui permettent au Royaume de tirer désormais 34% de sa capacité électrique de sources renouvelables, ont été cités en exemple par l’organisation des Nations-Unies, à la veille du Forum politique de haut niveau (FPHN) sur le développement durable qui s’est tenu du 7 au 16 juillet. En effet, lors de ce grand rassemblement annuel sur la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), le Maroc a présenté cette année son « Examen national volontaire » sur les progrès faits dans la réalisation des ODD.

Pas moins de 46 autres pays – dont 26 pour la première fois – ont présenté également leurs Examens nationaux volontaires dans le but de partager leurs expériences avec la communauté mondiale et accélérer les efforts de mise en œuvre.
Le Forum, qui s’est tenu de manière virtuelle, est convoqué par le Conseil économique et social des Nations-Unies (ECOSOC). Il intervient cette année sur fond de la pandémie du Covid-19 qui a ébranlé les économies mondiales et fait grimper le chômage à des niveaux inégalés, outre l’impact sur les systèmes de santé. Tenu sous le thème « Action accélérée et voies transformatrices : réaliser la décennie d’action et de mise en œuvre pour le développement durable », le Forum a examiné comment le monde peut répondre efficacement à la pandémie et reconstruire mieux en intensifiant les efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable, adoptés par les dirigeants mondiaux en 2015 pour un monde plus équitable et durable.
Réunissant plus de 1.000 participants, dont une centaine de représentants gouvernementaux ainsi que des entreprises, du monde de la finance et de la société civile, le FPHN est le plus grand rassemblement annuel des Nations-Unies consacré à l’examen des progrès accomplis dans la réalisation des ODD.

Il se veut ainsi l’occasion d’explorer des solutions – nationales et multilatérales – pour répondre à la crise et construire une base solide pour une reprise durable.

Le ministre de l’Energie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah a, récemment, mis en avant les grands atouts dont dispose le Maroc pour la promotion du secteur de l’hydrogène. Intervenant lors du Forum virtuel mondial de l’hydrogène, M. Rabbah a souligné que le Maroc dispose des ressources renouvelables abondantes en cette matière et d’une grande expérience en énergies renouvelables, en plus de sa proximité géographique du marché mondial et son climat des affaires, ainsi que sa relation continue avec l’ensemble des pays et les principaux acteurs de l’économie mondiale et du secteur de l’énergie, en particulier. Selon un communiqué du ministère, le ministre a affirmé que l’hydrogène permettra au Maroc, à moyen terme, de décarboniser le secteur industriel, dans la mesure où il existe des capacités importantes en la matière qui permettront de développer l’industrie pour qu’elle soit plus compétitive et plus durable.

L’hydrogène, en plus d’autres énergies propres, jouera un rôle important dans l’élimination du carbone du secteur industriel, en particulier dans l’industrie des engrais phosphatés, en évitant l’importation de 2 millions de tonnes d’ammoniac à long terme, ainsi que dans la promotion de la capacité d’exportation au niveau mondial, a indiqué M. Rabbah, ajoutant que l’utilisation de l’hydrogène vert bénéficiera aussi à d’autres secteurs industriels, tels que le ciment et les industries alimentaires et permettra de créer de nouvelles opportunités d’emploi. Il a, en outre, souligné la volonté et l’ambition du Maroc de développer l’hydrogène au niveau du marché national et de créer des partenariats avec des organismes mondiaux et d’autres pays, notant que le marché de l’hydrogène impactera l’économie mondiale dans l’avenir, d’autant plus que le monde connaîtra, plus tard et à moyen terme, une demande plus importante en matière d’énergie. C’est pour cette raison « que nous sommes en train de nous préparer pour participer au marché de l’hydrogène aux niveaux national et mondial, dans la perspective de devenir l’un des acteurs principaux dans le secteur ». M. Rabbah a estimé que l’hydrogène représente une opportunité pour la planète, à travers son rôle décisif en contribuant à réduire l’impact des gaz à effet de serre et à éliminer le carbone des secteurs importants pour l’économie, ajoutant que l’hydrogène est utilisé, aujourd’hui, dans le secteur industriel comme l’industrie chimique et minérale et peut jouer, demain en tant que nouvelle source de l’énergie, un rôle majeur, notamment dans le transport, le gaz et l’électricité.

Le ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement a entamé, récemment, une étude préliminaire sur l’hydrogène, et établit quelques partenariats avec plusieurs pays, notamment de l’Union-européenne (UE) et négocie aussi avec d’autres pays comme l’Amérique du Nord et l’Asie pour saisir les opportunités offertes par cette situation dynamique du secteur de l’hydrogène, a fait observer M. Rabbah, notant que le ministère prépare « une feuille de route pour l’année 2030 et envisage de préparer une vision à l’horizon 2040 pour le développement de l’hydrogène ».

Et d’ajouter que l’étude a montré, initialement, qu’il existe beaucoup de potentiel pour l’hydrogène sur le marché local, en particulier dans le secteur de l’énergie, soulignant que le Maroc aspire à participer avec efficacité et puissance dans ce nouveau développement technologique dans le monde et à améliorer le marché national et international de l’hydrogène dépendant d’une relation de confiance entre le gouvernement et le secteur privé aux niveaux national et international.

La Chambre des conseillers a adopté à l’unanimité, le 7 juillet, le projet de loi N° 49.17 relatif à l’évaluation environnementale. Adopté lors d’une séance législative en présence du ministre de l’Energie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah, ce projet de loi soumet à l’évaluation stratégique environnementale les politiques, les stratégies, les programmes, les plans et les schémas de développement sectoriel ou régional qui sont susceptibles d’avoir des impacts sur l’environnement.
Le texte institue l’audit environnemental stipulé dans la loi-cadre N°99.12 en tant que charte nationale de l’environnement et du développement durable et entend surmonter certaines lacunes relevées suite à l’application de la loi N° 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement.

S’exprimant lors de cette séance, M. Rabbah a indiqué que le système des études d’impact sur l’environnement est l’un des acquis importants de la gestion de la question environnementale engrangés par le Royaume.
Il a fait observer dans ce sens que ces acquis ont permis d’activer le principe de la prévention comme l’un des principes de la loi environnementale internationale en soumettant certains projets de développement à l’évaluation stratégique environnementale avant leur mise en œuvre.

M. Rabbah a par ailleurs relevé que cette loi différencie entre les projets qui nécessitent une évaluation environnementale et ceux qui peuvent se contenter d’une fiche d’impact sur l’environnement élaborée par un cabinet d’étude-environnement agréé, ajoutant que les sanctions ont été renforcées par rapport à la loi N°12.03.

Le ministre de l’Energie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah a eu des entretiens, le 9 juillet avec le ministre de l’Environnement et de la transition énergétique portugais, João Pedro Matos Fernandes, pour faire le point sur l’état de la coopération bilatérale en matière d’énergie entre le Maroc et le Portugal.

Ces entrevues en vidéoconférence ont été organisées en présence des ambassadeurs des deux pays, MM. Othmane Bahnini et Bernardo Futscher Pereira, ainsi que les acteurs principaux de la coopération énergétique, à savoir, du côté marocain, le PDG de MASEN, Mustapha Bakkoury, le directeur général de l’ONEE, Abderrahim El Hafidi et le secrétaire général du ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement, Mohamed Ghazali, et du côté portugais, le directeur général du Réseau énergétique national (REN), Rodrigo Costa, de même que les représentants de diverses directions techniques, indique un communiqué du ministère. Lors de cette réunion, à laquelle a pris part également le secrétaire d’Etat portugais chargé de l’Energie, João Galamba, les deux ministres ont examiné la question de l’interconnexion électrique entre les deux pays, réaffirmant la portée stratégique de cette liaison aussi bien pour les deux pays que pour la région et ont convenu, avec l’engagement de l’ONEE et de REN, de finaliser les études techniques, d’ici la fin de l’année, pour passer à une nouvelle phase de la réalisation de ce projet, souligne la même source.

Cette vidéo-conférence a permis, également, d’aborder les questions de coopération technique dans le domaine des énergies et des mines, ajoute le communiqué, notant à cet égard que les ministres ont insisté pour que les commissions mixtes se réunissent le plus tôt possible pour leur donner une nouvelle dynamique. Les deux responsables ont évoqué, par ailleurs, tout l’intérêt et l’importance de l’hydrogène dans la dé-carbonisation des économies et comme facteur de renforcement de la transition énergétique. Ils ont, à cet effet, eu un échange fructueux, sur les démarches de chaque pays en la matière et ont convenu d’examiner les possibilités de coopération dans ce domaine. Ils ont, aussi, convenu de tenir une réunion prochainement sur les questions environnementales qui est d’une grande importance pour les deux parties. Le PDG de MASEN a, de son côté, fait le point sur l’état d’avancement des discussions en cours sur la SET Roapmap, une initiative menée en marge de la COP22, qui s’est tenue en novembre 2016 à Marrakech, dont il assure le secrétariat, tout en soulignant la nécessité d’aboutir rapidement à un consensus entre les parties. L’Allemagne, la France, le Maroc, le Portugal et l’Espagne, en présence de la Commission européenne, l’Union pour la méditerrané (UpM) et la Banque mondiale, avaient signé conjointement une déclaration pour l’échange d’électricité d’origine renouvelable, rappelle le communiqué, qui précise que les parties marocaine et portugaise se sont engagées à conjuguer leurs efforts pour faire aboutir le processus et adopter le projet de mémorandum d’entente (MoU).